Publié le 20 Feb 2015 - 17:16
IMMIGRATION CLANDESTINE

Bruxelles prolonge l’opération Triton

 

Ce n’est pas le grand plan d’aide à l’Italie, souhaité par beaucoup, ou l’ébauche d’une nouvelle politique migratoire mais une simple mesure d’urgence : la Commission de Bruxelles a décidé, hier de prolonger jusqu’à la fin de 2015 l’opération Triton de surveillance en Méditerranée et d’octroyer une aide d’urgence de 13,7 millions d’euros aux autorités italiennes pour les aider à gérer de nouveaux afflux de migrants et de demandeurs d’asile.

 

La Commission a débloqué jeudi un budget de 18 millions qui permettra de prolonger l’opération Triton, coordonnée par Frontex, l’agence de surveillance des frontières extérieures de l’Europe. Le mandat de l’opération ne semble, a priori, pas modifié, les États refusant que les bateaux s’approchent des côtes libyennes ou d’autres pays d’Afrique du Nord. Ils craignent un effet d’« aspiration » qui aurait pour effet d’accroître le nombre de des personnes tenant de rejoindre l’Europe. Plus de 5 600 d’entre eux ont été sauvés en janvier, 19 500 depuis novembre 2014, a indiqué Dimitris Avramopoulos, le commissaire grec aux affaires intérieures.

L’opération de sauvetage « Mare Nostrum » avait été arrêtée fin 2014, plusieurs pays ayant fait pression sur l’Italie en lui reprochant de favoriser les traversées de la Méditerranée. Selon ces critiques, les candidats à l’exil n’hésitaient pas à se lancer dans une traversée puisqu’ils étaient convaincus qu’ils seraient de toute façon recueillis. Rome affirmait, quant à elle, ne plus pouvoir supporter le coût d’une mission d’une telle ampleur.

Menace terroriste

Triton, dotée de moyens faibles (3 avions et 9 navires, dont une partie ne pouvant opérer en haute mer), ne paraît pas être un outil plus adapté à la situation actuelle, qui voit des clandestins tenter un passage malgré de mauvaises conditions climatiques et des passeurs se montrer de plus en plus agressifs et violents. Des gardes-côtes italiens ont, pour la première fois, été menacés par des hommes en armes la semaine dernière. Et, jusqu’ici, aucun pays n’a évoqué la possibilité de faire intervenir la force de réaction rapide coordonnée par Frontex, soit 1 800 hommes qui peuvent être déployés en une semaine.

Un nouveau phénomène préoccupe, en tout cas, les autorités, sans que le commissaire y apporte une réponse convaincante : des officiels italiens et égyptiens s’inquiètent de la possible arrivée de membres de groupes terroristes sur le sol européen à la faveur des afflux de réfugiés.

La Commission de Bruxelles doit débattre le 4 mars d’un nouveau calendrier concernant la politique migratoire. M. Avramopoulos affirme qu’elle doit ébaucher une stratégie sur le long terme et une approche « holistique » destinée à attaquer les racines du problème, en lien avec les pays d’origine et de transit. Les ministres de l’intérieur se réuniront le 12 mars pour évoquer les différents volets des problèmes actuels, et notamment la lutte contre les réseaux de passeurs.

L’Italie « n’est pas seule »

Dans l’immédiat, le commissaire grec assure que l’Italie « n’est pas seule » et souligne que si la politique migratoire européenne n’a « pas réussi » jusqu’ici, elle sera davantage solidaire à l’avenir. « La solidarité entre États était un slogan, elle ne s’est pas manifestée dans la pratique », a déclaré Dimitris Avramopoulos. Il estime que les choses vont changer et entend relancer les programmes européens d’installation des réfugiés. Il dit également vouloir redéfinir les conditions d’entrée « légales et sécurisées » pour les personnes qui fuient les conflits.

Il n’indique pas, en revanche, comment il entend convaincre les États qui n’avaient pas voulu des propositions en ce sens de la précédente Commission. Et qui avaient aussi refusé de réviser l’accord dit « Dublin 2 », qui obligeait l’Etat où arrivent les migrants de traiter leur demande d’asile et de renvoyer ceux qui n’obtenaient pas de titre de séjour, y compris ceux appréhendés dans un autre pays de l’Union européenne.

(le monde.fr)

 

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