Publié le 7 Apr 2021 - 16:25
REALISATION DE LA GRANDE MURAILLE VERTE

Les élus locaux invités à une plus grande appropriation

 

Dans le but de réaliser, en trois ans, le programme africain de la grande muraille verte, les élus locaux des régions de Matam, Tambacounda et Louga ont, de concert avec la tutelle, harmonisé leur plan d’action. L’objectif est de territorialiser ce projet et de capitaliser les acquis.

 

Suite au conseil présidentiel du 5 mars 2021 dédié à la grande muraille verte, le ministère de l’Environnement et du Développement durable entend passer en mode ‘’fast track’’ dans sa réalisation. A cet effet, les maires des 16 communes concernées par ce programme africain ont tenu, hier, un atelier de partage sur les cadres de concertation, en vue de leur appropriation. Durant les trois prochaines années (2021 - 2023), il s’agira d’améliorer le taux de reforestation et accroitre la résilience des écosystèmes et des communautés aux changements climatiques ; de promouvoir les emplois verts et les moyens d’existence durable ; et de mobiliser les parties prenantes, assurer la gestion et le suivi-évaluation des programmes.

Ce plan d’actions prioritaires de l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la grande muraille verte (ASERGMV) répond aux objectifs du PSE vert, ainsi qu’à ceux du plan décennal de l’agence continentale. La tutelle mise, pour la réalisation de ce projet, sur une stratégie commune de communication, de diffusion de l’information et d’éducation du public dans tous les projets de développement. ‘’Le Sénégal se donnera les moyens de ses ambitions et d’accélérer la réalisation de la section nationale de la grande muraille verte, pour mieux soutenir les moyens d’existence résilients et contribuer aux multiples objectifs environnementaux, y compris l’agriculture durable, la gestion des pâturages, des forêts, des zones humides, des zones de conservation’’, assure le ministre Abdou Karim Sall.

Selon l’autorité, une bonne part des 65 000 emplois annoncés par le Président de la République le 3 avril dernier est orienté vers le reboisement et la reforestation. Le projet est copiloté par le ministère des Collectivités territoriales qui prévoit de mettre à la disposition des élus locaux les moyens nécessaires à la mise en œuvre de la grande muraille verte. Chaque commune recevra son plan d’action supervisé par les maires et gouverneurs de régions qui travailleront en synergie avec l’ASERGMV, à travers des contrats-plans.

‘’Ce sera une gestion axée sur les résultats. Fixons nous des contraintes de temps pour aboutir à des résultats probants sur une courte durée. Réduisons les séminaires et rencontres pour passer à l’action’’, renchérit le ministre des Collectivités territoriales, Oumar Guèye. Le maître-mot, ajoute-t-il, c’est la territorialisation de programmes qui ne peut être une réussite que par l’appropriation et l’implication des maires et des gouverneurs. Ce projet sera donc porté par la base, grâce à l’engagement de chaque commune.

Pour son collègue, ‘’les collectivités territoriales traversées par la grande muraille verte prises individuellement, éprouvent des difficultés face aux contraintes de développement du secteur agrosylvopastoral, nées de la péjoration climatique. Cette réalité nous interpelle sur la nécessité et l’urgence de disposer de mécanismes de coopération dans le cadre d’une approche globale et concertée’’.

Recrutement de 600 agents pour lutter contre les feux de brousse

Conscient que la problématique du développement durable se pose de manière récurrente et que la nécessité de penser à d’autres alternatives fait appel à un changement de paradigme, Abdou Karim Sall insiste sur la nécessité d’un partenariat pour les stratégies et les plans d’actions, le financement, la mise en œuvre des programmes, la capitalisation et la mise à l’échelle nationale. En plus de la création d’emplois, la grande muraille verte vient au secours d’une zone aride impactée par le phénomène de la sécheresse et de la déforestation. Un grand espoir pour les populations des zones du Ferlo.

Ce projet continental facilitera l’accès aux cultures vertes, la lutte contre l’avancée du désert, le renforcement du pâturage et, par conséquent, la réduction de la transhumance. Pour les élus locaux, la démarche inclusive est un grand pas dans la réalisation de ce projet. Ils demandent aux deux ministères de maintenir le cap et de surtout déployer les moyens nécessaires aux collectivités locales.

En ce qui concerne les feux de brousse qui ont été particulièrement violents cette année, le ministre a annoncé le recrutement en cours de 600 agents et une enveloppe d’un milliard chaque année pour l’achat du matériel de lutte. L’Agence nationale de la grande muraille verte est née en 2008 sur un tracé de 545 Km couvrant trois régions (Louga, Matam, Tambacounda). L’initiative se veut une contribution au maintien de la diversité biologique, à l’augmentation des possibilités de séquestration de carbone et à la lutte contre la pauvreté. 

EMMANUELLA MARAME FAYE

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