Nana Cissokho évite le piratage avec ''Dioumadioulo''
C'est une rengaine, le piratage et les dessous de tables empêchent les artistes sénégalais de s’épanouir. Ce qui les pousse à sortir des albums loin de leur Sénégal natal. A l'instar du fils et héritier du défunt grand koriste Soundioulou Cissokho, Nana qui a préféré sortir son dernier album ''Dioumadioulo'' (hommage à son défunt père en Mandingue) en Suisse.
''Les dessous de table retardent la musique sénégalaise. Il est très difficile de sortir un album, ici (au Sénégal, NDLR). Tu dépenses des millions et les gens piratent ton œuvre et la vendent moins cher. Tu investis pour perdre'', s’est plaint le lead vocal du groupe ''Nana.n.kho'', hier, lors d'une conférence de presse à Dakar.
L'artiste explique avoir fait toutes ses prises de sons à Dakar, puis est retourné en Suisse avec son album. ''Je suis allé sécuriser au maximum l’album en Suisse. Aujourd’hui, nul ne peut le graver. Pour le télécharger sur le net, il faut une carte de crédit'', a-t-il dit plutôt fier de pouvoir faire échec à la contrefaçon. Toutes ces garanties en poche, Nana Cissokho, qui affirme avoir fait toutes les grandes scènes suisses, est réconforté et rassuré.
L'album, que l'artiste musicien a décidé de sortir au Sénégal, porte neuf (9) titres dont le morceau phare ''Kandara Bamodi''. Dans cette chanson, Nana parle de l’héritage de son défunt papa. De même, il a dédié un titre, ''Touba Mbacké'', au défunt Khalife général des mourides Serigne Saliou Mbacké. Sur des notes de mbalax, Nana chante toute la grandeur et la simplicité de l’homme. La religion a ainsi toute sa place dans cette production avec le tube ''Abdou Ndiaye'', un vieux roi musulman dictateur qui impose sa religion et combat toutes les pratiques animistes. ''Soxna si'', un mélange d’afro et de notes latinos, donnent aux femmes leur place dans cet album. Pour sa promotion, le musicien envisage une série de concerts à travers Dakar pour les fêtes de fin d’année.
Bigué BOB