Des dizaines de maisons menacées de démolition

Des dizaines de maisons sont sur le point d’être démolies par la Descos (Direction de la surveillance et de contrôle de l’occupation des sols) à Kounoune-Ngalap, village situé dans la commune de Bambilor. Les centaines de pères et de mères de famille dont les concessions sont en sursis, ont organisé hier un sit-in sur le site de 60 hectares, pour sonner l’alerte et protester contre le sort qui les attend.
Armés de brassards rouges, les messages scandés étaient clairs : ‘’Nous voulons nos maisons’’, ‘’Non à l’injustice.’’ Une situation qui, selon Ousseynou Diallo, le président du collectif de Kounoune-Ngalap, est causée par ‘’des promoteurs immobiliers véreux qui, visiblement, ont la bénédiction de l’administration pour faire main basse sur des terres, sans aucun fondement légal’’. Les habitants de la localité ont eu la surprise de leur vie, lorsque, le 10 janvier dernier, la Descos a arrêté tous les chantiers sur le site, avant le début des démolitions.
En effet, poursuit le porte-parole des populations, les problèmes ont débuté en 2005, avec un promoteur qui revendiquait le terrain qui appartenait au domaine national, en ce temps-là. Ulcérées, les populations avaient porté plainte contre ce dernier qui a été condamné par le tribunal. Le jugement a été confirmé en appel par l’arrêt n°1089 du 17 août 2007.
C’est par la suite qu’une autre famille est venue revendiquer le site, en passant par la direction des Zacs. Mais en usant du même certificat administratif que le promoteur, le même jugement d’hérédité et une délibération du Conseil rural de Sangalkam. Le soi-disant représentant de la famille ‘’est venu avec des bulldozers pour démolir nos vergers et nos maisons’’, renseigne Ousseynou Diallo, selon qui une plainte a été déposée contre ce dernier. Tout en s’offusquant : ‘’Notre plainte pour agression et destruction de biens n’a pas été instruite, mais plutôt sa plainte contre nous pour occupation illégale de terrain dont autrui pourrait disposer en vertu d’un document administratif.’’ Ce qui a été suivi d’arrestations du côté villageois. D’où ses soupçons de soutiens tapis dans l’ombre.
PAPE MOUSSA GUEYE