Publié le 26 Nov 2022 - 18:22
FONCTION PUBLIQUE

Gallo Ba explique l’absence de recrutement automatique 

 

Les diplômés de la formation professionnelle publique n’entrent plus, pour la plupart, directement dans la fonction publique. Présent devant les députés en session plénière, le ministre de la Fonction publique en a donné les raisons.   

 

‘’La politique de recrutement est adossée à la santé économique du pays’’. Par ces mots, prononcés en commission, le ministre de la Fonction publique et de la Transformation du Secteur public donne un début d’explication sur l’absence de recrutement des personnes diplômées des écoles de formation de l’Etat. Selon Gallo Ba, en période de crise économique, il est noté l'existence de contraintes liées aux recrutements : ‘’C'est d'ailleurs la cause, notamment, de la suppression du recrutement automatique dans la fonction publique des sortants des écoles nationales, depuis 1992 avec la dévaluation du FCFA.’’

La formation professionnelle publique, accessible par concours, était, jadis, une garantie d’emploi pour beaucoup de Sénégalais rêvant d’accéder à la fonction publique. Malgré le manque de personnel dans beaucoup de secteur, l’Etat observe certaines difficultés à faire face à la demande de main d’œuvre et d'offres de travail. En plénière, le ministre a précisé que, depuis les années 90, ‘’plus aucun diplômé d’une école de formation, en dehors de l’ENA et des écoles de formation militaires et paramilitaire, n’a été automatiquement recruté par l’Etat du Sénégal.’’

L’actualité est marquée par la grève lancée par l’Association des internes et anciens internes des hôpitaux du Sénégal (Aiaihs), depuis le 31 octobre 2022. Même s’ils relèvent du ministère de la Santé, le ministre de la Fonction publique renseigne que les internes sont ‘’victimes’’ de cette situation. ‘’Mais à chaque fois qu’il y a un recrutement d’agents de santé dans la Fonction publique, les internes sont prioritaires.’’

Avant l’intervention de Gallo Ba, l’honorable Khady Dièye a milité pour que les journalistes puissent eux aussi bénéficier de recrutement dans la fonction publique. ‘’Beaucoup de journalistes travaillent dans des conditions précaires. Ils ne bénéficient pas de couverture maladie, ni d’une pension de retraite. Lorsque leur organe de presse fait faillite, ils se retrouvent simplement à la rue’’, déplore-t-elle.  

Poursuivant ses explications, le ministre de la Fonction publique a ajouté que les recrutements répondent à un Plan triennal et qu'aucun quota n'est encore défini pour l'année en cours. Il a également annoncé que son département travaille suivant les orientations du Premier Ministre, pour définir un nouveau Plan triennal de recrutement, afin de réagir efficacement aux déficits de personnels notés dans la Fonction publique, avec près de 2 000 agents en sortie définitive en moyenne et par an, et par ricochet, poursuivre les efforts remarquables du Gouvernement dans ce sens.

165 191 agents publics pour une masse salariale de près de 1 097 milliards

Le ministre de Finances et du Budget a quant à lui souligné que gouvernement a fait beaucoup d’efforts concernant le recrutement d'agents publics. Si entre 2000 et 2011, 25 514 nouveaux postes budgétaires nets ont été créés, 73 790 l’ont été entre 2011 et 2022. Ce qui fait qu’au mois d'octobre 2022, il est comptabilisé 165 191 agents publics pour une masse salariale de l'ordre de 1 097 milliards à peu près, pour 6 440 797 FCFA par agent public et par an.

Par ailleurs, le Ministre de la fonction publique a annoncé la finalisation du projet de Code général d'éthique et de déontologie des agents de l'État dont un exemplaire sera remis à chaque agent pour lui servir de bréviaire. En effet, des sessions de formation sont régulièrement organisées à l'intention des nouvelles recrues, avec le concours de l'État-major général des Armées. ‘’L'objectif assigné à cette formation est, d'une part, de permettre aux nouveaux agents de comprendre les valeurs et principes du service public, et, d'autre part, de s'approprier les valeurs cardinales comme le don de soi et l'amour de la patrie’’, assure Gallo Ba.

MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE

Le budget 2023 arrêté à 6 milliards de francs CFA

Le budget 2023 du Ministère de la Fonction publique et de la Transformation du Secteur public est arrêté à la somme de 6 370 844 450 FCFA. Il est réparti entre trois programmes que sont : la Fonction publique (2 681 139 318 FCFA), le Renouveau du Service public (1 440 121 281 FCFA) et le Pilotage, Coordination et Gestion administrative (2 249 583 851).

Adopté hier par l’assemblée nationale, il ambitionne des actions majeures, comme la finalisation et la mise en œuvre de la stratégie nationale de formation continue des agents de l'État, la structuration de la réforme ‘’Modernisation du Service public’’ pilotée par le Bureau opérationnel de Suivi (BOS), avec l'accompagnement technique et financier du projet sénégalo- allemand : ‘’Renforcer une Administration tournée vers l'avenir pour un développement durable au Sénégal ‘’Dollel Admin’’ ; l'organisation d'une enquête de satisfaction sur la qualité du service au sein de l'Administration ; et la mise en place d'un baromètre sur la qualité du service public.

Lamine Diouf

 

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