Publié le 12 May 2021 - 09:57

Ngohe

 

Le différend opposant l’opérateur Aquatech et une partie des habitants du village de Ngohé, dans l’arrondissement de Ndoulo, est loin de connaître son épilogue. Lundi passé, le préfet du département, en compagnie du sous-préfet de Ndoulo et des responsables d’Aquatech, a procédé à la fermeture de bornes fontaines.

‘’On ne peut plus laisser des personnes consommer de l’eau et refuser de payer leurs factures. C’est pour cette raison qu’on a procédé à la fermeture de ces bornes fontaines’’, a expliqué l’autorité administrative. Cette décision du préfet a fait sortir de leurs gonds des habitants de Ngohé. Face à la presse dans l’après-midi du lundi, le collectif dont certains des membres ont été même emprisonnés, ont tenu à se faire entendre.

‘’Vous connaissez l’origine du problème. Tout a commencé quand l’Etat a décidé la privatisation du forage et de confier la gestion à Aquatech. Dès son installation, la première mesure prise par le directeur d’Aquatech a été de licencier le conducteur du forage, alors que ce dernier totalisait plus de vingt ans d’expérience et a été toujours professionnel.  Toute la population avait reconnu le mérite et le professionnalisme de ce conducteur.  Le directeur Pape Diop a menacé de nous mettre en prison, si nous refusions de suivre les instructions qu’il donne.

D’ailleurs, il est passé à l’acte, parce qu’il avait porté plainte contre six personnes qui ont été incarcérées avant qu’elles ne bénéficient d’une liberté provisoire.   Lorsque le forage était géré par l’Asufor, on payait 200 F le m3 et on avait gardé à la banque 40 millions.  Je dois même dire qu’à l’époque, c’est la sœur qui nous avait prêté 80 000 F pour pouvoir démarrer les activités de l’Asufor’’, rappelle Ibrahima Diouf.

‘’Mais, regrette-t-il, depuis qu’Aquatech gère le forage, le m3 nous revient à 250 F, alors que la Sen’Eau cède le m3 en ville à 190 F. Ce qui est incompréhensible. Macky Sall est en train de nous rendre la vie difficile.  Et dire qu’il a toujours bénéficié en majorité de nos suffrages. Nous sommes vraiment déçus. Nous lui demandons de revoir cette délégation au service public confiée à des opérateurs. Ce qui nous arrive est injuste. C’est une entrave à nos droits de disposer d’une eau en quantité et en qualité’’.

 

Section: