Publié le 23 Dec 2020 - 23:27
SUPPRESSION VILLES, ‘’LOI D’HABILITATION’’, FONCIER, RECRUTEMENTS…

Moustapha Diakhaté soutient la cause du front Doyna 

 

L’ancien président du groupe parlementaire de la majorité, Moustapha Diakhaté, était hier dans les locaux du siège du mouvement Frapp pour évoquer des questions sociales et encourager Guy Marius Sagna et Cie dans leur combat.  

 

Le front multi-lutte Doyna a invité hier, dans ses locaux, l’ancien président du groupe parlementaire de la majorité pour évoquer des questions sociales. Ainsi, face à la presse, Moustapha Diakhaté et ses hôtes ont évoqué des sujets relatifs ‘’à la spéculation foncière, la campagne arachidière en cours, la réforme sur la suppression des villes…’’.

L’ancien directeur de cabinet du président Macky Sall trouve d’ailleurs insensé ce dernier point. Pour la capitale sénégalaise, l’idéal serait, d’après Moustapha Diakhaté, de supprimer les 19 communes et de les ramener à 4 de plein exercice, à la place de la ville. ‘’La mission de la ville est de prendre en charge les limites des communes. Le président doit aller vers ces réformes. L’urgence est d’impliquer la population dans la gestion. Dans les 557 municipalités, 99 sont dirigées par les politiciens qui ne font pas 1 % de la population sénégalaise’’, regrette l’ancien parlementaire.  

Monsieur Diakhaté a également évoqué la ‘’loi d’habilitation’’ annoncée. Pour le nouvel allié du front multi-lutte Doyna, le président de la République n’a pas besoin de confiner l’Assemblée nationale sous prétexte de lutter contre la Covid-19. ‘’On connait des pays autres que le Sénégal qui rencontrent le même problème et malgré tout, les institutions continuent de fonctionner, d’autant plus que le président dispose d’une majorité écrasante à l’Assemblée nationale. Il ne rencontrera aucune difficulté à faire passer ses lois’’, souligne le fondateur du mouvement Mànkoo Taxawu sunu APR.

Il reste ainsi convaincu que donner au président de la République une loi qui l’habilite à se substituer à l’Assemblée nationale pour agir est antidémocratique et synonyme d’un recul démocratique qui doit être combattu.  

Moustapha Diakhaté estime, en outre, que le vote de cette loi d’habilitation ne pourra pas freiner les manifestations populaires, en cette période de pandémie. A l’en croire, tant qu’il y aura des colères, il y aura des manifestations de colère. Il pense, à cet effet, que ‘’l’ingéniosité, l’intelligence pour un pouvoir, c’est de trouver des réponses aux problèmes des Sénégalais et non à réprimer ceux qui luttent’’.

Guy Marius Sagna indique, sur la même lancée, que le Sénégal s’achemine vers la désobéissance civile.  ‘’Vous ne pouvez pas maintenir des citoyens sénégalais dans la spoliation foncière, le recrutement clientéliste, le chômage et l’accaparement foncier… et leur interdire de manifester’’, se désole le membre du mouvement Frapp. Pour qui, certains maux, comme l’émigration clandestine, ont fait plus de victimes que le coronavirus. Il estime, à cet effet, que les partis politiques, les centrales syndicales et mouvements ne doivent pas rester aphones face à cette situation.  

Campagne agricole

Moustapha Diakhaté n’a, pour sa part, pas manqué de se pencher sur les difficultés relatives à la campagne agricole, particulièrement arachidière en cours. A ce sujet, l’ex-militant de l’Alliance pour la République rappelle que le gouvernement avait fixé le prix du kilogramme à 250 F CFA.

Toutefois, poursuit-il, il y a des étrangers et même des Sénégalais qui proposent plus de 300 F CFA. ‘’Malheureusement, aujourd’hui, le gouvernement veut tordre la main aux paysans pour qu’ils vendent à un prix inférieur à 300 F. Cela ne me semble pas juste. Les cultivateurs d’arachide sont ceux qui ont cultivé leurs champs. S’ils trouvent un prix le mieux offrant, c’est à lui là qu’ils doivent céder leur récolte et non qu’on le fasse sous forme de contrainte pour aider la Sonacos à trouver les graines’’, explique-t-il. 

La question du foncier a été également sur le registre des échanges. Sur ce point, l’ancien député invite le gouvernement à mener des réformes de grande envergure. Ce qui permettra aux populations impactées dans des projets au niveau de leurs communes d’être consultées avant que le conseil municipal ne délibère. ‘’Le président a dépouillé les conseils municipaux et permet aux préfets de prendre en charge ces types de question. Pour moi, ce sont les populations qu’il faut d’abord impliquer dans la gouvernance des ressources naturelles’’.  

Moustapha Diakhaté a, par ailleurs, invité le parti au pouvoir à respecter son engagement du concept la ‘’patrie avant le parti’’, en ce qui concerne le recrutement. Il urge, selon lui, de trouver des mécanismes pour que les choix des fonctionnaires soient les plus démocratiques. L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar encourage les membres du front multi-lutte Doyna à mener le combat.  A ses yeux, c’est une lutte essentielle pour l’amélioration des conditions de vie des populations du Sénégal. ‘’Vous menez un combat noble pas contre un régime, mais pour les populations du Sénégal qui transcendent les clivages politiques’’.   

HABIBATOU TRAORE 

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