Publié le 11 Aug 2012 - 16:01
MODE DE DÉSIGNATION DES SÉNATEURS

Macky Sall encore dans le tempo de Wade

 

Un Sénat avec 55 sénateurs nommés directement par le président de la République et 45 autres élus au suffrage universel indirect par les 45 départements du pays. Ainsi en a décidé le gouvernement. L'annonce a été faite par le directeur de la Formation et de la communication du ministère de l'Intérieur, Macoumba Coumé. Celui-ci présidait hier, une rencontre technique d'échanges sur les élections sénatoriales du 16 septembre prochain avec les acteurs concernés.

 

Avec le découpage administratif de 2009 ayant porté le nombre de départements de 35 à 45, c'est le quota dédié au Président de la République qui a été revu à la hausse. En effet, 65 sénateurs de la Chambre sortante avaient été nommés par l'ancien chef de l'Etat. Macky Sall devra donc se contenter de 55 postes à pourvoir.

 

Un mode de désignation certes établi par le code électoral, mais qui va à l'encontre de ses engagements pris pendant la campagne électorale, d'après la nouvelle opposition. «Le mode de désignation des membres du Sénat a été critiqué sous le régime libéral et Macky Sall est parti pour reproduire la même chose», regrette Mamadou Lamine Keïta. L'ancien ministre de la Jeunesse, plénipotentiaire du Parti démocratique sénégalais (Pds) à cette rencontre, s'offusque en outre du maintien de l'institution sénatoriale. «Tous les Sénégalais savent qu'une des fortes recommandations des Assises nationales est la suppression du Sénat. Mais nous constatons aujourd'hui que tout est parti pour remettre le Sénat en place», a-t-il déploré. «Sur ce coup, ajoute-t-il, malicieux, Macky Sall n'a pas respecté ses engagements.

 

Faux, lui rétorque Mahfouz Baldé, mandataire de la coalition Macky2012. «Macky Sall n'a jamais promis aux Sénégalais de supprimer le Sénat.» A ses yeux, Keïta s'est trompé d'appréciation sur le sujet. «Certes, les conclusions des Assises nationales recommandent la suppression du Sénat, mais il n'est pas dit que toutes les recommandations seront appliquées», renchérit-il. «C'est le code électoral qui fixe ainsi le mode de désignation des membres du Sénat. Nous n'avons fait que respecter la loi.»

 

Interpellé sur ce point, le plénipotentiaire de la Ligue démocratique, Ousmane Badiane lui, fuit le débat en ces termes : «nous n'avons pas encore discuté de cette question au sein de notre parti.» Un parti qui a toujours marqué son opposition au maintien du Sénat durant tout le temps passé dans l'opposition.

 

 

ASSANE MBAYE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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