Publié le 24 Dec 2014 - 22:50
VIOLENCE ET MENACE A ASCENDANT

Dans l’univers des fils indélicats traduits en justice 

 

 

 

Il ne se passe pas une semaine, selon les statistiques glanées au niveau des commissariats ou au niveau des différents tribunaux du Sénégal,  sans que des fils soient déférés au parquet ou jugés pour les délits de violence et menace à ascendant. Selon des sources policières, des centaines de milliers sont envoyés au niveau des différentes prisons du pays et annuellement, car ayant reconnu avoir menacé de mettre un terme à la vie de leurs géniteurs.

Souvent sous l’emprise de la drogue, les fils indélicats font la loi, une fois à la maison. A. M. Faye, une mère de 70 ans, raconte son calvaire. ‘’Mon fils vivait avec moi dans la maison, mais il a un penchant pour l’alcool. A chaque fois qu’il est saoul comme un Polonais, il me mène la vie dure. Un jour, il a poussé le bouchon très loin, en menaçant de me brûler vive avec la bonbonne de gaz si jamais on ne lui donnait pas sa part d’héritage de la maison. Ne sachant plus quoi faire, j’ai sollicité les forces de l’ordre pour qu’il nous laisse en paix, ma famille et moi’’, se souvient Mme Faye, une habitante de Guédiawaye.

M. Fall, un vieux de 73 ans, a lui aussi vécu le même calvaire. ‘’Mon fils est un adepte du chanvre indien. Il lui arrive de déserter  la maison. Mais des fois, il est sadique comme pas possible’’. Un jour, se rappelle-t-il, son rejeton est venu à la maison, vers les coups de 02h du matin, pour lui réclamer son dîner. Il n’y avait plus rien à manger. ‘’Il s’est mis à insulter tout le monde, moi y compris. Quand je me suis approché pour le raisonner, il m’a bousculé et je suis tombé. C’est ainsi que mon fils cadet est allé voir les limiers du commissariat de Médina pour demander de l’aide’’, raconte M. Fall qui vit actuellement au quartier de Fass, en ville.

‘’Il faut que les parents avertissent très tôt les forces de l’ordre’’

Des policiers interrogés sur la question renseignent qu’en général, ce sont les parents qui laissent faire leurs fils qui s’adonnent à l’alcool et à la drogue, jusqu’au moment où ils deviennent incontrôlables. ‘’On en voit presque toutes les semaines, des adultes qui mènent la vie dure à leurs parents. Mais moi, je ne me fatigue pas, je déferre aussitôt, car nous n’avons pas de garderie. Et c’est risqué de laisser libre des gens qui martyrisent leurs parents. Pour régler cette question, il faut que les parents avertissent très tôt les forces de l’ordre, dès que leurs enfants commencent à s’éloigner du droit chemin’’, conseille notre interlocuteur.

 

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