Publié le 12 Sep 2025 - 18:02
LUTTE - MISE SUR PIED D’UNE FÉDÉRATION  

Le processus suspendu

 

À force de récriminations de la part de certains acteurs de l’arène, le ministère de la Jeunesse et des Sports, à travers sa Direction générale des Sports (DGS), a décidé de suspendre le processus de mise en place de la Fédération sénégalaise de lutte.

 

Le ministre de la Jeunesse et des Sports marque un arrêt dans sa marche vers la mise en place d’une fédération sénégalaise de lutte. Face aux nombreuses récriminations de certains acteurs de l’arène sénégalaise, la tutelle a pris la décision de suspendre le processus en cours. L’information a été donnée, hier, dans un communiqué parvenu à ‘’EnQuête’’. ‘’Dans le cadre de l'organisation de l'Assemblée générale élective de la Fédération sénégalaise de lutte (FSL), la liste provisoire des associations habilitées à voter fait l’objet de contestations de la part de certains acteurs de la lutte. Afin d'assurer la transparence et la légitimité du processus électoral, la Direction générale des Sports (DGS) suspend, jusqu'à nouvel ordre, le chronogramme’’, lit-on dans le communiqué.

Dans ce sens, la DGS annonce un certain nombre de mesures. D’abord, il est prévu une ‘’vérification approfondie’’, par les services du ministère de la Jeunesse et des Sports, des affiliations des associations aux niveaux national et déconcentré en rapport avec les comités régionaux de gestion de la lutte. Ensuite, ‘’une commission électorale autonome sera mise en place pour organiser l’assemblée générale élective de la fédération en toute impartialité’’. Enfin, un nouveau chronogramme sera fixé et communiqué à toutes les parties concernées.

Depuis son installation à la tête du département des Sports, Khady Diène Gaye s’est engagée à accompagner le monde de la lutte vers la création d’une fédération nationale. Mais certaines franges de la lutte ont élevé la voix pour dénoncer des manquements dans le processus de mise en place.

Ce mercredi, l’Association des lutteurs en activité, face à la presse, a exprimé son inquiétude sur le déroulement des choses.

Le président de ladite association a soulevé le manque d’inclusivité et le timing jugé ‘’précipité’’ du projet. ‘’Nous n’avons jamais été contre une fédération, mais il y a beaucoup de manquements dans le processus’’, a fustigé Gris Bordeaux. Pour sa part, Modou Lo a pointé le manque de concertation et le forcing des autorités publiques. ‘’On ne peut pas parler et décider pour la lutte sans les lutteurs et les promoteurs’’, a soutenu le Roi des arènes.

Avant eux, les anciennes gloires de la lutte avaient saisi l’autorité sur des anomalies sur le fichier électoral. Le président de leur association l’a dénoncé lors de son passage à Kaolack, dimanche dernier, dans le cadre de sa tournée de campagne pour la présidence de la future fédération. ‘’Je pense qu’une ASC, c’est pour le football. Donc, elle n’a rien à faire dans la lutte. Ce sont les écoles de lutte, les écuries et les associations affiliées à la lutte qui doivent voter. Vous ne verrez jamais des écoles de lutte, écuries et autres aller élire le président de la Fédération sénégalaise de football ! Donc, aujourd’hui, si on veut mettre une fédération de lutte sur pied, je crois que seuls les acteurs de la lutte doivent prendre part à l’élection, notamment les ménagers, écuries, écoles de lutte. Toutes les ASC, qui sont sur la liste, doivent être enlevées’’, a déclaré Hyacinthe Ndiaye dit ‘’Manga 2’’.

La lutte sénégalaise a connu une fédération nationale jusqu’en 1994, avant que celle-ci ne soit remplacée par le Comité national de gestion (CNG). Depuis trente et un an, la discipline est gérée par cette structure d’exception, dirigée par Malick Ngom.

LOUIS GEORGES DIATTA

Section: