Publié le 7 Jul 2023 - 10:54
OUSMANE SONKO, LEADER DE PASTEF

“Il n’y aura pas d’élection, si Macky empêche ma candidature”

 

Dans un entretien accordé à RFI et France 24, le président du parti Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko, a déclaré, hier, qu'il  n’y aura pas d’élection au Sénégal, si Macky Sall  empêche sa candidature en 2024.

 

Depuis le verdict de l'affaire Sweet Beauté, la question de l'éligibilité d'Ousmane Sonko est en jeu. Interrogé sur cette question par France 24 et RFI, le président du parti Pastef/Les patriotes a déclaré qu'il n'y aura pas d’élection au Sénégal, si Macky Sall veut empêcher sa candidature en 2024. "Je peux vous assurer qu’il n’y aura pas d’élections dans ce pays ou ce sera dans un chaos indescriptible, si par des combines judiciaires le président Macky Sall veut empêcher ma candidature", a soutenu Ousmane Sonko.

Il est convaincu qu’à l’issue du scrutin du 25 février 2024, il sera déclaré "vainqueur au premier tour". Or, il renseigne que Macky Sall "a dit à certains qu'il empêchera vaille que vaille sa candidature". Pour preuve, il souligne que la violence dont il est la victime "ne s'est jamais exercée avant".

Dans la même veine, il affirme que le président Macky Sall a toujours eu l'intention de briguer une troisième candidature. "Macky Sall a abdiqué parce qu'il y a eu la pression de son peuple. Il a également reculé parce qu'il y a eu la pression internationale telle que les plaintes à la CPI et auprès de différents organismes des Nations Unies", souligne le président du Pastef. Selon lui, la décision du chef de l’État de ne pas se présenter pour une troisième candidature n'est pas à féliciter, parce que, dit-il, le retard qu'il a observé pour faire cette annonce a occasionné énormément de dégâts au Sénégal.  "Un président sortant s’est vu féliciter par une partie du monde simplement pour avoir respecté la Constitution de son pays", souligne Ousmane Sonko, qui regrette une '"infantilisation de l'Afrique".

Interrogé sur un éventuel contact entre lui et le président de la République, Ousmane Sonko reste catégorique : "Au moment où je vous parle, il n'y a aucun contact officiel ou officieux entre Macky Sall et moi. Macky Sall s'est acharné pendant des années sur ma personne et sur mon parti politique. Il a utilisé tous les moyens d'État, la violence policière, les milices, l'instrumentation de la justice pour s’attaquer à ma personne et à ma famille", a-t-il dénoncé sur les antennes de France 24.

Ainsi, Ousmane Sonko est d'avis que ce n'est pas au président Macky Sall de choisir le futur dirigeant du Sénégal. Parce que, dit-il, "je ne suis même pas sûr qu'il puisse choisir un candidat consensuel dans son propre camp".

Sonko prêt à ‘’pardonner et à oublier’’

En outre, soutient-il, ce qui s'est passé au Sénégal, ces dix dernières années, est scandaleux et catastrophique. Ousmane Sonko compare les années Macky Sall à une "dictature". Il se demande comment appeler un président qui "recrute des milices privées et leur permet d’ouvrir le feu sur des manifestants non armés ?". "Le Sénégal n'a jamais connu ce niveau scandaleux d'État et c'est pourquoi je parle de dictature. Je le dis et je le réitère : le président de la République Macky Sall a cédé à la pression populaire et celle internationale".

Ceci dit, selon le leader de Pastef, le président de la République du Sénégal doit terminer son mandat en beauté et laisser la succession se dérouler dans la paix.

 Par ailleurs, Sonko a informé qu'il est confronté depuis hier à un problème d'électricité et la police refuse que l'électricien accède à son domicile. Alors qu’il n’est ‘’pas assigné à résidence". Il dit être arbitrairement détenu, alors qu’aucune décision de justice ou administrative ne l'oblige à rester chez lui.

Pour la paix et la stabilité du Sénégal, Ousmane Sonko souligne : "Nous sommes prêts à faire des sacrifices, mais ne discuterons pas le couteau à la gorge." L’opposant assure, toutefois, qu’il est prêt à "pardonner", et même à "oublier".

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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