Publié le 31 Jan 2014 - 17:26
SE SENTANT DIFFAME

Le doyen des juges menace de poursuites Mayoro Mbaye

 

Alors qu’il fait l’objet d’une poursuite avec son associé de cousin et PCA de la société Mariatalia, Mayoro Mbaye risque d’être sur un autre front. Le milliardaire est menacé de poursuites par le doyen des juges Mahawa Sémou Diouf qui l’accuse de diffamation.

 

‘’L’arroseur arrosé’’. C’est ce qui risque d’arriver au milliardaire Mayoro Mbaye, en contentieux avec son cousin et associé Alioune Ndiaye pour l’affaire Maritalia. L’administrateur de sociétés s’est attiré les foudres du doyen des juges Mahawa Sémou Diouf qu’il a attaqué à travers la presse.  Si l’on en croit Me Khassimou Touré, le doyen des juges ‘’s’est senti atteint dans sa chair et dans sa conscience’’.

C’est pourquoi, a-t-il révélé, le magistrat instructeur a instruit ses conseils, Me Boubacar Wade et lui-même, de servir une citation directe pour diffamation à Maroyo Mbaye. La procédure sera initiée dès la semaine prochaine. Justifiant la démarche du magistrat, Me Touré  explique qu’à travers les sorties médiatiques de M. Mbaye, ‘’l’honneur et la considération’’ de leur client ‘’ont été fortement et grandement atteints’’.

‘’Il s’est senti diffamé gratuitement’’,  déclare la robe noire, avant de laver à grande eau le Doyen. ‘’C’est de notoriété que le doyen est un juge chevronné, toujours arrimé à une saine et correcte application de la règle de droit. Ses états de service le prouvent éloquemment’’, poursuit Me Touré convaincu que Maroyo Mbaye fait du chantage, et qu’il est décidé à ‘’sévir pour que cela cesse’’.

Dans le cadre de la future procédure, le juge ou du moins ses avocats ne semblent pas lésiner sur les moyens, pour obtenir la tête de Mayoro Mbaye. Car, le plaignant a fait constater par voie d’huissier des messages envoyés par le mis en cause. A travers lesdits messages constatés par l’huissier Me Abdoulaye Bâ, Mayoro Mbaye sollicite l’intervention du juge, afin de ne pas se faire expulser de son domicile.

Mais aucun de ses messages n’a reçu une réponse. A l’exception de l’un d'eux. Le juge y demande à l’expéditeur de s’identifier. Outre le Pv de constat d’huissier, les avocats de Mahawa Sémou Diouf prévoient de servir une sommation à la Sonatel pour que la société de téléphonie verse dans le dossier les messages que Mayoro Mbaye a évoqués dans ses lettres adressées d’abord à Mme Aminata Touré, puis à son successeur à la tête du Ministère de la Justice, Me Sidiki Kaba.

Les faits

Cette affaire qui revient au devant de la scène est vieille de 10  ans. Elle est partie d’une plainte que Mayoro Mbaye a déposée le 21 août 2003, contre son associé Alioune Ndiaye. Mais ce n’est que le 25 mars 2013 que le mis en cause a été inculpé par le doyen des juges d’instruction pour abus de biens sociaux portant sur les sociétés Maritalia, Technipact et Lampafric.

Le montant du préjudice est estimé à 9 milliards de francs Cfa. En effet, détenant 11% des actions de Maritalia SA, M. Mbaye réclame depuis 2003 le paiement de 442 536 300 F Cfa aux titres de ses dividendes de 1996, 1997, 1998, 1999, 2000, 2001 et 2002.

Cette somme est le fruit d'un rapport d'expertise, en date du 13 août 2004, de Khourédia Thiam Niang confirmé par Abdou Ndéné Ba. Selon le plaignant,  de 1996 à 2001, la société Maritalia SA, propriété de Alioune Ndiaye qui détient 89% des actions, n'a pas distribué de dividendes d'un montant total de 2 908 974 997 F Cfa. 

Mayoro Mbaye reproche à Alioune Ndiaye d'avoir fait des transferts frauduleux de parts sociales lui appartenant au sein des sociétés Alga Sarl, Genecom Sarl, Technipact Sarl et Lampafric Sarl, dans le seul dessein de l'évincer. Pour cela, il poursuit Alioune Ndiaye, son cousin germain, et Sidy Mbaye son oncle, pour le délit de faux et usage de faux. Les actes argués de faux ont été découverts en septembre 2010.

Déjà excédé par la lenteur de la procédure, au point de saisir les autorités pour décrier le juge d’instruction, Mayoro Mbaye reste tétanisé par la tournure prise par cette affaire marquée par son expulsion, samedi dernier, de sa maison à Hann Marinas par des gendarmes de la Brigade de Hann.

Seulement si certaines de nos sources pensent que Mayoro Mbaye a raison sur certains points, sur d'autres, elles restent persuadées que M. Mbaye fait parler ses intérêts, oubliant qu'il a lui-même posé des actes délictuels, à l'origine, qui le fragilisent dans cette affaire.  

Il faut sans doute rappeler que la société Maritalia a été créée en 1984 par un homme d'affaires grec du nom de Spiros Dimitri Dimoulas. On y retrouve à l'origine Segui Camara, père de Mami Camara, ex-épouse de Youssou Ndour. Mais il y aurait quantité de prête-noms.

FATOU SY

 

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