Publié le 28 Apr 2015 - 19:32
ENTENDU AU FOND

Me Amadou Sall assume ses propos 

 

Assisté par une trentaine d’avocats, Me El Hadj Amadou Sall a été entendu hier, par la Chambre d’accusation, dans une ambiance très détendue. L’ancien Garde des Sceaux, inculpé pour appel à l’insurrection et offense au Chef de l’Etat, a clamé son innocence, tout en assumant ses propos.

 

C’est aux environs de 10h 30mn que Me Amadou Sall, escorté de gardes pénitentiaires, est entré dans la salle d’audience de la chambre d’accusation de la Cour d’appel, suivi de ses confrères devant l’assister. Pour cette fois-ci, la salle s’est révélée trop petite pour accueillir tous les avocats constitués pour le défendre. Des chaises sont sorties des bureaux voisins pour permettre aux avocats de s’asseoir. Alors que le Parti démocratique sénégalais (Pds) faisait état de 80 avocats constitués, Me Ciré Clédor Ly a informé que 60 avocats sont mobilisés pour l’instant au Sénégal sans compter les 200 avocats africains qui, déjà, se sont signalés. A l’en croire, des avocats européens et arabes pourraient venir. Cependant, pour l’audition d’hier, seule près d’une trentaine était présente. Il s’agit, entre autres, de Mes Seydou Diagne, Amadou Dialy Kane, Bamba Cissé, Borso Pouye, Moustapha Dieng, Etienne Ndionne… Ils ont assisté leur confrère inculpé pour offense au Chef de l’Etat et appel à l’insurrection.

‘’Je m’adressais à un chef de parti et non au Chef de l’Etat’’

A en croire nos sources, Me Sall a clamé son innocence, tout en assumant l’intégralité des propos qui lui valent les poursuites. Ainsi, il a invité le président de la Chambre d’accusation, le juge Gallo Syr Diagne et ses deux assesseurs Moustapha Fall et Daouda Konaté, à placer ses propos dans leur contexte. Et ce contexte était purement politique. Par conséquent, il s’adressait à Macky Sall, en tant que président de l’Alliance pour la République (Apr), et non au président de la République du Sénégal. Dans ses explications, l’ex-ministre détenu à la prison du Cap Manuel a confié qu’il n’a aucune animosité envers le Chef de l’Etat. Et qu’il n’y a rien d’offensant de dire que le régime du Président est incompétent et incapable. Mieux, il aurait déclaré que si cela est de l’offense, les actuels tenants du pouvoir auraient dû être poursuivis, en son temps, par l’ancien régime.

La robe noire a aussi contesté l’appel à l’insurrection, en laissant entendre qu’il n’a pas invité les populations à prendre les armes. ‘’J’ai parlé de cuillères et de pilons. Si des cuillères et autres ustensiles peuvent déstabiliser le pouvoir, cela confirme la peur dont je parlais’’, aurait lancé Me Sall d’un ton ironique. Nos sources de renseigner que l’avocat ne s’est pas limité à des dénégations, mais il a promis de continuer son combat politique.

L’ex-ministre de la Justice est poursuivi pour des propos tenus, lors d’un meeting à Guédiawaye organisé par le mouvement de soutien à Karim Wade dénommé ‘’Disso diam Karim Wade’’, à Guédiawaye. L’avocat avait déclaré : ‘’Si Macky Sall fait emprisonner Karim Wade, il ne passera pas une seule nuit de plus au palais. Karim Wade sera emprisonné le 23 mars. La seule chose que nous pouvons faire pour l’empêcher, c’est la résistance. Il faut qu’on soit uni, pour faire face. (…) Que tout un chacun sorte son bâton, son gourdin, sa cuillère, son pilon, pour la résistance.’’

Une demande de liberté provisoire envisagée

Me Ciré Clédor Ly estime qu’il est ‘’poursuivi à tort pour des propos qui ne peuvent rentrer dans aucune qualification pénale valable’’. C’est pourquoi les avocats ne veulent pas que leur confrère reste en prison. A en croire Me Oumou Sow Loum, présidente du collectif des avocats de Me Sall, ils vont se concerter en vue de l’introduction d’une demande de liberté provisoire. ‘’Nous allons continuer cette mobilisation parce que c’est un confrère. Nous tenons à le sortir de prison. La devise de notre profession, c’est la solidarité et l’entraide. Et Amadou Sall ne fait pas défaut à cet engagement’’, a avancé l’avocate.

FATOU SY

 

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