Publié le 20 Jan 2018 - 15:56
TRAQUE DES ‘’AFFREUX’’ DE BOFFA-BAYOTTES

La justice met la main sur 16 suspects

 

Une source proche du dossier informe que la traque des ‘’criminels’’ de Boffa-Bayottes va se poursuivre. D’autres suspects sont activement recherchés.  Mais, d’ores et déjà, 16 parmi les individus interpellés, le dimanche 14 janvier dernier, ont été placés, hier, sous mandat de dépôt.

 

C’est précisément à 16 h 46 mn que le journaliste René Capain Bassène et 15 autres ‘’suspects’’ dans le cadre de la ‘’tuerie de Boffa-Bayottes’’ ont été acheminés à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Ziguinchor. Entendus hier en fin de matinée par le procureur de la République près du tribunal de grande instance de Ziguinchor (tribunal départemental) où un imposant dispositif sécuritaire avait été mis tôt le matin, ces prévenus, qui vont passer leur première nuit à la Mac de la capitale méridionale du pays, répondront de quatre chefs d’accusation : association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel, détention et utilisation d’armes à feu sans autorisation.

Ainsi a en décidé, après audition, le procureur de la République qui a relaxé 6 personnes parmi les 22 interpellés dans cette affaire. Pour rappel, ces derniers ont été appréhendés le 14 janvier dernier dans le cadre de l’enquête sur la ‘’tuerie de Boffa-Bayottes’’ qui a fait 14 morts et 7 blessés. Des exploitants forestiers et coupeurs de bois qui étaient sur les lieux, le 6 janvier dernier, ont été capturés puis tués par une bande armée supposée appartenir au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Ironie du sort, ce mandat de dépôt coïncide avec la célébration, à Ziguinchor, par une frange du mouvement irrédentiste conduite par Abdou Elinkine Diatta, du 11e anniversaire du décès du chef charismatique du Mfdc, abbé Diamacoune Senghor. Conférences et animations culturelles ont commencé, hier vendredi et vont se poursuivre jusqu’à demain dimanche. Elles vont rythmer cet anniversaire dont le thème est axé autour de ‘’L’éducation, la paix et la sécurité dans l’espace sous-régional’’.

Cette affaire macabre, que personne n’a vu venir, y compris les observateurs de la crise en Casamance, continue de charrier son lot de malheurs. Le ‘’doyen’’ Bourama Toumboul Sané, qui déférait à sa deuxième convocation ce mercredi à 15 h, toujours dans le cadre de la ‘’traque des criminels de Boffa’’, a été victime d’un malaise sur le chemin qui le conduisait à la gendarmerie de Néma, à Ziguinchor.  Evacué par les sapeurs-pompiers à l’hôpital régional de Ziguinchor, il ne s’est pas relevé de son état comateux. Avant sa mort, ce jeudi, Bourama Toumboul Sané était le président du Comité de surveillance de Toubacouta et secrétaire général du Comité inter-villageois de surveillance de la forêt de Boffa-Bayottes. Le défunt était plutôt connu dans sa lutte pour le retour au bercail des populations déplacées et réfugiées de la zone, notamment celle de Badème, de Bagame, de Baséré, etc.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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