Publié le 23 Apr 2025 - 18:34
THIERNO ALASSANE SALL SUR LA GESTION DU PAYS

‘’Rien ne bouge…’’

 

Après plus d’un an au pouvoir, les signaux sont au rouge, d'après le constat de Thierno Alassane Sall. Cela contraste avec les promesses qui avaient été faites. Devant les journalistes, le leader de la République des valeurs a regretté une économie paralysée et a passé en revue différents secteurs en difficulté.

 

Rien ne va dans ce pays, depuis l'arrivée du gouvernement du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko. C’est l’avis de l’opposant Thierno Alassane Sall. En conférence de presse hier, le leader de la République des valeurs (RDV) a analysé la situation du gouvernement depuis l'accession du président Diomaye Faye au pouvoir. ‘’Rien ne bouge. Ni dans le domaine du béton, ni dans le domaine de l'agriculture, ni dans le domaine des industries. Rien’’, a fustigé TAS.

Selon lui, depuis plus d'un an que le parti Pastef/Les patriotes est au pouvoir, la plupart des Sénégalais espéraient un changement rapide. ‘’Ses membres ne nous avaient pas seulement vendu un projet et des idées grandioses, mais on leur prêtait également une grande compétence, car l'équipe dirigeante de ce parti était principalement issue du ministère de l'Économie et des Finances’’, a-t-il indiqué. Avant de pester : ‘’Or, et c'est là le paradoxe le plus lamentable, toutes les mesures qu'ils ont prises ou les comportements qu'ils ont adoptés ont eu des impacts directs, mais négatifs sur les finances et l'économie du pays.’’

Thierno Alassane Sall a souligné la dégradation de la note du Sénégal et estimé que l’économie du pays est paralysée. ‘’Par ces déclarations, qui ne peuvent plus être hasardeuses, au nom d'une soi-disant transparence, le Premier ministre a fait en sorte que la note du Sénégal soit au plus bas, que nous empruntions à des taux démentiels et insupportables pour le pays, et que l'économie soit quasiment à l'arrêt’’, a-t-il regretté, soulignant les ‘’signes et preuves d'une incompétence notoire’’.

‘’Le secteur du BTP est en léthargie’’

Pour étayer son propos, TAS a donné l'exemple du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) qui est aujourd'hui à ‘’l'état de léthargie’’, selon lui. Il a déclaré que le Consortium des entreprises (CDE) est resté trois mois sans payer les salaires de ses employés. De son côté, la Compagnie sahélienne d'entreprises (CSE) a licencié 650 personnes. Eiffage, semble-t-il, doit faire des appels de fonds depuis son siège en France pour payer le personnel. ‘’Quand ces entreprises ne vont pas, les cimenteries et les carrières ne vont pas, car le ciment ne se stocke pas’’, a soutenu Thierno Alassane Sall.

Selon lui, ‘’les chiffres du fer et des cimenteries ont baissé de 25 %’’. Il a également fait remarquer que ‘’le fer, qui était importé, au lieu d'un bateau par mois, n'arrive plus qu'un bateau tous les trois mois’’.

Carburant : ‘’Le gouvernement applique des taxes extrêmement élevées et refuse de les réduire’’

TAS a aussi dénoncé la cherté du carburant, faisant une comparaison des prix au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso. ‘’Le Sénégal est l'un des pays de la sous-région où le carburant est le plus cher’’, a-t-il soutenu. ‘’Au Mali, l'essence coûte 775 F CFA à Bamako. À Ouagadougou, c'est autour de 650 F CFA. Des pays enclavés, en guerre. Au Sénégal, c'est 990 F CFA. Plus de 200 F de différence’’, a ajouté l’opposant politique. Il s'interroge sur l’absence de répercussions sur les prix à la pompe, alors que le cours du baril a chuté de plus de 20 %.

‘’C'est parce que le gouvernement applique des taxes extrêmement élevées et refuse de les réduire. Depuis longtemps, le prix des carburants aurait dû baisser considérablement. Il en va de même pour le prix du riz, qui aurait dû diminuer de manière significative, d'autant plus que son cours a chuté de 30 % cette dernière année’’ a renseigné Thierno Alassane Sall.

Concernant Ousmane Sonko, il déclare : ‘’Qu’il fasse ce qu’il peut pour nous rendre notre pétrole. S’il ne peut pas, qu’il démissionne !’’

De plus, l’opposant regrette l'initiative qu’a prise le gouvernement d'arrêter les chantiers. Cela a été fait ‘’sans discernement et sans raison’’, contribuant à ‘’cette situation désastreuse pour l'économie du Sénégal’’, selon lui. ‘’L’économie, ce n'est pas un bouton qu'on appuie pour qu'elle redémarre. Quand ça s'arrête, c'est difficile de redémarrer’’, a indiqué Thierno Alassane Sall.

Le secteur de la pêche

En ce qui concerne le secteur de la pêche, il y a, selon TAS, ‘’des difficultés incommensurables’’. Pour lui, le gouvernement doit aider les pêcheurs à acquérir de bonnes pirogues, se débarrassant des embarcations artisanales. Parlant du manque de soutien, il a déclaré : ‘’Même l'effort qui avait été fait pour leur fournir des moteurs hors-bords est en train d'être arrêté par le gouvernement sous des prétextes nébuleux.’’

Par ailleurs, TAS note que “la brèche de Saint-Louis a englouti près de 40 vies en un an”.

Un autre élément qui empêche les entreprises de fonctionner dans des conditions normales, c'est l'insécurité, d'après lui. Il demande aux membres du gouvernement de retrousser les manches pour que ces secteurs sortent de la léthargie.

Thiès, ‘’500 000 habitants qui vivent de l'informel’’

En ce qui concerne la région de Thiès, Thierno Alassane Sall soutient que c’est une ville de 500 000 habitants sans grande activité formelle. ‘’Il n'y a plus d'industrie. Il n'y a pas d'agriculture, il n'y a pas de pêche. Cinq cent mille habitants qui vivent de l'informel, cela doit inquiéter ceux qui nous gouvernent’’, a-t-il dit.

TAS a également évoqué le secteur de l'enseignement. Il souligne que l'université Cheikh Anta Diop de Dakar fonctionne encore sur le calendrier 2023-2024, ce qui représente un décalage d'un an par rapport à la plupart des autres universités. ‘’Le gouvernement, s'il se présente aux Sénégalais, particulièrement à l'Assemblée nationale, devrait expliquer aux gens, au peuple, les raisons ou les mesures qu'il entend prendre pour mettre fin à cette situation. Mais ce n'est pas leur préoccupation’’, a indiqué le leader de la République des valeurs.

Il a dénoncé les licenciements dans le privé comme dans les entreprises publiques, mais également les recrutements basés sur le militantisme. ‘’En dehors des licenciements dans les entreprises du secteur privé, il y a des licenciements dans le secteur public. Au même moment, on parle de recrutement d'enseignants’’ a fustigé Thierno Alassane Sall, révélant une situation préoccupante. ‘’Je connais une entreprise où le DG a recruté son amie, on dit sa copine, son garde du corps et leur a même alloué des primes de fin d’année consistantes’’.

En somme, pour Thierno Alassane Sall, alors que les gouvernants avaient promis qu’après deux mois de leur arrivée au pouvoir, le Sénégal aurait un visage nouveau, la réalité est tout autre.

BABACAR SY SEYE

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