Publié le 13 Apr 2021 - 17:06
RECRUTEMENT 5 000 ENSEIGNANTS

Le Siens salue l’initiative

 

Le Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale (Siens) soutient la décision du président de la République de recruter 5 000 enseignants pour le préscolaire, le primaire, le moyen et le secondaire. Les Daaras modernes et l’enseignement arabe sont également concernés. Pour ses membres, c’est une réponse à la question du chômage des jeunes et à la problématique de l’emploi.

 

Dans son dernier discours à la Nation prononcé la veille de la célébration du 61e anniversaire de l’accession du Sénégal à l’indépendance, le président Macky Sall a annoncé, dans le court terme, le recrutement de 65 000 jeunes. Les 5 000 seraient des enseignants pour le préscolaire, le primaire, le moyen et le secondaire, y compris les Daaras modernes et l’enseignement arabe. Une décision dont se réjouit le Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale (Siens) à travers une note reçue à ‘’EnQuête’’.

Il considère que c’est une réponse à la question du chômage des jeunes et de la problématique de l’emploi. Mieux, il trouve qu’elle peut être très bénéfique pour le système d’éducation et de formation, qui souffre d’un déficit lourd d’enseignants.

Cependant, pour eux, cette décision implique un certain nombre de considérations. Ainsi, selon certaines estimations, le Sénégal aurait besoin, dans les projections les plus optimistes, de plus de 40 000 enseignants au primaire, d’ici 2023. Le déficit est donc réel et les autorisations de recrutement et quotas annuels doivent impérativement être à la hauteur de ce gap. Ce qui ne semble pas être le cas depuis plusieurs années, avec un niveau de recrutement moyen d’environ 2 000 enseignants par an pour l’élémentaire.

Par ailleurs, craint le Siens, ‘’un risque subsiste autour des modalités de ce recrutement, s’il s’envisage en dehors des procédures appropriées et pourrait, de ce fait, répondre à une logique politique qui verrait dans le secteur de l’éducation et de la formation vital pour le présent et pour le futur du pays, une niche et une opportunité́ d’ajustement à court terme’’.

Tenant compte de ces éléments, le Siens suggère au ministre de l’Education nationale ‘’d’œuvrer conformément à la doxa de la grande communauté́ des acteurs de l’éducation’’. Il s’attend également ‘’au respect des valeurs et du consensus fort pour un recrutement en quantité́ et qualité́, notamment sur la base du vivier indiqué’’. Il attend surtout qu’il ne cède point ‘’aux chants des sirènes, allant dans le sens d’un recrutement fondé sur une vue à court terme et non en adéquation avec une éthique de refondation de l’école comme socle de production du capital humain et d’un Sénégal moderne et authentique’’.

Le syndicat demande, par ailleurs, au président de la République, au-delà̀ de ce recrutement exceptionnel bien salué, de mettre en place un plan de relance du système d’éducation et de formation qui intégrerait, d’ici 2024, la question du financement massif et innovant du secteur, le recrutement d’agents en nombre et qualité́, y compris, comme annoncé récemment lors de la cérémonie officielle de lancement du rapport international du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la Confemen (Pasec), celui d’inspecteurs de l’enseignement en charge de la conception, du contrôle et de l’encadrement, ainsi que la mise en place de conditions attrayantes de rémunération et de performances seule gage de maintien, de stabilité́ et d’efficacité́ interne et externe.

En outre, ‘’le Siens convie l’ensemble des acteurs à garder un niveau élevé́ de vigilance et à exercer leur droit de regard et leur capacité́ critique, afin que notre projet d’école ne soit pas dévoyé’’.

Aida Diène

 

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