Publié le 28 Nov 2021 - 00:25
NOUVEAU PROJET DU GROUPE BORNBLVCK

Véritables ‘’leçons de vie’’ 

 

Lançant un message d’espoir et de réussite aux jeunes, ‘’Leçons de vie’’ (Ndénkaané, en wolof), est une mixtape dans laquelle chaque titre est une leçon de vie. Cet opus est une occasion de redécouvrir toute l'étendue du talent des rappeurs du groupe Bornblvck.

 

Après la sortie de son premier projet officiel intitulé ‘’Interlude’’, le groupe Bornblvck revient avec une mixtape signée ‘’Leçons de vie’’ ou ‘’Ndénkaané’’. Réalisé avec la collaboration d’One Da Deatz (meilleur beatmaker 2020 au Galsen Hip Hop Awards), de Deep Dose (meilleur mixtape 2017 au GHHA) et de Flexo Dablessed (meilleur album groupe 2018 au GHHA), ce projet contient tout ce qu’il y a de meilleur dans l’espace musical.

En effet, les mélodies, paroles et harmonies de cette mixtape des rappeurs Skey, Bubuss et Mister Mooh de Keur Mbaye Fall sont perçues comme une école où chaque situation, chaque voyage, chaque émotion, chaque réussite, chaque échec, etc., est une leçon. Une leçon de vie, un legs pour toutes les générations.  Composé de 11 tracks, ‘’Leçons de vie (Ndénkaané)’’ constitue le miroir qui reflète le quotidien des Sénégalais.

Le premier titre qui porte le nom de l’album s’ouvre sur un sample des paroles de l’illustre chanteur Souleymane Faye.  Il campe le décor de cette production qui se veut socialement engagée en lançant un message d’espoir de réussite à tous les jeunes. L’autre enseignement à tirer de ce track titré ‘’Takku taxul tekki’’ est que le secret des forts, c'est l'effort, le travail. ‘’Beaucoup de gens pensent que réussir sa vie, c’est être riche, alors que la richesse se trouve dans la tête. Réussir sa vie, c’est être au chevet de ses proches. Et pour atteindre ses objectifs, il ne faut jamais se fier aux charlatans ou aux gris-gris qu’ils vous donnent. Il faut se faire violence sur soi-même, car la réussite est au bout de l’effort’’, commentent PoScible et Maalig Si dans une note.  

 Et ‘’Life’’ (titre 9) retrace toutes les étapes et péripéties de la vie de l’homme, de la naissance à l’âge adulte, résumant encore des leçons de vie : une vie temporaire où chacun fait son temps avant de partir. Il décrit les souffrances quotidiennes qui se conjuguent avec la pauvreté et la cherté de la vie. C’est ainsi que ‘’Sama temps’’- qui vient en 10e position dans l’album - est une chanson de motivation, avec un refrain qui déchire, toasté. ‘’Ñafe sama life you know, marquer sama temps’’, car au bout du compte, dans cette vie, ‘’Loo def sa bop’’ (titre 11). Les artistes y invitent leurs concitoyens à travailler dans la droiture, dans le respect, à être patriotiques et sérieux, pour que le succès soit à portée de main. Le son est fait en featuring avec Flexo et Deep Dose, sur un beat où la guitare domine. Ce qui montre par ailleurs  l’aspect posé de ce son et les chœurs accompagnant toutes les paroles multiplient les émotions de celui qui écoute.

Dénoncer les vices

La rue reflète tout ce qui se trouve dans nos maisons, mais elle montre aussi les bons et les mauvais comportements qui sont souvent enfouis au plus profond de nos modestes personnes. Elle constitue le terrain de jeu des instincts humains.

Ainsi, le deuxième titre de ‘’Leçons de vie’’, ‘’Mbedd’’ (la rue, en wolof) est un moyen pour les rappeurs de dénoncer toutes les violences, les vices que les populations subissent et font subir dans les rues. Ces rues qui ont accueilli et perverti ‘’Basiiru’’ (titre 3). ‘’Basiiru’’ est une storytelling qui retrace le parcours d’un jeune homme. Celui-ci verse dans la délinquance, la drogue et l’alcoolisme, laissant ses parents dans le désarroi. Dans la même veine, Bornblvck décrit le désarroi d’une ‘’Fille de joie’’ (track 4) qui est obligée de monnayer son corps pour nourrir son enfant et elle. Ce quatrième titre relate l’histoire de Coumba et Marie, deux jeunes filles, l’une villageoise et l’autre citadine, qui ont malheureusement sombré, à cause de l’influence négative de la rue, dans la prostitution clandestine. Dans ce morceau, les rappeurs s’élèvent contre la prostitution sous toutes ses formes.

En outre, dans le cinquième titre intitulé ‘’Hate’’ pour dire Haine ou Haineux, BornBlvck met à nu ‘’tous les faux ami -e-s qui nous flattent pour ensuite nous rire au nez quand on tombe’’. Les membres du groupe disent : ‘’Fake niggerz bul ma def xarit, soo ma bëggul bul ma indil problème’’. Le message est clair : entourons-nous bien, choisissons bien nos compagnons.

Dans un autre registre, le finaliste du concours Rap wahi wourouss de 2016 et de 2017 enregistre ‘’Looy Tek’’ (titre 7) dans lequel fait de l’égotrip. Une manière pour eux de marquer leur territoire avec une annonce : ‘’Nous sommes bien là et en avons dans le ventre’’, le tout sur un beat où on a en filigrane de la musique afro-cubaine. Dans la même veine, les rappeurs de Mbao composent ‘’Déjà Vu’’ (le titre 6) qui est un drill soft, pas bruyant avec des termes audibles et très clairs. Du drill à la BornBlvck, une manière de dire à leurs pairs que ‘’c’est facile de faire comme vous, ce n’est pas un challenge’’. ‘’Faites-le ainsi’’, disent les rappeurs sur le refrain. Et ‘’Follow me’’ (track 8) est de l’afro qui n’a rien à envier au style musical de Burna Boy ou Wizkid. En même temps, les artistes mettent en valeur non seulement la femme africaine, mais aussi les légendes de la musique sénégalaise, en l’occurrence Star Band Number One de Dakar en utilisant comme sample leur célèbre chanson d’amour ‘’Jongoma’’.

BABACAR SY SEYE

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