Publié le 1 Feb 2014 - 03:21
POURCHASSÉ APRES UN VOL

Le gardien brandit un fusil et prétend qu’il s’agit d’un gourdin

 

Le parquet a requis 2 ans de prison dont 6 mois ferme contre le gardien Mbissane Diouf, attrait hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour vol et détention d’une arme sans autorisation administrative.

 

Vigile d’un verger situé à Bambilor, le gardien Mbissane Diouf a dû être inspiré par cet adage qui dit : ‘’Le prévenu a le droit de mentir‘’. Ainsi, pour se tirer d’affaire, le gardien de 40 ans comparaissant pour vol et de détention d’une arme sans autorisation administrative, a prétendu avoir confondu un fusil de chasse, de marque Baïckal et de fabrication russe, avec un ‘’Caabi Laobé’’ (NDLR : clé artisanale faite d’un bâton attaché avec un tissu ou une corde).

Mbissane Diouf avait brandi l’arme contre ses collègues gardiens, employés par le nommé Cheikhouna Diagne, ingénieur en génie civil et conducteur des travaux à la société SOGECAM.

Cela s'est passé dans la nuit du 21 au 22 janvier dernier. Aux, environs de 2h du matin, le gardien a été surpris dans son sommeil par ses collègues, à la recherche de matériaux de construction (1,6 tonne de fer et 50 planches destinés à des travaux de maçonnerie) dérobés  au chantier dont il a la charge, à la cité COMICO sise à Bambilor. 

Les gardiens ont donc suivi les traces d’une charrette qui les ont menés au domicile de Mbissane Diouf, selon leurs dires. Recevant ses visiteurs nocturnes, il s’est emparé de son fusil. Mais le prévenu a juré la main sur le cœur qu’il s’était emparé du gourdin qui lui sert de ‘’Caabi Laobé’’, parce qu’il craignait pour sa sécurité d’autant qu’il ignorait l’identité de ses visiteurs.

‘’Je ne détenais pas de fusil, mais un ‘’Caabi Laobé’’ qui me sert d’arme’’, a soutenu le prévenu, avant de céder face aux questions pressantes des juges et des affirmations des témoins. Mbissane Diouf a finalement avoué qu’il détenait un fusil à plomb contenant 32 grains et de calibre 12 mm.

Devant ces aveux, Me Clément Diatta a souligné que le délit de détention d’arme sans autorisation administrative est établi. Mais aussi le vol, d’autant qu’une partie du butin a été retrouvée chez le prévenu avant de disparaître ‘’miraculeusement’’ le lendemain, selon le représentant de la société SOGECAM. Il a réclamé la somme de deux millions de francs Cfa au titre de dommages et intérêts.

Le substitut du procureur, Moussa Thiam a requis 2 ans dont 6 mois ferme contre le prévenu. Le parquetier a estimé que le fer trouvé chez le prévenu est une preuve du vol. ‘’Non, Mbissane Diouf n’est pas un voleur’’, a riposté l’avocat du prévenu. Me Assane Seck considère que le simple fait de trouver du matériel dans le verger gardé par son client ne constitue pas de preuve.

‘’Mon client n’est qu’un simple gardien et non le propriétaire’’, a-t-il souligné, avant d’écarter le délit de détention d’arme. ‘’Mbissane Diouf n’a jamais utilisé une arme. Ce fusil dont le permis a expiré depuis 2004 appartient à son patron’’, a-t-il ajouté, avant de plaider la relaxe pure et simple. Délibéré le 06 février prochain.

EMMANUEL BOUBA YANGA

 

Section: