L’appel de Mary Teuw Niane
Le professeur Mary Teuw Niane a appelé, hier, depuis Paris, à la tenue d’une Conférence nationale souveraine pour la paix et la stabilité du Sénégal. Celle-ci devra, entre autres, trouver des solutions à la participation aux différentes élections et aux modalités de candidature aux différentes élections.
Le Sénégal, considéré comme un pays de paix et d'hospitalité, vit des moments difficiles depuis mars 2021. Le professeur Mary Teuw Niane est d'avis qu'"il est inacceptable que nos jeunes civils et des forces de défense et de sécurité continuent de mourir, que les blessés recommencent à affluer dans les structures sanitaires, que les biens publics et privés soient détruits, que la psychose sur la sécurité immédiate des enfants gagne toutes les mères de famille, que nous assistons impuissants aux spectacles inadmissibles de villes défigurées par les incendies, avec des routes calcinées par des pneus brûlés, dans une atmosphère irrespirable de gaz lacrymogène".
Ainsi, il propose la tenue d’une Conférence nationale souveraine pour la paix et la stabilité du Sénégal. "J'appelle le président de la République a déclaré publiquement qu’il renonce à une troisième candidature. Que le président de la République et les autorités judiciaires libèrent tous les détenus dans les affaires politico-judiciaires en cours. Que les autorités judiciaires renvoient à une date ultérieure tous les procès aux relents politiques. De même, le président du Pastef et le Pastef fassent un appel à la paix et mettent fin à toutes les manifestations et actes de désobéissance civile", propose-t-il, pour mettre fin aux douloureux affrontements.
Mieux, dit-il, "j'appelle, à l’issue de ces décisions courageuses, au choix consensuel par le président de la République de deux autorités religieuses reconnues et respectées, une musulmane et l’autre chrétienne, en vue de présider à l’organisation au mois d’août de la Conférence nationale souveraine pour la paix et la stabilité du Sénégal".
Cette Conférence nationale souveraine pour la paix et la stabilité devra trouver des solutions consensuelles à toutes les affaires politico-judiciaires, à la participation aux différentes élections, aux modalités de candidature aux différentes élections, à l’organisation et au contrôle des élections, ainsi qu'à la sécurisation du président de la République actuel après son départ du pouvoir et au respect des décisions consensuelles par toutes les parties prenantes.
"Que chacun d’entre nous accepte de payer le prix fort pour le rétablissement de la paix et la sauvegarde de la stabilité de notre cher Sénégal", enjoint Mary Teuw Niane.
"Lorsqu’un pays africain perd la paix, il sacrifie sa stabilité’’
Autrement, souligne le candidat à la Présidentielle de 2024, "nous courrons tout droit vers la fin de la paix, notre havre de paix tant vanté à travers le monde". Ainsi, dit-il, la paix n’a pas de prix. Car elle est la protectrice de ce petit bout de terre qu’est le Sénégal, du peuple de la Teranga, du "Teddungal", de la convivialité.
"La paix est le meilleur atout diplomatique, culturel, social et économique que les trois présidents de la République, Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et leurs oppositions d’alors nous ont léguée", souligne-t-il.
Avant d'ajouter : "Lorsqu’un pays africain perd la paix, il sacrifie sa stabilité politique, économique et sociale. Il ouvre ses frontières aux infiltrations mortifères de tous les fauteurs de troubles et d’instabilité".
En effet, souligne le Pr. Niane, "rares sont les pays africains qui ont pu sainement se relever après avoir perdu la paix. Ce sont des pays divisés, aux populations déchirées qui se regardent en chiens de faïence, prêtes à s’entretuer à la prochaine occasion que nous observons dans notre environnement immédiat et à travers toute l’Afrique".
C’est pourquoi Mary Teuw Niane dit appeler toutes les autorités institutionnelles de l’État, toute la classe politique sénégalaise, toute la société civile, toutes les autorités religieuses, coutumières et traditionnelles à un grand dépassement pour une introspection salutaire, afin de poser immédiatement les actes incontournables, indispensables pour qu’un climat propice au dialogue inclusif et sincère s’installe et que la voie vers la paix s’ouvre.
"Le Sénégal est plus important que tout Sénégalais, qu’il soit le président de la République, le leader d’un parti politique, un chef religieux, une autorité traditionnelle. Le Sénégal est le trésor dont la préservation doit valoir tous les sacrifices, tous les renoncements, surtout lorsqu’on prétend porter sincèrement ce pays adorable dans son cœur, qu’on dit se battre pour ce peuple à nul autre pareil pour sa bonté et son élégance, qu’on affirme urbi et orbi qu’il est la prunelle de ses yeux", indique le professeur Mary Teuw Niane.
Avant qu’il ne soit trop tard, M. Niane appelle toutes les parties à des décisions urgentes et immédiates.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)