Les chiffres d’un engagement sur les théâtres d’opérations

Pour contribuer à la paix et à la stabilité internationale, depuis plus d’un demi-siècle, les forces armées sénégalaises ont reçu, hier, un vibrant hommage du président de la République. Ce dernier a donné les chiffres de leur engagement sur les différents théâtres d’opérations à travers le globe, hier, lors de la 14e édition de la Journée des forces armées.
Matinée ensoleillée, hier, au camp Dial Diop, siège de l’Etat-major des Forces armées. Ici, règne l’ordre et la discipline. La précision chirurgicale du protocole, qui frise la perfection, en ce jeudi, rappelle tout bonnement ‘’la République de demain’’ d’El Hadj Ibrahima Sall qui dédie, dans cet essai, un chapitre entier aux forces de défense et de sécurité. A 8 h 30, tout est déjà mis en place pour accueillir les invités. Au nombre desquels le président de la République, dont les sirènes de la garde prétorienne retentissent au loin, annonçant une entrée imminente.
C’est dans cette ambiance empreinte de solennité et d’émotions que la cérémonie de célébration de la 14e édition de la Journée des forces armées démarre sous le thème : ‘’Contribution des forces armées à la paix et à la stabilité internationales’’. Une thématique largement prise en charge par l’ouvrage du diplomate Amadou Diop, intitulé ‘’Sénégal : repères et grandeur d’une diplomatie’’. Une diplomatie pour le rayonnement de laquelle les forces armées ont largement contribué, dès l’accession du Sénégal à son indépendance.
‘‘Depuis 1960, notre pays a participé à une cinquantaine de missions de maintien de la paix dans le monde. Ce qui lui confère une notoriété internationale reconnue. Si notre pays est aujourd’hui 9e contributeur de troupes aux missions de paix des Nations Unies, c’est que, partout où vous appelle le devoir, à l’échelle nationale et internationale, vous le remplissez avec dignité et professionnalisme, qui donne sens à votre devise : ‘On nous tue, on ne nous déshonore pas’’, a rendu hommage le président de la République, non sans préciser que c’est justement cet attachement du Sénégal à la culture de la paix et à la stabilité qui justifie son adhésion aux principales organisations garantes de la stabilité internationale que sont la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA) et les Nations Unies.
Les chiffres d’un engagement militaire
Après l’expérimentation concluante du concept de Force de réaction rapide (QRF) dans la mission de l’Organisation des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), les forces armées sénégalaises sont en train de confirmer cette capacité au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). En portant ses effectifs à près de 1 500 hommes, le Sénégal deviendra, à la fin de l’année 2017, le premier pays contributeur de troupes de ce théâtre malien. Cette montée en puissance sur les théâtres d’opérations extérieurs, renseigne le chef suprême des armées, a été renforcée grâce à l’acquisition de vecteurs aériens. Aujourd’hui, le Sénégal est présent sur 8 théâtres d’opérations extérieurs, avec un effectif de 3 241 personnels répartis comme suit : 1 988 militaires, 924 gendarmes, 303 policiers, 23 gardes pénitentiaires et 1 magistrat.
Pour soutenir cette force, poursuit le chef de l’Etat, d’importants moyens sont déployés : 5 hélicoptères de combat, une centaine de véhicules blindés, 224 véhicules de transport de troupes. Un déploiement des contingents qui a nécessité un effort financier de l’Etat de 130 milliards de francs CFA environs.
Terrorisme
Réservant la partie introductive de son allocution au concept ‘’Armée-Nation’’, le président de la République s’est appesanti sur la menace terroriste qui plane sur tous les Etats aussi puissants soient-ils. Si, pour le président de la République, l’essentiel des conflits naissent de revendications identitaires ou particularistes, ces conflits sont surtout le fait de groupes terroristes, de tendances internationalistes. ‘’Ces organisations criminelles qui nient les frontières physiques reconnues par le droit international, dit-il, sont dotées de puissants moyens financiers. Ces groupes essaiment partout et tentent de fragiliser les pouvoirs en place. Face à ces périls, la défense du sanctuaire national, à elle seule, ne suffit pas pour garantir la paix et la sécurité au sein de nos Etats’’.
‘’Le nous collectif et solidaire, poursuit-il, doit prendre le pas sur le moi individualiste. A l’évidence, l’approche globale et la coopération internationale sont les voies les plus appropriées pour endiguer, voire éradiquer ce fléau qui sape et annihile nos efforts de développements’’, croit le président Sall.
MAMADOU YAYA BALDE