Publié le 6 Apr 2021 - 17:44
LEVEE DES COULEURS DE LA FETE DE L’INDEPENDANCE

Une citoyenneté à redorer le blason 

 

Sur fond de sobriété, la célébration de la fête nationale du 4 Avril 2021 s’est résumée à une cérémonie de levée des couleurs au palais de la République. Si les conséquences de la pandémie de la Covid-19 peuvent expliquer la reconduction de ce choix déjà fait l’année dernière, le contexte marqué par la déviance vis-à-vis des institutions de la République appelle à un retour vers un respect des garants de la démocratie sénégalaise.

 

La République sénégalaise n’avait pas fêté ses 60 ans, l’année dernière, préoccupée par l’avènement d’une pandémie au futur incertain. Une année après, les mêmes causes ont produit les mêmes effets. Dans la sobriété, le chef de l’Etat, Macky Sall, a présidé dimanche, au palais de la République, une cérémonie de levée des couleurs marquant la commémoration du 61e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.

Sans défilé, ni prise d’armes, la traditionnelle fête militaire a laissé place au strict minimum protocolaire. Alors que la vie commence à reprendre des couleurs, avec la fin de l’état d’urgence sanitaire, la symbolique de cette fête d’indépendance résidait dans le respect des institutions de la République.

Courte et concise, la cérémonie solennelle s’est déroulée en présence des présidents d’institutions constitutionnelles. Il s’agit de celui de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, de celle du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) Aminata Mbengue Ndiaye, de celui du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Idrissa Seck, entre autres. Il y avait aussi le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba, le chef d’Etat-major général des armées, le général Cheikh Wade, le haut-commandant de la Gendarmerie nationale, le général Jean-Baptiste Tine. Des membres du gouvernement et plusieurs autorités publiques ont également participé à la cérémonie qui a vu le président de la République arriver sur les lieux peu avant 10 h.  

En adéquation avec le protocole, Macky Sall a passé en revue un détachement de la garde présidentielle et salué le drapeau national, au rythme de la musique de la gendarmerie nationale. Il a, ensuite, reçu les honneurs de l’escadron spécial de la garde présidentielle, avant d’assister à la levée des couleurs.

Le thème de la fête nationale de cette année portait sur ‘’Forces de défense et de sécurité et protection des frontières’’.

La cérémonie de levée des couleurs, au Palais de la République, le premier lundi de chaque mois, est l’une des premières mesures prises par le président Macky Sall, après son accession à la magistrature suprême, en 2012. L’idée était de raviver la flamme de la citoyenneté et le respect des institutions de la République dans le cœur des Sénégalais.

Toutefois, les récents heurts qui ont secoué le pays au début du mois de mars 2021, peuvent amener à se questionner sur la réussite de cette entreprise.

En effet, les symboles de la République n’ont pas échappé à la furie des manifestants qui ont attaqué des postes de police et de gendarmerie, des sièges de tribunaux, etc. Pour la première fois dans l’ère du Sénégal moderne, des chars de l’armée nationale ont été installés devant l’Assemblée nationale pour défendre des lieux symboliques de représentation du peuple.

Pourtant, les signes avant-coureurs étaient visibles depuis longtemps. Sous toutes les formes. Après une campagne électorale lors de la Présidentielle 2019 marquée par beaucoup de tensions (attaque du convoi du candidat Issa Sall, les accusations d’Ousmane Sonko sur l’affaire des 94 milliards, etc.), le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme. Cela n’avait pas empêché le président du Conseil constitutionnel, lors de la cérémonie de prestation de serment du président Macky Sall, d’appeler les acteurs politiques à la retenue et au respect des institutions, pour préserver la démocratie sénégalaise.

Rendre hommage aux institutions de la République

‘’L’élection présidentielle (…) constitue, également, un moment d’introspection générale au plus profond de notre moi collectif et un critérium pertinent, permettant de mesurer la maturité de nos institutions et aussi l’ancrage de nos élites politiques et intellectuelles dans ce qu’il convient d’appeler ‘une culture de l’État de droit. (…) Ces institutions si souvent prises à partie aujourd’hui, sont pourtant celles qui, en l’espace de douze années, ont permis deux alternances démocratiques. C’est pourquoi il faut leur rendre hommage’’, déclarait Pape Oumar Sakho.

Les conséquences de ce discrédit des institutions de la République peuvent même s’assimiler aux difficultés qu’a connues le ministère de la Santé et de l’Action sociale dans l’acceptation de la pandémie, au plus profond de la crise sanitaire. Dans la banlieue dakaroise, des ambulances ont été prises à partie dans des cimetières, alors qu’elles déposaient des corps de patients décédés de la Covid-19.

Trois mois après l’instauration du premier couvre-feu (23 mars 2020), des véhicules d'intervention de la police et une ambulance ont été brûlés à Touba, le centre de traitement des malades de la Covid-19 attaqué, les vitres de la (compagnie d'électricité) Senelec caillassés.

Cette levée solennelle des couleurs vient-elle à son heure ? Encore qu’il faudrait identifier la jeunesse qui a montré son insistance dans la rue, lors des violentes manifestations, aux valeurs de la République. Dans son traditionnel message à la Nation, la veille de la célébration du 4 Avril, le président de la République a rappelé que ‘’la fête de l’indépendance, c’est aussi et surtout celle de la jeunesse, dont l’ambition, la force et la vitalité portent nos espoirs de lendemains meilleurs. Cette fête, jeunes du Sénégal, vous est spécialement dédiée’’.

Depuis un mois, l’opération séduction des jeunes bat son plein à coups de promesses de milliards, d’emplois et de formation. Toutefois, rien ne semble gagné d’avance dans la bataille pour le réveil de la conscience sur les valeurs de la République. Plus que de promesses, cette jeunesse a besoin de bons exemples.

Lamine Diouf

Section: 
TRAFIC DE DROGUE : 234 kg de chanvre saisis dans la banlieue
RÉINSTALLATION DES FAMILLES DÉPLACÉES DANS LA COMMUNE DE TANKANTO ESCALE : 30 familles déplacées ont reçu des kits de construction
VOL AVEC VIOLENCE ET ASSOCIATION DE MALFAITEURS : Pape Faye, Mayib Guèye et Ibrahima Sow risquent 20 ans de prison
NOUVELLE LOI SUR LE DROIT DU TRAVAIL : Les préoccupations des employeurs
VOL DE BÉTAIL, DJIHADISME AU MALI… : Le marché du bétail en crise  dans les zones centre et nord du pays
TABASKI 2025 - FOIRAIL DE SEWEKHAYE (NGOUDIANE) : Entre flambée des prix et pénurie de fourrage
PEUR DE MEVENTE, CHERTE ALIMENT DE BETAIL, TRANSPORT DES MOUTONS, INSECURITE… : Les vives inquiétudes des acteurs de l’élevage
TABASKI 2025 : La psychose du mouton 
SAINT-LOUIS : Les foirails de la vieille cité n’affichent pas encore le plein
Programme Yasso
ACCUSÉ D’ESCROQUERIE ET DE FAUX : L’ancien directeur de l’hôpital Roi Baudouin relaxé
SONKO A IB : “Je viens transmettre un message de soutien absolu”
MORT DE L’ÉTUDIANT PROSPER SENGHOR : Sa famille porte plainte pour meurtre
Femmes travailleuses
CAMPAGNE DE DISTRIBUTION  DE MASSE DE MOUSTIQUAIRES IMPRÉGNÉES D’INSECTICIDES : Le Sénégal s’engage à distribuer plus de 4 millions de moustiquaires
FINANCEMENT DE LA SANTÉ ET RETRAITS DES PARTENAIRES : Les pistes de solution du directeur du Programme International Budget Partnership
LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT : Examen des activités du Giaba à Dakar
TRIBUNAL DES FLAGRANTS DÉLITS DE DAKAR : Azoura Fall obtient une liberté provisoire, Kaïré reste en prison
BÂTIMENTS EN RUINES : Les instructions du président 
IMPACT DE LA SURPÊCHE ET DE LA PÊCHE INN : EJF fait le lien avec la migration irrégulière