Publié le 23 Feb 2015 - 22:45
MAMADOU NDOYE, SG DE LA LIGUE DEMOCRATIQUE

‘’ Le pouvoir politique n’est pas une fin pour nous’’ 

 

Après un long processus, la gauche sénégalaise a fini par se retrouver dans une nouvelle coalition. Quel est le sentiment qui vous anime à présent ?

Un sentiment de satisfaction parce que dans l’étape actuelle, l’essentiel était avec les partis qui étaient à la base de cette initiative, de pouvoir se rassembler autour d’une confédération. Cet objectif est pleinement atteint. Mieux, il y a d’autres composantes qui sont venues s’ajouter au groupe initial, ce qui nous donne encore plus de satisfaction.

Mais quelle est aujourd’hui la nécessité de se réunir autour d’une confédération ?

Parce que tout simplement nous sommes une sensibilité politique différente des autres sensibilités qui composent le pays. Et cette sensibilité politique, avec son morcellement et son éparpillement, a certes pesé sur les luttes et les transformations qui ont existé jusqu’ici, mais n’a pas réussi, du point de vue de l’exercice du pouvoir, à peser encore plus. Aujourd’hui, nous pensons que cette sensibilité est absolument indispensable pour le pays, pour sortir des situations dans lesquelles nous sommes en train de vivre en termes de gouvernance politique, sociale et économique.

Dans votre résolution finale, il est plutôt question d’engager la lutte pour l’émancipation des peuples sénégalais et africains. Pensez-vous aller ensemble aux prochaines échéances politiques ?

Il faut savoir ce que représente la conquête du pouvoir pour nous, en tant que partis de gauche. Il y a des forces politiques qui ne s’engagent en politique que par rapport au pouvoir politique. Nous, notre finalité n’est pas la prise du pouvoir politique. Notre finalité, c’est la transformation sociale dans le sens du progrès et de la justice sociale pour un mieux être des populations, pour la lutte contre les inégalités, pour l’épanouissement humain. C’est pour cela que nous nous engageons dans la lutte politique.

Est-ce à dire que vous ne comptez pas présenter un candidat en 2017 ?

Cela veut dire qu’en tout lieu et à tout moment, notre lutte politique prend un sens quand nous sommes dans un gouvernement ou quand nous sommes opposés à un gouvernement. Dans toutes ces positions, notre lutte reste la même : c’est comment faire avancer la cause du peuple. Or, dans l’opposition, nous nous opposons à tout ce qui est contraire à la cause du peuple. Et quand nous sommes dans un gouvernement, nous essayons de peser pour tout ce qui est favorable à la cause du peuple. C’est pourquoi on ne peut pas nous assimiler aux autres forces politiques parce que nos convictions et nos finalités font que le pouvoir politique n’est qu’un moyen et non pas une fin pour nous. Et il y a d’autres forces politiques pour qui le pouvoir politique est une fin, une source de privilèges et d’enrichissement. Pour nous, c’est un moyen de réaliser la transformation sociale en faveur du peuple. Que nous ayons ce moyen, nous le faisons, que nous ne l’ayons pas, nous continuerons à lutter.

Est-ce à dire que la Confédération n’entend pas présenter un candidat en 2017 ?

On n’a pas encore abordé en interne cette question. Pour le moment, elle n’est pas à l’ordre du jour des discussions. Je ne peux pas anticiper sur la question.

Dans la Confédération, il y a des partis comme le vôtre qui sont membres de BBY. N’y a-t-il pas des risques de confusion ?

Cela ne peut pas créer une confusion. La coalition large avec d’autres forces politiques pour faire avancer des causes démocratiques, ne veut pas dire que nous renonçons à la transformation sociale telle que nous l’avons conçue. Mais renforcer la sensibilité pour la transformation sociale n’est pas du tout en contradiction avec les luttes pour les tâches de l’heure.

Si nous en arrivons à une situation où la Confédération présente un candidat contre celui de BBY, qu’allez-vous faire ?

Je ne peux pas anticiper sur cette question. C’est possible mais je ne sais pas. 

 

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