Le leader du parti And Nawlé exprime son opposition

Il existe, au sein de l’opinion, une volonté prêtée au pouvoir en place de suspendre les compétences des collectivités territoriales en matière de gestion foncière. Cette hypothèse n'enchante guère le président du parti And Nawlé/La Marche des territoires, député non-inscrit à l’Assemblée nationale. Le député-maire de Malicounda, ancienne figure de proue de l’ex-parti présidentiel, l’Alliance pour la République, dans le département de Mbour, l’a déclaré de vive voix.
Selon Maguette Sène, chef de file d’And Nawlé/La Marche des territoires, une proposition de loi qui suspendrait les compétences des collectivités territoriales en matière de gestion foncière ‘’est de nature à fragiliser une majorité d’élus locaux composés de maires et de présidents de conseil départemental, en freinant leurs initiatives de développement de leurs territoires’’.
Pour le maire de Malicounda, ce n’est pas par la centralisation excessive que l'on parviendra à surmonter les défis du développement économique et social, mais plutôt par une autonomisation accrue des communautés locales qui connaissent mieux les dynamiques de développement des territoires.
Il estime, donc, que c'est même toute la vertu du principe de la libre administration des collectivités territoriales que pose ‘’éloquemment’’ l'article 102 de la Constitution de notre pays. Cet article dit, en effet : ‘’Les collectivités territoriales constituent le cadre institutionnel de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques. Elles s’administrent librement par des assemblées élues au suffrage universel direct. Elles participent à la territorialisation des politiques publiques, à la mise en œuvre de la politique générale de l’État ainsi qu’à l’élaboration et au suivi des programmes de développement spécifiques à leurs territoires’’, précise le maire de Malicounda, administrateur civil de formation. Il a profité du lancement des opérations de vente des cartes de membre de sa formation politique pour revenir sur son programme qui repose sur sept axes.
Il cite la modernisation du secteur primaire (agriculture, pêche et élevage) ‘’pour en faire un levier fortement pourvoyeur d'emplois pour notre jeunesse, mais également un puissant levier pour réduire la cherté de la vie par la production nationale’’ ; la promotion de la recherche, de l'innovation et de la créativité ‘’par un enseignement tourné vers le savoir-faire s'appuyant sur les sciences et techniques’’ et l'industrialisation du pays ‘’basée sur les potentialités des territoires par la création de zones industrielles de développement local (Zidel), créatrices de richesses et pourvoyeuses d'emplois pour notre jeunesse’’.
Un tel programme, a ajouté Maguette Sène, ‘’doit être porté par des territoires riches de leurs potentiels et managés par des pouvoirs locaux renforcés et responsabilisés’’. C'est pourquoi, a-t-il martelé, And Nawlé s'inscrit en faux contre ‘’toute dynamique centraliste qui s'oriente vers une logique de reprendre les compétences dévolues aux collectivités territoriales’’. Il souligne que la proposition de loi tant agitée ces temps-ci, par laquelle, à son avis, le gouvernement a l’intention de suspendre les compétences des collectivités territoriales en matière de gestion foncière, en est une.
Portée sur les fonts baptismaux en septembre dernier sous la forme d’un mouvement, la formation politique, qui s’est retrouvée comme la cinquième liste en termes de voix engrangées lors des Législatives de novembre 2024 avec 47 636 voix et deux députés, ambitionne de devenir la première force politique nationale avec un bon maillage et une forte présence dans tous les terroirs du Sénégal. C’est pourquoi elle a jugé opportun de lancer une campagne nationale de vente de cartes de membre pour ses militants, tant d’ici que de la diaspora.
PAPE MBAR FAYE (MBOUR)