Publié le 25 Jul 2021 - 15:50
FRANCE

Le projet de loi contre le séparatisme définitivement adopté par le Parlement

 

Le Parlement a mis un point final ce vendredi au projet de loi controversé de lutte contre le séparatisme, visant l'islam radical, adopté définitivement via un ultime vote de l'Assemblée et vivement critiqué par la gauche comme la droite.

 

Après sept mois d'allers et retours entre l'Assemblée nationale et le Sénat, le texte « Respect des principes de la République », présenté comme un remède à « l'OPA islamiste » sur la société, a été validé par les députés par 49 voix pour, 19 contre et 5 abstentions.

Dans un baroud d'honneur, le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a défendu en vain une dernière motion contre une loi à « vocation anti-musulmane ». Mais le texte est « de portée générale » et « ne traite pas des rapports avec une seule religion », a défendu le président de la  

Porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, il contient une batterie de mesures sur la neutralité du service public, la lutte contre la haine en ligne, la protection des fonctionnaires et des enseignants, l'encadrement de l'instruction en famille, le contrôle renforcé des associations, une meilleure transparence des cultes et de leur financement, et encore la lutte contre les certificats de virginité, la polygamie ou les mariages forcés.

Des députés de gauche et de droite ont voté contre, pour des raisons différentes. Les socialistes notamment y voient une marque de « défiance à l'égard des associations », tandis que la droite le résume à « une addition de mesurettes » sans « ambition » pour « faire reculer les islamistes ». Seuls les trois groupes du bloc majoritaire, LaREM et ses partenaires Modem et Agir, se sont prononcés pour. L'extrême droite s'est abstenue.

Les mécontentements de la société civile, d’associations et de certains cultes se sont multipliés sans jamais s'agréger. Et les aléas de la crise sanitaire ont relégué au second plan les débats. Pour son adoption définitive, retardée de 24 heures en raison du nouveau projet de loi anti-Covid, le texte est encore éclipsé par le pass sanitaire et l'explosion de contaminations liées au variant Delta.

Le texte a cependant fait l'objet de vives attaques de la part de certains dirigeants et mouvements islamistes à travers le monde, en partic​ulier la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, provoquant au milieu d'autres frictions géopolitiques des mois de tensions entre Paris et Ankara.

Le débat sur la laïcité et la place de l'islam en France est régulièrement alimenté par des polémiques sur le port du voile, intégral ou non, les créneaux réservés aux femmes dans certaines piscines ou la remise en cause de certains programmes scolaires, alors que le nombre d'habitants de confession ou de tradition musulmane sur le territoire métropolitain a très fortement augmenté depuis l'après-guerre, pour atteindre près de 9% de la population.

RFI

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