Publié le 23 Jan 2012 - 16:40
PEOPLE - MAGUETTE DIAGNE, MISS SÉNÉGAL - ITALIE

''Je suis écœurée de voir des malades délaissés dans la rue''

Maguette Diagne, Miss Sénégal-Italie

 

 

Qu’est-ce qui vous a poussée à vous présenter à l’élection Miss Sénégal-Italie ?

 

Je m’étais présentée juste comme ça. Sans prétention aucune. Je l’ai fait pour me changer les idées, changer d’air et rencontrer de jeunes Sénégalaises de mon âge. Là où j’habite (Italie), il n’y a pas beaucoup de Sénégalais. Il y a juste deux Sénégalaises de mon âge avec qui je suis amie d’ailleurs.

 

Au début, je ne m’étais même pas décidée à participer. C’est à deux jours du concours que je me suis engagée à participer. Je me suis dit que j’étais libre, je ne travaillais pas, pourquoi ne pas y prendre part.

 

 

Pensiez-vous rentrer avec la couronne au jour de l'élection ?

 

Non, je n’y pensais pas du tout !

 

 

Quelle était votre impression quand vous avez découvert les autres candidates ?

 

Elles étaient toutes belles, me suis-je dit ! Je ne participais pas pour gagner.

 

 

Qu’avez-vous ressenti quand le jury vous a désignée comme l'élue ?

 

J’étais très contente et surprise. Je suis restée inerte pendant quelques minutes me demandant si c’était vraiment moi.

 

 

Qu’est-ce qui a changé dans votre vie depuis lors ?

 

Cela n’a rien changé. Je suis restée la même. J’ai les même amies. J’ai continué à faire ce que je faisais avant.

 

 

Il ne vous arrive pas d’être interpellée dans la rue ?

 

Si, il y a des gens qui me reconnaissent, d’autres pas. De tout façon, je sors rarement. Ceux qui me voient, je les rencontre sur le chemin du boulot. Je suis casanière, je ne sors que pour aller travailler. Dans la rue, je fais tout pour qu’on ne me remarque pas. Quand je marche, je baisse la tête pour ne pas qu’on me reconnaisse.

 

 

Vous êtes au Sénégal pour les besoins de la finale de Miss Sénégal 2012. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

 

En venant au Sénégal, c’était d’abord pour voir ma famille, mes grands-parents, mes tantes et autres. Je suis là depuis plus d’un mois. Je n’avais pas pour projet de participer à la finale. Même en venant, beaucoup m’ont demandé si je venais pour la finale, je leur ai dit non.

 

Puisque je suis libre et que je ne travaille pas, j’ai voulu en profiter pour venir au Sénégal. Cela fait quand même 5 ans que je ne suis pas revenue. Donc, je ne savais pas que j’allais participer. J’ai su que j’allais y participer depuis seulement trois jours (ndlr : lundi dernier - l’entretien a eu lieu le jeudi 19 janvier). Jusque-là, je ne voulais pas y prendre part. C'est mes cousines et des copines qui ont insisté et m’y ont poussée. Et là, je me prépare normalement et je m’en remets à Dieu.

 

 

 

Vous aviez donc l'intention de mettre fin à l’aventure après le sacre de miss Sénégal-Italie ?

 

Oui, car je ne savais pas que j’allais venir au Sénégal. C’est en une semaine que je me suis décidée.

 

 

Vous y croyez ?

 

(Elle sourit) Je me dis que c’est un jeu auquel je participe. N’empêche, je crois en moi. Chacun doit croire en soi d’ailleurs. Dieu est Grand et Seul Lui sait qui va gagner. Il l'a déjà décidé et bonne chance à toutes les candidates.

 

 

Concrètement, comment préparez-vous la finale ?

 

Il n’y a pas de calendrier ou de programme particulier. Je reste chez moi et je réfléchis à comment faire.

 

 

Quel sera votre combat si vous êtes élue ?

 

Ce qui m’a fait mal, quand je suis revenue au Sénégal, c’est de voir des gens malades délaissés et laissés à leur propre sort dans la rue. Cela m’écœure et m’attriste. J’ai vu une femme avec ses enfants demander de l’aumône dans la rue et Dieu sait qu’elle a au moins un parent qui pourrait l’aider. (Des larmes coulent de ses yeux).

 

 

Pensez-vous évoluer un jour dans le milieu du mannequinat ?

 

Peut-être bien. Tout dépend de mon retour en Italie. Cela dépend du temps libre que j’aurai car j’ai un travail, mais aussi de la décision de mes parents. Je ne sais pas s’ils vont être d’accord pour que je continue.

 

 

D'aucuns collent une mauvaise étiquette aux miss et mannequins, comme d'être des filles faciles, imbues de leur personne... Qu'en pensez-vous ?

 

Je pense que chacun a son éducation. Je ne pourrai pas parler des autres, puisque je ne les connais pas. Pour mon cas, je ne me vois pas dans ce que disent ces gens. Je suis une fille respectable et respectueuse. Je ne traîne pas dans les rues. Je reste chez moi. Je ne m’occupe que de mon boulot.

 

Je sais faire tous les travaux ménagers que font les femmes. Je sais qui je suis et je tiens compte de mes parents dans tout ce que je fais. Je me dis aussi que je suis une femme, une musulmane pratiquante et une Sénégalaise, il y a certaines choses que je ne dois pas faire. Donc, je ne peux pas être d’accord que l'on colle cette étiquette à toutes les femmes qui évoluent dans le milieu du mannequinat ou les concours de reine de beauté.

 

 

Avez-vous fait des études ?

 

Oui, j’ai fait une formation en cuisine après l’école. Et je travaille dans la restauration.

 

 

Quels plats sénégalais savez-vous préparer ?

 

Je cuisine du tout sauf le soupou kandja (riz à la sauce au gombo), mais je sais comment le faire.

 

 

Quelle est votre spécialité ?

 

Le plat que je maîtrise le plus, c’est le mafé (riz à la sauce de pâte d'arachide torréfiée). C’est mon plat préféré, c’est pourquoi je sais mieux le préparer.

 

 

Avez-vous un petit copain ?

 

(Rire) Oui, j’en ai un.

 

 

En Italie ou au Sénégal ?

 

Il vit au Sénégal.

 

 

Pensez-vous au mariage ?

 

Oui, on y pense comme tout couple amoureux et comme toute jeune fille. J’ai 22 ans, je pense qu’il est temps quand même !

 

 

Après votre sacre en Italie, les hommes ne se sont-ils pas rués à vos pieds ?

 

Non, rien n’a changé, c’est comme avant. Ils sont nombreux à vouloir sortir avec moi avant mon sacre, et ils continuent de l’être. Mais aussi nombreux soient-ils, ils ne m’intéressent pas, car que je suis déjà amoureuse.

 

 

Bigué BOB

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