Publié le 8 Apr 2017 - 15:29
PROTOCOLE DE VENTE D’UN SITE DE 5 HA A DIAMNIADIO AVEC LE GIE BAOBAB

La coopérative des Affaires étrangères grugée de plus de 420 millions de F CFA

 

Attrait devant le tribunal des flagrants délits de Dakar hier, l’administrateur de société Seydina Oumar Thiaw encourt 2 ans dont 1 an de prison pour escroquerie et faux et usage de faux en écriture privée au préjudice du GIE ‘’Baobab productions et services’’ et de la coopérative du Mease qu’il aurait escroqué à hauteur de plus de 420 millions de F CFA. Poursuivi pour abus de confiance et faux et usage de faux en écriture privée, Oumar Sow court vers une relaxe.

 

D’importantes sommes d’argent dans le vent. La coopérative d’habitat du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (Maese) a été grugée à hauteur de 420 millions de FCFA. Tout est parti d’une plainte de Babacar Niang, président du Gie ‘’Baobab productions et services’’, formulée à l’encontre de son trésorier général, l’administrateur de société Seydina Oumar Thiaw. En effet, en 2008, une superficie de 5 ha 46 ca sur le Tf 8460/R à Diamniadio a été attribué aux deux hommes. Ensuite, Babacar Niang a signé à son associé une délégation de pouvoirs pour lui permettre d’agir sur le bail, de procéder au terrassement, à la viabilisation et au lotissement. A sa grande surprise, il a découvert que son mandataire a commencé à encaisser de l’argent à son insu, avant même l’acquisition du site.

C’est lorsque la société immobilière Jb Sadak Sarl assigne leur Gie, suite à une promesse de vente non effective dont 53,8 millions de F CFA ont été versés à Seydina Oumar Thiaw, qu’il se rend compte que son associé est sur le point de vendre le terrain. Afin d’éviter une pré-notation sur leurs biens, le sieur Thiaw trouve un autre acquéreur, Oumar Sow. Il demande à son patron de se rapprocher de leur nouveau client afin qu’il donne un acompte sans lui dire qu’il a déjà encaissé 160 millions de F CFA d’Oumar Sow, lors d’une visite sur le site. Sur ce, le plaignant soutient avoir reçu de l’acheteur 20 millions de F CFA et avec cet argent, il a remboursé Jb Sidak Sarl. Pour autant, Seydina Oumar Thiaw a récidivé. Il a pris un acompte de 17 millions de F CFA d’un certain Moustapha Fall. Mais cette vente n’a pas abouti, car une deuxième signature, en tant qu’associé de Babacar Niang, a fait défaut. Ne pouvant effectuer aucune vente devant notaire sans ladite signature, Thiaw a modifié le registre de commerce, à la date du 29 mars 2016, et s’est retrouvé avec d’autres associés, non sans notifier à Oumar Sow et Babacar Niang l’annulation de leur protocole de vente du 15 mars 2016.

Avec ces deux documents, l’administrateur de société est parti voir le président de la coopérative du Maese, Abdou Ndiaye, pour lui faire savoir que le sieur Sow ne lui a donné qu’un acompte de 160 millions de F Cfa et qu’il est à la recherche d’un nouvel acquéreur pour le site pour restituer ledit versement. Confus, Abdou Ndiaye tente de joindre Oumar Sow, en vain. Alors qu’il lui avait déjà payé 420 millions de F CFA pour le prix de la cession de 213 parcelles, avant même de recevoir de lui des actes de cession et une copie de procès-verbal de remise de fonds constaté par Me Fatou Senghor, après une réunion de bureau, il décide de conclure une nouvelle vente avec Thiaw, en attendant le retour de son démarcheur.  C’est ainsi qu’il lui a remis 320 millions de F CFA. Le président de ladite coopérative a obtenu son bail muté par la notaire Me Nafissatou Diop Cissé.

Informé de la modification du registre de commerce par son associé et de la commercialisation du site, sans qu’il n’obtienne un franc, l’opérateur économique a choisi d’ester en justice. L’enquête ouverte a permis d’arrêter Seydina Oumar Thiaw et Oumar Sow poursuivis respectivement pour escroquerie, faux et usage de faux en écriture privée, et abus de confiance.

Les prévenus se renvoient la balle

Hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, le sieur Sow a contesté les faits en soutenant qu’il a remis à son coprévenu l’intégralité de la somme (420 millions de F Cfa). Que ce dernier ne lui a pas donné les documents pour attester la vente. Pour sa part, Seydina Oumar Thiaw a déclaré : ‘’C’est grâce à moi que le GIE a connu des activités. Mais j’ai été à plusieurs reprises bloqué par mon coassocié, car, à chaque fois qu’un acquéreur se présentait pour la promesse de vente devant notaire, il refusait d’apposer sa signature. Face à ce refus de collaborer, j’ai décidé de modifier le registre de commerce’’. Avant d’avancer : ‘’Pour la vente entre Oumar Sow et moi, je n’ai reçu que 160 millions de F CFA sur le prix de la cession’’. Il soutient qu’Oumar Sow l’a supplié pour qu’il lui fasse une déclaration afin de lui permettre de prendre de l’argent auprès du président de la coopérative, en échange d’une reconnaissance de dette. L’administrateur de société ajoute que son co-acolyte aurait imité sa signature sur ladite déclaration.

Appelée à titre de témoin, Me Fatou Senghor a expliqué que l’argent n’a pas été compté dans son bureau. Qu’elle s’est juste limitée à constater leurs déclarations et que, lors du tirage, il y a eu une coupure d’électricité. ‘’Ce faisant, j’avais autorisé mon clerc, sur demande des deux parties, de partir avec eux pour compléter le tirage et permettre à Thiaw d’apposer son cachet et sa signature. Aujourd’hui, je ne suis pas en mesure de dire que c’est lui qui a signé ou pas, puisque j’ai perdu l’original à la suite d’un cambriolage de mon bureau’’, dit-elle.

Lors des plaidoiries, l’avocat de Babacar Niang a réclamé 120 millions de F CFA, en guise de dommages et intérêts. Celui de la coopérative du Maese a demandé 420 millions de F CFA aux prévenus. Pour le parquet, Oumar Sow n’a rien fait. Ainsi, la relaxe s’impose. Mais concernant Seydina Oumar Sow, il a requis 2 ans dont 1 an de prison contre lui et une amende de 200 000 F CFA.

Les conseils de la défense ont plaidé le renvoi des fins de la poursuite pour leurs clients. Ils ont expliqué que le sieur Sow n’a pas commis d’abus de confiance et que l’administrateur de société a agi de plein droit. La décision du tribunal sur cette affaire est attendue le 11 avril prochain.

 

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