Publié le 15 Nov 2014 - 03:03
JUGEE POUR AVORTEMENT VOLONTAIRE

La veuve jure qu'elle voulait garder sa grossesse

 

Si elle est reconnue coupable d'avortement, la dame A. Mendy risque de passer deux ans en prison. C'est la peine requise par le Parquet.

 

Des murmures par-ci, des mimiques de surprise par-là. Des gens horrifiés qui mettent leur main devant la bouche, tel a été le spectacle hier lors de la comparution de la dame A. Mendy. Veuve et mère d'un enfant, elle a été attraite à la barre du tribunal des flagrants délits pour avortement. Une infraction qu'elle n'a pas cessé de nier, malgré les nombreuses questions du juge.

Il ressort de la procédure qu’elle a volontairement interrompu sa grossesse, après trois mois. Elle a jeté le fœtus dans les toilettes de sa maison où elle a été retrouvée, les habits tachetés de sang, et conduite sur le champ à la police. A la barre du tribunal, A. Mendy, la mine froissée, a donc juré sur tous les toits être innocente. «Je suis tombée enceinte, il y a de cela trois mois et à chaque fois, je souffrais de maux de ventre. Quand je me suis mise à saigner, j'ai seulement pensé à mes maux de ventre. J’étais loin de me douter que j'étais en train d'avorter», a-t-elle déclaré au Président.

Ce témoignage a été battu en brèche. Il a été signifié à la prévenue que le certificat de genre de mort, qui a été versé au dossier, fait mention que le  fœtus commençait déjà à prendre forme et que c’était un enfant de sexe masculin. «J'avais pris la décision de garder ma grossesse, malgré le fait que celui qui en est l'auteur avait refusé la paternité. C’est à l'hôpital qu'on m’a fait une piqure pour calmer mes douleurs», a-t-elle expliqué.

Alors, le maître des poursuites lui a rappelé ses déclarations faites à l'enquête préliminaire. A. Mendy avait en effet confié aux enquêteurs qu'elle avait voulu avorter car, elle avait entretenu des relations sexuelles avec plusieurs hommes et qu'elle ne parvenait pas à savoir lequel d’entre eux était le père de son enfant. Le procureur a ajouté : «pour un fœtus de trois mois, si l'expulsion n'est pas naturelle, elle est provoquée, et c'est le cas dans cette procédure».

Venu témoigner, J. Gaye, le père de l'enfant de la prévenue, n'a pas éclairé la lanterne du tribunal. Il a soutenu que le jour des faits, son ancienne copine est venue lui demander de l’aide pour faire une échographie. N’empêche que le parquetier a requis une peine de deux ans ferme à l'endroit de la prévenue.
A sa suite, l'avocat de la défense Me Michel Ndong a plaidé la relaxe, car pour lui, le délit n'est pas établi. «Il n'est pas apporté la preuve que ma cliente a bu une quelconque substance pour avorter», a ajouté Me Ndong.

Sa cliente sera fixée sur son sort le 18 novembre.

NDEYE AWA BEYE

 
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