Publié le 19 Aug 2012 - 17:55
SYRIE : Le vice-président introuvable

SYRIE : Le vice-président introuvable

 

La dernière apparition du vice-président Farouk al-Chareh remonte au 20 juillet dernier, lors des obsèques du général Assef Shawkat, beau-frère de Bachar el-Assad, tué deux jours plus tôt dans un attentat suicide.

La dernière apparition du vice-président Farouk al-Chareh remonte au 20 juillet dernier, lors des obsèques du général Assef Shawkat, beau-frère de Bachar el-Assad, tué deux jours plus tôt dans un attentat suicide. Farouk al-Chareh, dont la défection a été démentie par le pouvoir, n'est toujours pas apparu en public.

 

Où est le vice-président Farouk al-Chareh? Vendredi, la chaîne al-Arabiya, à capitaux saoudiens, annonçait sa défection. Elle était vite démentie par la télévision d'État syrienne, puis par le propre bureau du vice-président, qui publiait même un communiqué dans lequel Farouk al-Chareh se réjouissait de la nomination du diplomate algérien Lakhdar Brahimi comme nouveau médiateur de l'ONU pour la Syrie.

 

Le seul démenti qui manquait était celui de Farouk al-Chareh lui-même, que l'on n'avait toujours ni vu ni entendu dimanche en fin de journée. Il n'était pas aux côtés du président Bachar el-Assad, apparaissant lui-même pour la première fois depuis un mois, en prière dans une mosquée à l'occasion de la fête de l'Aid el-Fitr. Des rumeurs insistantes affirment que le vice-président aurait fait défection il y a une dizaine de jours, à la suite de son cousin Yaroub, un haut dirigeant sécuritaire. Contrairement à ce dernier, qui s'est exprimé jeudi à la télévision saoudienne, Farouk al-Chareh serait toujours en Syrie, protégé par l'Armée syrienne libre (ASL) qui tenterait de le faire sortir. Une tâche difficile, le régime ayant déployé de grands moyens et offrant une récompense élevée pour sa capture, continue la rumeur.

 

Le responsable de la communication du Commandement conjoint de l'ASL de l'intérieur, Fahad el-Masri, ne souhaitait dimanche «ni confirmer ni infirmer.» Il démentait en revanche avoir évoqué «une tentative de défection qui s'est soldée par un échec».

 

Ce qui est certain, c'est que le vice-président syrien était invisible depuis plusieurs mois, hormis une brève apparition le 20 juillet, où il représentait le président, absent, aux obsèques du beau-frère de ce dernier, le vice-ministre de la défense Assef Chawkat, tué dans un attentat deux jours auparavant.

Coup dur pour le régime

 

La défection de Farouk al-Chareh, si elle se confirmait, porterait un coup très dur au régime sur le plan symbolique. Caution sunnite d'un pouvoir centré sur la minorité alaouite, Farouk al-Chareh a été nommé vice-président en 2006, après la défection de son prédécesseur Abdlehalim Khaddam. Mais il avait surtout été, pendant 22 ans, le visage fréquentable de la Syrie, l'inamovible ministre des Affaires étrangères et homme de confiance d'Hafez el-Assad, puis de son fils Bachar, négociant avec Israël ou les États-Unis. Il avait été présenté en janvier par la Ligue arabe comme un «homme de consensus» pour diriger un gouvernement de transition. Sa disgrâce vient sans doute de là, et aussi d'un curieux article du quotidien israélien Maariv, dont le spécialiste militaire avait affirmé, en décembre 2011, que Farouk al-Chareh était allé négocier secrètement à Moscou le départ de Bachar el-Assad.

 

Sur le terrain, Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, basé à Londres) 190 Syriens ont trouvé la mort samedi, dont 62 à Damas et dans les environs, victimes de bombardements de l'armée. Des manifestations pacifiques ont eu lieu dans la région de Damas et à Idlib. Alep, au nord, reste le théâtre d'affrontements violents, en particulier autour de l'aéroport.

 

Le Figaro

 

 

Section: 
Guerre en Ukraine : Des discussions trilatérales prévues à Istanbul ce vendredi
IBRAHIMA TRAORE, FIGURE CLIVANTE : Le Burkina Faso au cœur d’un débat sénégalais
Sénégal–France : Le retour du dialogue dans un partenariat à réinventer
Ukraine : Fin de la réunion de crise des Européens à Paris, divisés sur l'éventuel envoi de troupes
Mali : Le rassemblement du 9 mai sous haute tension
PORTRAIT - LEON XIV, NOUVEAU PAPE ELU : Robert Francis Prevost, un homme de synthèse modéré et premier pape américain
RÉFORMES POLITIQUES AU TOGO ET AU MALI : La tentation autoritaire maquillée en progrès démocratique
CÉRÉMONIE INVESTIGATION PR OLIGUI NGUEMA : Bassirou Diomaye Faye présent aux côtés de seize chefs d'État à Libreville
BENIN : Le nouvel épicentre du terrorisme sahélien
50 ANS DE LA CEDEAO : Mahama plaide pour le dialogue avec l’AES
Deuxième, Bilie-By-Nze critique une présidentielle «opaque» mais ne saisira pas la Cour constitutionnelle
Au Niger : Une Suisse enlevée à Agadez, trois mois après une Autrichienne
Gabon : le président élu Brice Oligui Nguema face à de nombreux défis
GABON - ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : La diaspora gabonaise au Sénégal plébiscite Brice Clotaire Oligui Nguema
MALI-GUINEE : La presse sous bâillon militaire
LE POUVOIR DE DIRE NON : De Villepin, Badinter, Badio Camara, ou l’honneur de désobéir
CRISE DIPLOMATIQUE ENTRE L’ALGERIE ET LE MALI : L’escalade de trop ?
CHARLES DE GAULLE : Héros français, bourreau africain ?
En Birmanie, des crémations à la chaîne pour les victimes du séisme
ENTRETIEN - AMADOU MOCTAR ANN, ANALYSTE GÉOPOLITIQUE : "Le Sénégal affirme son rôle de médiateur sur la scène internationale"