Publié le 22 Oct 2015 - 12:14
FORMATION

Vingt journalistes à l’école du genre 

 

Un atelier de formation sur le reportage sensible au genre s’est ouvert à Dakar. C’est une initiative du programme de renforcement des capacités de l’Union des Journalistes de l’Ouest (PRC/UJAO), en collaboration avec le SYNPICS.

 

Vingt journalistes, venus de différents quotidiens, radios et télévisions, participent depuis hier à une formation de trois jours sur le reportage sensible au genre. Cette formation vise à former 80% de femmes et 20% d’hommes de médias. Elle fait partie d’un programme de trois ans dans l’espace sous-régional. Au menu de cette formation, des réflexions, des travaux de groupe et une pratique sur le terrain. Cette initiative, selon le secrétaire général du SYNPICS, vient renforcer les outils de traitement de l’information.  Ibrahima Khalilou Ndiaye voit cette session de formation comme  un partage d’expérience et une confrontation aux réalités qui habitent les rédactions dans le traitement de la question genre. L’objectif est de mettre les journalistes dans l’équilibre, de dépasser certains aperçus liés à ce sujet. ‘’Le genre, au-delà de l’intégration féminine, a une portée beaucoup plus grande. Il est utile et pertinent pour les journalistes de s’approprier cette notion’’, a-t-il lancé à l’endroit de ses confrères.

La formatrice Matel Bocoum, qui a fait une présentation sur le concept genre, explique que la formation doit encourager les journalistes à corriger le déséquilibre quand il s’agit d’un sujet genre. ‘’Nous nous sommes rendu compte que la notion genre, bien qu’elle soit d’actualité, est incomprise par une frange importante de la population. Quand on parle de genre, les gens pensent souvent au féminisme. Et quand c’est le cas, on pense en contre-modèle. Ou bien, on pense surtout que les femmes remettent en cause les éléments de notre société’’, explique le secrétaire général du SYNPICS.

‘’Il est impossible de parler de genre, sans évoquer le développement’’

Selon la formatrice, il ne s’agit pas d’un conflit entre l’homme et la femme, d’uniformité ou de prendre la place des hommes. Il s’agit, par contre, de permettre à l’homme et à la femme de jouer leur partition afin de permettre à notre société de se mettre sur le rang du développement. Il est impossible, selon Matel Bocoum, de parler de genre sans évoquer le développement.  La question genre permet donc, à ses yeux, de jeter les bases d’un développement durable. Pour atteindre l’émergence, la formatrice en appelle à une implication de toutes les composantes de la société. D’où le rôle de la presse d’aider au changement des mentalités et des comportements.

Adama Diouf Ly, journaliste à l’Agence de Presse Sénégalaise et également formatrice, exhorte les confrères et consœurs à une meilleure implication dans le reportage sensible au genre. 

AIDA DIENE

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