Publié le 21 Dec 2015 - 12:03
FOIRE DE DAKAR

La visibilité par les comédiens

 

Trucs et astuces abondent à la Foire internationale de Dakar (Fidak) pour écouler son produit. Grandes marques et enseignes moins cotées s’attachent les services de comédiens ou de petites unités musicales comme techniques incitatives de vente. Une stratégie payante dans l’ensemble.

 

A la foire de Dakar, le principe le plus élémentaire du marketing s’applique : être visible aux yeux des clients. Les différents opérateurs économiques rivalisent d’ardeur pour que leurs produits n’échappent ni au champ visuel, ni à l’ouïe de potentiels acheteurs. Et à ce  jeu, ce sont des comédiens bien connus du paysage audiovisuel qui sont utilisés pour faire vendre. Pour s’y retrouver, il n’y a qu’à suivre les grands attroupements qui se forment devant les enseignes des grandes marques. A l’exemple de ballons lumineux frappés de la célèbre marque coréenne Samsung où Per Bukhar draine une foule monstre en ce crépuscule tombant de samedi.

Les agents en bleu blanc ont formé un cercle autour de lui pour lui permettre d’effectuer ses prestations avec des pas de danse rythmés. Attifé de son éternel costume de scène, tenue de policier kaki, il enchaîne des pas de danse et des séances de selfies destinés aux plus petits. Ce qui fait jaser quelques fans plus âgés. Mais le comédien n’en a cure. ‘‘Achetez les produits de la marque. La qualité n’est plus à démontrer, venez, venez acheter le S6 Edge’’, s’écrie-t-il dans une grimace caractéristique de ses démonstrations. Son rôle consiste à faire le tour de tous les stands de la marque implantés un peu partout à la Fidak, explique-t-il, durant les rares moments de répit entre deux emplacements. Les passants intrigués par le regroupement viennent aux nouvelles, avant qu’un large sourire n’illumine leurs visages à la vue de l’acteur.

Pour le dernier samedi de foire, sauf prolongation, l’affluence était au rendez-vous et la publicité aussi. Ces spectacles se tiennent dans un mouchoir de poche. Un peu plus tôt, à moins de dix mètres, c’est Mère Dial et ‘‘Gnukhite’’ qui se sont époumonés dans les micros pour le compte de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase). Coïncidence heureuse, le jeune comédien de la série ‘Mayacine et Dial’ et sa comparse annoncent avec fracas et force détails un gain de 100 mille F Cfa pour un client qui vient juste de gratter une carte de 300 francs. Sur le champ, les billets violets changent de main pour illuminer le visage d’un homme d’âge avancé qui se retire aussitôt. Suffisant pour que quelques spectateurs passifs mettent la main à la poche pour se procurer les tickets. ‘‘C’est juste une supercherie, ils ont attendu qu’il y ait affluence pour déclarer un gagnant’’, se révolte un homme.

Juste à une centaine de mètres, en face du pavillon marocain où déambulent une foule de personnes, Satrec utilise une technique similaire. Cette fois, ce sont ‘‘Ndiol’’ et Mbaye Dosé qui se trémoussent devant une foule aux éclats à chaque esquisse de pas des deux artistes. Un spectacle de type grand-guignolesque qui allie improvisation, danses burlesques, courses-poursuites, tenues bigarrées, sous la houlette d’un batteur qui tambourine un tam-tam coincé sous son aisselle.  Les caisses de la marque Vitalait sont portées par les deux acteurs qui vantent ses qualités devant un public qui flashe les comédiens avec leurs appareils portables. Derrière, la gamme de tous les produits est exposée et les hôtesses s’activent à servir quelques clients qui s’impatientent.  

Motus

S’ils sont ravis de se répandre sur la nature de leurs activités, il est par contre hors de propos de s’avancer sur les cachets qu’ils perçoivent pour ces prestations. Comme s’ils s’étaient passé le mot, ces animateurs de circonstance disent juste s’en tirer à bon compte. ‘‘On rend grâce à Dieu’’, lance Mbaye Dosé dans un grand sourire à notre sollicitation. Réaction similaire de presque tous ces acteurs forains. A côté, différentes sonorités musicales s’échappent des baffles dans un tohu-bohu indescriptible.  Quant aux enseignes les moins cotées, les astuces pour attirer ne diffèrent guère.

Le vendeur de téléphones portables Tecno s’est accaparé un public jeune en ayant eu l’idée de proposer un spectacle de break dancing. Alex et son groupe de danse, arborant tous des tee-shirts rouge de la marque et des coiffures ‘davala’ se sont contorsionnés en une chorégraphie bien maîtrisée au rythme de sonorités américaines.  Pour l’une des vendeuses dans le stand, ‘‘ce spectacle attire forcément la jeune génération qui s’identifie à la culture urbaine, et le break dance est l’une de ses expressions les plus utilisées’’, lance-t-elle.

Malgré la curiosité et l’engouement suscités par les vendeurs, les achats ne sont pas forcément au rendez-vous, poursuit-elle, sans vouloir s’avancer sur le chiffre d’affaires. ‘‘Les gens viennent, constatent, discutent mais n’achètent pas tout le temps. Ceci étant dit, on s’en sort plutôt pas mal’’, déclare-t-elle. Quant au vendeur de chips, la tactique était moins bruyante, mais tout aussi extravagante. Un homme sandwich, en tenue de poulet d’un jaune criard, a improvisé un mini-sabar où grands et petits s’en sont donné à cœur joie, sous le regard amusé de quelques agents des forces de l’ordre en patrouille. Après une petite dégustation proposée par une des hôtesses, les mômes sont après leurs parents qui, vu la modicité de la somme, 100 francs le sachet, préfèrent acheter par paquets. ‘‘C’est peut-être dû à la fin de la foire, mais à ce rythme de vente, nous allons tout écouler’’, se réjouit-elle. 

OUSMANE LAYE DIOP

 

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