Forum Bamako

Le Directeur régional de l’UNFPA en Afrique de l’Ouest et du Centre, Mabingué Ngom, plaide pour que des investissements conséquents soient consacrés au renforcement du capital humain en Afrique et particulièrement au Sahel afin de remédier au cycle d’insécurité. ‘’Le Mali alloue 30% de son budget aux dépenses de sécurité, ce qui porte préjudice au secteur de la santé et de l’éducation provoquant ainsi une très forte demande sociale, à laquelle l’Etat n’est pas en mesure de répondre’’, a-t-il souligné, lors de la 21e édition du Forum de Bamako. Elle est ouverte le 20 mai dernier et porte sur le thème : ‘’Développement durable et capital humain : bilan et priorités opérationnelles pour la Transition au Mali’’.
Selon M. Ngom, plusieurs pays du Sahel sont confrontés au même scénario. Il a ainsi invité à mettre en place des partenariats innovants devant permettre aux Etats africains de créer l’espace fiscal propice à des investissements en faveur du développement du capital humain en passant par la capture du Dividende démographique. C’est à cet effet qu’une session spéciale s’est tenue le 19 mai, en amont du Forum de Bamako. Lors de l’évènement parallèle, indique le communiqué reçu hier, à EnQuête, les travaux de l’UNFPA en collaboration avec les gouvernements des pays du Liptako Gourma, les instituts de statistiques et de recherche sur la paix, notamment l’Ensae et PRIO, ont ressorti des évidences démontrant la corrélation entre une démographie galopante qui exacerbe les tensions sur les ressources provoquant des instabilités sécuritaires et la paix au Sahel.
...Selon des experts tel que le Professeur Alioune Sall et les Directeurs des statistiques du Burkina Faso, du Mai et de la Mauritanie, la communauté internationale gagnerait à ne pas uniquement allouer des ressources et des moyens aux opérations militaires mais à s’attaquer à la racine des problématiques à savoir la pauvreté. Le document de l’institution onusienne souligne d’ailleurs, que lors des travaux, une session sur la migration a été animée par les experts de l’UNFPA démontrant que de plus en plus la migration des jeunes est provoquée par des raisons économiques liées à une précarité des systèmes économiques. Et qu’il demeure important de leur offrir des perspectives locales. Afin de répondre à cette préoccupation particulière, Mabingue Ngom appelle à une mise à l’échelle du projet FassE que le bureau régional expérimente au Sénégal, dans la commune de Gueule Tapée Fass Colobane.
‘’Le projet FassE peut représenter une alternative aux problématiques de développement car il mobilise les partenaires pour les mettre au service des communautés de base. Il a ainsi permis de relever le plateau médical de la commune et d’octroyer des financements à une centaine de femmes de différentes coopératives’’, explique M. Ngom. Pour le Directeur régional de l’UNFPA, avoir un projet FassE dans chaque commune devrait permettre de ‘’résoudre’’ auprès des communautés plusieurs problématiques.