Publié le 7 Oct 2016 - 23:56
MARCHE DU 14 OCTOBRE

L’opposition sonne la  mobilisation 

 

Marchera, marchera pas ? L’opposition sénégalaise est sur les dents contre les autorités préfectorales, dont la tendance à interdire les marches inquiète. Le Front pour la défense du Sénégal/Mankoo Wattu Senegaal en fait fi et promet un succès retentissant.

 

Une Place de l’Obélisque inaccessible, un rond-point de la RTS infréquentable, une place de l’Indépendance hors de portée..., manifester dans la capitale sénégalaise devient un chemin de croix pour ceux qui veulent exprimer un quelconque grief. Et avec les dernières interdictions de l’autorité, c’est le défi de la mobilisation qui est lancé au Front pour la défense du Sénégal/Mankoo Wattu Senegaal, si marche devait y avoir. Vu sa composition hétéroclite, cette coalition des forces de l’opposition a la meilleure chance, a priori, de réussir le pari de la mobilisation après les succès plus ou moins mitigés d’acteurs politiques qui s’y s’étaient engagés.

‘‘Prenez-le pour dit, cette marche aura lieu et elle sera une réussite. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente’’, promet Moussa Diakhaté de la Convergence démocratique Bokk gis-gis dont le parti a en charge l’organisation de la marche de vendredi prochain. ‘‘C’est la première fois qu’autant de forces s’organisent pour essayer de manifester leur mécontentement et désaccord par rapport à la gestion de ce pays. L’opposition se mobilisera  pour dire non comme elle l’a fait pour ce pays dans le passé. Rien ne s’oppose à la tenue de cette marche sauf un Etat qui veut s’interposer pour réprimer les libertés comme il l’a toujours fait’’, proteste le chargé de la mobilisation pour ce test grandeur nature pour l’opposition.

Déjà vu

Pour la petite histoire, la marche du Regroupement des diplômés sans-emplois (RDSES) du 18 février 2013 ; celle du PDS du 23 avril 2013 (restriction sur l’itinéraire) ; le défilé de la Coalition nationale pour l’emploi du 1er mai 2013 (réduction du trajet, changement d’itinéraire, sans notification) ; l’interdiction du Gouverneur de manifestations publiques prévues dans la période du 10 novembre au 05 décembre 2014 ; la manifestation interdite du PDS et du Fdpr en août 2015 ; de la coalition non aux APE il y a moins de dix jours ; de la marche de la société civile (Amnesty International, Raddho, Y en a Marre...) de jeudi dernier... constituent les quelques exemples d’interdiction totale ou de restriction d’une liberté garantie par l’article 10 de la Constitution.  Les autorités sont-elles en train de procéder à leur tactique de démobilisation favorite pour le 14 octobre ? ‘‘Nous savons bien que nous n’avons pas des enfants de chœur en face de nous. Ils essaieront d’user de tous les moyens pour décourager la mobilisation. Mais c’est peine perdue’’, argue Moussa Diakhaté.

En effet, le modus operandi le plus fréquemment employé pour interdire ou ‘restreindre’ une manifestation est de faire planer la menace d’une interdiction, pour accorder une autorisation sur le fil, minimisant ainsi la force mobilisatrice d’un rassemblement qui, autrement, aurait pu générer une plus grande adhésion populaire.  A l’exemple de la marche du 25 juillet 2016 où le préfet a autorisé la manifestation organisée par la coordination régionale et départementale du Parti socialiste au Boulevard du centenaire avant de se décider à l’interdire le jour même...

pour l’autoriser une semaine après. Cette mobilisation à l’initiative du maire de la Médina, Bamba Fall, s’est tenue le même jour où le Président Sall inaugurait le tronçon du Pont de l’émergence. Pour la marche du 14 octobre prochain, les membres du Front de défense du Sénégal/Mankoo Wattu Senegaal ont bien essayé de parer à toute éventualité en introduisant, dès le lundi 19 septembre dernier, une déclaration de marche à la préfecture de Dakar. Une initiative ‘‘jugée prématurée par le préfet’’, selon Moussa Diakhaté. Hier, ils ont déposé de nouveau et s’attendent à une approbation. A cet égard, la rentrée de la session parlementaire, programmée le même jour que la marche, est du déjà vu que l’opposition ne compte pas laisser passer.

OUSMANE LAYE DIOP

Section: 
VOITURE DES DÉPUTÉS À 54 MILLIONS F CFA : La fracture morale
VISITE DE SONKO À PÉKIN : Une diplomatie économique au service de la souveraineté
LIBÉRATION DES DÉTENUS, HAUTE COUR DE JUSTICE, LIBERTÉ DE LA PRESSE : Ces mesures fortes attendues par l'opposition républicaine
FIN DIALOGUE NATIONAL : Mi-figue mi-raisin
SITUATION PARTI SOCIALISTE : Les responsables de Dakar appellent à la réunification
JET PRIVÉ DU PM : Entre fantasmes et réalité
DIALOGUE NATIONAL AU SÉNÉGAL : Incertitudes autour du statut du chef de l’opposition
POURSUITE DES TRAVAUX DU PORT DE NDAYANE : Plus de 480 milliards F CFA  investis  en 2025
POUR LA LIBÉRATION DE MANSOUR FAYE : La Cojer départementale de Ndar  se mobilise
MANQUE D’EAU À NDIOSMONE-PALMARIN : Les populations marchent contre la Se’o
MACKY SALL DANS LA COURSE POUR L'ONU : Ambition personnelle ou défi diplomatique africain ?
APR ET GSB PRENNENT LE CONTRE-PIED DU POUVOIR : Le dialogue parallèle des opposants
SÉNÉGAL BINU BOKK : La nouvelle voie politique de Barthélemy Dias
SYSTÈME POLITIQUE : Le dialogue de la réconciliation 
FICHIER ÉLECTORAL : Les limites de l'inscription automatique 
Dialogue national/ PDS
DIALOGUE NATIONAL DU 28 MAI PROCHAIN : Taxawu Sénégal y sera, Gueum Sa Bopp encore indécis
GOUVERNANCE ET TRANSPARENCE PUBLIQUE : Le Forum civil exige plus d’inclusion et de redevabilité de l’État
KAYES SOUS LE FEU : L’alarmante recrudescence des attaques terroristes à la frontière du Sénégal
Pass-Pass et le dialogue