Publié le 23 Dec 2021 - 02:26
DIFFUSION D’IMAGES CONTRAIRES AUX BONNES MŒURS…

Le chef religieux Souhaibou Mané risque 2 mois d’emprisonnement ferme 

 

Le représentant du ministère public a requis, hier, deux ans d’emprisonnement dont deux mois ferme contre le chef religieux Souhaibou Mané. Il a été attrait à la barre par son ex-épouse, pour atteinte à la vie privée d’autrui et diffusion de données personnelles. A l’origine de cette affaire : le refus de la dame de lui confier la garde de leur fils de 3 ans. Il sera édifié sur son sort le 28 décembre 2021. 

 

Son ex-épouse ayant refusé de lui octroyer la garde de leur fils âgé de 3 ans, Souhaibou Mané a décidé de se venger contre elle. Au lieu de saisir dame justice, le chef religieux de son état a préféré ternir l’image de la mère de son enfant, en divulguant les vidéos de leurs ébats sexuels et une conversation audio privée de son ex avec une amie. La dame I. Dièye saisit alors la justice.

Selon elle, l’acte commis par son mari lui a coûté sa réputation et sa carrière musicale. Face au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar, elle a révélé que ce n’est pas la première fois qu’elle traine à la barre l’homme qui fut son époux.

A l’en croire, celui-ci a toujours utilisé la méthode forte pour lui nuire. ‘’Je l’avais emmené ici, car il m’avait battue jusqu’à causer mon avortement. Cette fois-ci, il a menacé de ternir mon image, en divulguant les vidéos de notre intimité. D’ailleurs, pour me montrer qu’il est sérieux, il a fait une capture d’une des vidéos qu’il détient et me l’a envoyée. Plus grave, il a envoyé une conversation entre une amie et moi à mon frère’’, a relaté la plaignante. Avec dégoût, elle martèle : ‘’Toute cette animosité, car j’ai refusé que mon fils habite chez lui.’’

Artiste-chanteuse, la partie civile renseigne, également, qu’elle a été contrainte de fermer sa chaîne YouTube, car elle a reçu des messages désobligeants. ‘’On m’a traitée de prostituée, en menaçant de publier les vidéos obscènes. Et je désigne Souhaibou comme étant à l’origine de ces menaces’’, a-t-elle amèrement déclaré. 

Poursuivi pour atteinte à la vie privée d’autrui et diffusion d’images à caractère obscène, Souhaibou Mané, même s’il ne reconnaît pas tout à fait les chefs qui lui sont reprochés, a dit regretter son acte. Après avoir reconnu qu’il détenait les images obscènes de son ex-femme et l’audio, il a soutenu qu’il n’avait pas l’intention de porter atteinte à son honneur. ‘’Je ne savais que le fait d’avoir envoyé le message vocal au frère de mon ex-épouse constitue un délit. S’agissant de la vidéo, je ne l’ai envoyée qu’à un ami’’, a-t-il soutenu.

‘’En tant que chef religieux, devrais-tu garder de telles images ?’’, lui a demandé le substitut du procureur de la République. D’une voix hésitante, l’homme a rétorqué que non. 

Après la plaignante, qui a réclamé la somme de 5 millions de francs CFA en guise de dédommagement, le représentant du ministère public a requis deux ans d’emprisonnement dont six mois ferme contre Souhaibou Mané. A cause de la récurrence de tels faits dans la société sénégalaise, le maître des poursuites a invité le tribunal à être plus sévère vis-à-vis de ces personnes qui, selon lui, ternissent à jamais l’image de leurs victimes. 

L’avocat de la défense, compte tenu du mea culpa de son client à la barre, a sollicité une application bienveillante de la loi pénale.

Celui-ci sera édifié sur son sort, le 28 décembre prochain. Le délibéré étant fixé à cette date, le prévenu retourne en prison où il séjourne depuis quelque temps. 

MAGUETTE NDAO 

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