Publié le 23 Feb 2013 - 08:00
BAMBILOR

 Interdit de meeting, Baldé parle d'affolement du pouvoir

Venu à Bambilor pour y présider un meeting de son parti, l'Union centriste du Sénégal, Abdoulaye Baldé a vu les gendarmes sommer ses militants de ranger chaises, tables, tentes. Sans explication. Après avoir obtempéré, il a promis de défendre ses droits la prochaine fois, quoi qu'il puisse advenir.

 

C'est un Abdoulaye Baldé très remonté contre le pouvoir qui est venu à Bambilor constater l'interdiction du meeting prévu dans le village chef-lieu de la communauté rurale par le commandant de la brigade de gendarmerie de Sangalkam. Pour toute explication, les pandores ont sommé les militants de ranger chaises et tentes car, selon eux, la manifestation ne doit pas se tenir sur la place publique. Le maire de Ziguinchor s'est alors replié dans la maison d'une responsable de l'Union centriste (UCS).

 

Celle-ci, Ndoumbé Sané, a condamné l'intervention de la gendarmerie. Baldé, pour sa part, a affirmé que cette interdiction de manifestation est une entorse à la démocratie. «C'est un précédent dangereux, une entrave à la liberté de manifester des populations et à l'exercice libre de la démocratie dans notre pays», a fulminé le secrétaire général de l'UCS. «C'est dangereux et tous les démocrates de ce pays doivent dénoncer ce fait». Pour l'ancien ministre d'Etat, «c'est une mauvaise image que l'on donne de notre pays et cela devait disparaître surtout en 2013 parce que depuis le président Senghor, des démocrates luttent pour l'instauration d'une vraie démocratie dans ce pays».

 

Toutefois, Abdoulaye Baldé a promis, sur un ton solennel : «Nous ne nous laisserons plus faire. La prochaine fois, nous tiendrons nos meetings et nos réunions politiques quoi qu'il puisse en advenir...» A ses yeux : «Ce précédent dangereux est la preuve qu'il y a un affolement qui caractérise le camp d'en face. Nous ne sommes pas encore debout et ils sont en train de paniquer et de s'emballer ! Qu'adviendra-t-il lorsque nous serons complètement debout ?» s'est-il interrogé, moqueur, avec à ses côtés Ndèye Khady Diop, ancienne ministre de la Famille.

 

Allant plus loin dans l'analyse de cet «affolement», Abdoulaye Baldé le met en rapport avec les promesses non tenues du régime du 25 mars. «Ils ont promis monts et merveilles aux populations. Aujourd'hui, c'est le désarroi le plus total parce qu'ils se révèlent incapables de tenir la moindre promesse faite à l'occasion de la dernière campagne électorale», explique le député dont l'immunité a été levée par l'Assemblée nationale dans le cadre de la lutte contre l'enrichissement illicite et la traque des biens mal acquis, en même temps que cinq autres députés du Parti démocratique sénégalais, son ancien parti.

 

«Les promesses d'emplois faites aux jeunes, ils savent maintenant qu'ils ne pourront pas les respecter. (Alors), ils vont dans toutes les régions du Sénégal pour y promettre des milliards et des milliards avec des conseils des ministres décentralisés.» Très critique contre le pouvoir de Macky Sall, l'ex-Directeur exécutif de l'Anoci s'est lâché : «Ils sont venus à Ziguinchor pour promettre à la région 600 milliards de francs Cfa, mais depuis, nous n'avons rien vu, a-t-il dit. Ailleurs aussi, ils ont promis 800 milliards alors qu'ils ont des problèmes pour payer les enseignants et approvisionner correctement le Sénégal en électricité.» Pour Baldé, le diagnostic se doit d'être accablant : «Les gens au pouvoir ne savent pas où mettre les pieds.»

 

PAPE MOUSSA GUÈYE

 

 

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