Publié le 27 Dec 2014 - 06:18
POURSUIVI POUR MENACES, DENONCIATION CALOMNIEUSE ET ATTEINTE AUX BONNES MŒURS

Le professeur d’anglais envoyait des messages obscènes à son collègue

 

L’affaire d’homosexualité opposant deux professeurs dont l’un est en service au lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis sera jugée le 29 décembre prochain devant le tribunal départemental de Dakar.

 

Après avoir fait les choux gras de la presse, l’affaire d’homosexualité opposant le professeur Pierre Sonar Diouf à un de ses collègues en service au lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis a atterri mercredi dernier sur le rôle du tribunal départemental de Dakar. Menaces, dénonciation calomnieuse et atteinte aux bonnes mœurs, ce sont les faits reprochés au professeur d’anglais A. N. D, traîné en justice par son collègue, absent à la barre. En raison de l’absence de la partie civile, le procès a été renvoyé à lundi prochain, 29 décembre. D’ici l’ouverture des débats, il ressort des déclarations faites par la partie civile que le prévenu n’arrêtait pas de lui envoyer, depuis deux ans, des messages très indécents.  

Tout a commencé en 2012, selon Pierre Sonar Diouf, quand il faisait l’objet de persécution et de menaces de la part d’une personne anonyme. D’après sa déposition, cette personne ne cessait de l’appeler au téléphone et de lui envoyer des messages en lui proposant des rapports sexuels. Toujours selon le plaignant, l’individu en question le traitait d’homosexuel et menaçait de dire à ses supérieurs hiérarchiques qu’il entretenait des rapports sexuels contre nature avec ses élèves. « Ceci est archifaux », s’est étranglé de rage le plaignant.

N’en pouvant plus des menaces, le professeur a tenté de ferrer son persécuteur afin de lui mettre la main dessus. Face à l’échec de son piège, il a fini par porter plainte.

Dans ladite plainte, il a indiqué aux limiers que ses soupçons se portaient sur un jeune professeur d’anglais en service au lycée Charles De Gaulle de Saint-Louis. Il a également précisé qu’il ignorait le nom du suspect mais que celui-ci habiterait à Dakar lorsque lui-même enseignait dans ladite localité. M. Diouf a aussi donné comme détail le fait que le prévenu lui envoyait des messages similaires à ceux qu’il recevait.

Le prévenu : « je plaisantais »

Exploitant les renseignements fournis par le plaignant, les policiers ont arrêté le professeur d’anglais. Très vite, le mis en cause a clamé son innocence. Toutefois, il a reconnu être le propriétaire des numéros à partir desquels étaient envoyés les messages obscènes reçus par la partie civile. Pour se disculper, le mis en cause a expliqué que l’un des numéros appartenait à son épouse et qu’il l’a utilisé jusqu’en 2013 avant de le perdre. Seulement il a été confondu par les résultats des vérifications faites auprès des opérateurs de téléphonie. Malgré cela le professeur a persisté à dire qu’il n’avait jamais communiqué avec le détenteur de ce numéro. Or, il dit être le seul à utiliser son téléphone.

Face aux questions des enquêteurs, A. N. D a finalement reconnu avoir appelé et envoyé des messages à Pierre Sonar Diouf. «J’ai eu à envoyer des messages obscènes à mon collègue, je lui ai également proposé des relations sexuelles contre nature», a-t-il avoué. Avant de s’empresser d’ajouter qu’il plaisantait. Sur sa lancée, il a déclaré qu’il n’est pas un homosexuel et qu’il n’a également aucune preuve que son collègue en est un. Pour finir sa déposition, le professeur a soutenu avoir agi sans réfléchir car Pierre l’a toujours considéré comme son jeune frère.

NDEYE AWA BEYE

 
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