L’adjoint au préfet de Linguère et les acteurs se sont réunis hier à la préfecture pour lancer le projet dénommé ‘’Aiccra’’ piloté par Addid, afin de promouvoir une agriculture intelligente qui fera face aux changements climatiques.

Pour une agriculture intelligente, des partenaires ont mené une réflexion sur le lancement du projet Aiccra.

Selon Fafa Sow, chercheur à l'Isra au Centre de recherche zootechnique (CRZ) de Dahra Djolof, ‘’les éleveurs, une fois qu’ils améliorent les conditions d’élevage, on les renforce sur la transformation et les conditions de stockage du lait et des produits laitiers. Ils vont utiliser l’information climatique, c'est-à-dire les paramètres de température et d’ambiance pour éviter les pertes post-traite du lait. Ce qui permettra aux éleveurs de gagner la quantité de lait livrée à l’unité de transformation, mais également d'améliorer leurs revenus via les informations climatiques reçues à travers l’accompagnement du projet Aiccra’’.

Dans le même cadre, il est indiqué qu’il ‘’y a des agriculteurs qui n’ont jamais dépassé 500 kg/ha de fourrage. Aujourd’hui, certains producteurs dépassent les deux tonnes à l’hectare, grâce à l'utilisation de l’information climatique accompagnée de l’agriculture. Nous voulons aussi la même réussite à l’élevage qui nous permet de signer une convention avec Addid afin de lancer ce programme les jours à venir’’. Abdoulaye Guissé, responsable du suivi et animation à l’Addid venu représenter le président de l’Addid dans ce projet Aiccra, dont le thème porte sur une agriculture durable et intelligente face aux changements climatiques, a déclaré :  ‘’Addid est une organisation d’éleveurs et d’agriculteurs créée en 1990. Notre objectif est la sécurité alimentaire du bétail, c'est-à-dire on utilise l’aliment industriel dont les coûts sont très élevés. Ce qui fait qu’on a cherché des partenaires en 2020 pour appuyer le développement de la culture fourragère dont le premier test a été réussi dans la commune de Yang-Yang à travers l’implantation de quatre parcelles de culture fourragère. On a mobilisé 100 femmes productrices de lait local qui ont abandonné l’achat de l’aliment industriel au profit de l’augmentation de leur production et de leur productivité de leur filière. Un autre projet est venu aujourd’hui, Aiccra, qui nous appuie à travers d’autres parcelles de démonstration et de témoin qui va couvrir les 14 communes du département de Linguère’’, informe-t-il devant la presse.

Avant de poursuivre : ‘’Les parcelles de démonstration ont causé beaucoup de difficultés liées au volume d’eau très élevé, mais cette fois-ci on essayera de tester le programme en période hivernale afin de profiter de la pluie pour produire de grandes superficies et faire des démonstrations de champ-école, mobiliser 150 producteurs autour de ces parcelles pour leur apprendre les techniques de production de la culture fourragère. Le lancement du projet vient d’être lancé par le préfet, mais il y a un programme d’activités déjà élaboré qui consiste en la sélection des bénéficiaires, la réception et la distribution des semences. Il y a d’autres étapes, c’est-à-dire le suivi des activités sur le terrain et la production des rapports’’.

L’adjoint au préfet, Aly Baïdy Kane, qui a présidé la rencontre, s’est félicité de la mise en place de ce programme qui ‘’vise principalement à doter les agriculteurs de la zone sylvo-pastorale d’outils innovants pour une agriculture intelligente pour faire face aux changements climatiques et aux dérèglements climatiques. Mais aussi, il vise à optimiser leur rendement dans le cadre de leurs activités, à autonomiser les populations qui s’activent dans l’agriculture, notamment les femmes, à faire en sorte une démarche pluridisciplinaire qui engage des chercheurs, des acteurs de l’administration territoriale locale, mais aussi la presse pour que les efforts consentis puissent être atteints dans le cadre de l’agriculture et de l’élevage dans la zone sylvo-pastorale’’, a-t-il lancé.

Par Mor Mbathio Ndiaye