Publié le 4 May 2023 - 16:29
LIBÉRATION DÉTENUS POLITIQUES, LUTTE CONTRE LE 3e MANDAT

Le plan d’action du F24

 

Au moment où l’on célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse, les forces vives du Sénégal (F24) on fait face la presse, ce mercredi 3 mai, pour apporter leur soutien aux détenus politiques.  Elles ont annoncé un rassemblement populaire qui aura lieu le 12 mai et décliné l’appel au dialogue lancé par le président Macky Sall. 

 

Plusieurs entités politiques et de la société civile ont procédé, hier, à la salle de L’Harmattan, au lancement des activités de la grande plateforme de lutte dénommée Mouvement forces vives du Sénégal F24. Pour dénoncer les nombreuses arrestations avec des détenus politiques, le F24 invite les Sénégalais à se mobiliser, le 12 mai 2023 à la place de la Nation (ex-Obélisque). ''Cela, c'est pour amener le président Macky Sall à renoncer définitivement à cette 3e candidature illégitime et illégale, à libérer tous les détenus politiques et à créer les conditions d’une élection présidentielle inclusive, libre et transparente en février 2024’’, renseigne le coordonnateur du Mouvement forces vives du Sénégal, Mamadou Mbodj.

D’autant que, poursuit-il, la charte signée par les membres engage ces derniers à s’opposer à la candidature à un troisième mandat de Macky Sall. Mieux, dit-il, l'objectif est de persuader les Sénégalais que c’est seulement en consacrant le triomphe de la vérité conformément aux enseignements de nos religions et de nos traditions qu’on parviendra à stabiliser une paix durable dans ce pays, à préserver notre harmonie ethnico-religieuse et à améliorer les conditions de notre vivre-ensemble.

 Selon M. Mbodj, ‘’leur mission est d’amener les Sénégalais à les rejoindre de plus en plus nombreux en ayant fini de comprendre que, pendant onze ans, Macky Sall n’a cessé de faire des promesses sans les tenir, qu’il n’a cessé de chercher à nous manipuler, nous intimider, nous sanctionner injustement. Le F24 exige aussi la libération des journalistes et hommes politiques embastillés. C’est le cas de Cheikh Omar Diagne, Abdou Karim Guèye, Mor Talla Gaye alias ‘Nitt Doff’, Bassirou Diomaye Faye, Hannibal Djim et tant d’autres dont le seul tort a été d’exprimer une opinion contraire à celle du pouvoir’’, dit-il.

Le F24 n'est pas intéressé par le dialogue politique 

‘’Le F24 est une plateforme regroupant des entités très différentes quant à leurs statuts juridiques, leurs objectifs, leurs modes de gouvernance, leurs tailles. Toutes choses qui en font un creuset où les divergences et les compétitions n'ont pu être transcendées que par la détermination d'une mission unique engageant l'ensemble de ses composantes’’, souligne le vice-coordonnateur du F24, Aliou Sané. À l’en croire, leur priorité n’est pas de répondre à un quelconque dialogue avec l’État et son gouvernement. 

Leur objectif, indique-t-il, est de garantir ‘’le respect, par le président Macky Sall, de la parole donnée et son renoncement à présenter sa candidature pour un troisième mandat illégal et illégitime,  ainsi que la suppression des articles L29, L30 et L57 du Code électoral et de tous les artifices juridico-politiques tels que le parrainage et les verdicts commandités ayant empêché et/ou susceptibles de rendre inéligibles des prétendants à l'élection présidentielle de 2024 en dehors de règles établies de manière consensuelle’’.

Réactions


DR ABDOURAHMANE DIOUF, PRÉSIDENT AWALE

''Si le président veut dialoguer avec le F24…’’

‘’Le F24 a des points de revendication et a été créé avant que le président de la République n'appelle au dialogue. S’il veut dialoguer avec le F24 sur ces points, il n’a qu’à écrire une lettre en nous saisissant officiellement. Il y a des choses qui ne sont pas claires dans le dialogue que le président de la République veut prôner et c'est pour cela qu’on ne peut pas y aller. La première des choses en est que, même si tu veux être président de la République, un pays est régi par des règles. Le président doit écrire une lettre en invitant chaque entité en lui disant que je veux que l’on discute sur tel point. Mais venir dans une émission en parlant comme ça, je trouve que c’est un manque de respect vis-à-vis de l’opposition.

Nous de la coalition Awalé, il y a des choses qu’on ne peut pas négocier, notamment l'affaire du mandat du président de la République. L’article 27 de la Constitution, c’est dans le domaine public, ça n’appartient ni à Macky Sall, ni à l’opposition, ni à la société civile. Ça appartient à la population sénégalaise. Macky Sall ne peut plus être candidat. Si on doit dialoguer avec lui, ce sera pour voir comment l’accompagner sur le peu de mois qui lui restent pour qu’il fasse sa passation de pouvoir le 3 avril 2024’’, a dit M. Diouf.


AMINATA TOURE 

''Ne pas laisser le président Macky Sall et ses alliés liquider notre démocratie''

‘’Le coordonnateur du Mouvement forces vives du Sénégal, Mamadou Mbodj, a clairement indiqué que nous ne sommes pas intéressés pour le dialogue. Il a rappelé les quatre points fondamentaux qui vont retenir notre attention, dont la non-participation du président Macky Sall à la Présidentielle, la libération des personnes arrêtées et l'arrêt de la persécution des opposants en vue de les éliminer. 

Troisièmement, il faut qu’il libère les détenus, tous ces jeunes et enfin qu’il organise des élections libres et transparentes. C’est par ce processus qu’il est arrivé au pouvoir. Si le président Abdoulaye Wade avait poursuivi sa convocation au commissariat, s’il avait été présenté devant un juge et mis en prison, il n’aurait jamais été président de la République. Donc, pourquoi il veut faire la même chose ? Il est important que les démocrates que nous sommes se mobilisent, notamment le 12 mai, en vue de faire face et de montrer notre détermination à ne pas laisser le président Macky Sall et ses alliés liquider notre démocratie.’’ 

 Sur les menaces : ‘’Je suis une militante. Cela ne fait que renforcer ma détermination et rien d’autre. Aujourd’hui, nul n’est à l’abri, parce que le président Macky Sall, pour lui, cette histoire de 3e candidature est une question de vie ou de mort. Mais nous allons opposer une détermination supérieure, pour que nos acquis démocratiques ne soient pas liquidés. Nous appelons tous nos compatriotes à nous soutenir.’’


BOUGANE GUEYE DANY, GUEUM SA BOP

''Ce dialogue est un deal pour le 3e mandat''

‘’J’appelle encore une fois le président Macky Sall à plus de retenue par rapport aux journalistes, pour tout ce qui est lié à l’exercice de leur fonction et de leur métier. Pour ce qui est du dialogue, je suis catégorique. Je ne vais pas dialoguer avec Macky Sall, parce qu’il n’est pas sincère et ses appels au dialogue n'ont jamais étaient sincères. Aujourd’hui, Aminata Touré a su qu’il faut être auprès du peuple.

Le président Macky Sall veut des partenaires pour légitimer pour son 3e mandat et, nous, on s'est toujours battus pour cette cause. Ce dialogue est un deal pour le 3e mandat. Tous les dialogues ont abouti à des compromissions. Chacun est libre et le F24, c’est ça son point fort. Lors des plénières d’avant-hier, ce qu’on a retenu, c’est que le F24 n’a reçu aucune convocation pour un dialogue national. Ceux qui vont aller à ce dialogue, je ne pense pas qu’on se fâchera avec eux.’’

DIANA DIA(Stagiaire)

Section: