K. Ndong, maître coranique, bénéficie d’une liberté provisoire

La Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar a appelé, hier, Khadim Ndong à la barre. Ce maître coranique de 26 ans est accusé de pédophilie sur une élève de 6 ans, M. F. Marone, au sein d’une école franco-arabe à Bargny.
L’affaire remonte au 1er janvier 2022, lorsque la mère d’une fillette de 6 ans, nommée M. F. Marone, lors d’une visite à l’internat, remarque que sa fille boite. Interrogée, elle lui aurait confié avoir subi des attouchements de la part de son enseignant. ‘’Il mettait ses mains dans mes parties intimes’’, déclare-t-elle lors de son audition.
Selon ses dires, Khadim Ndong l’aurait retenue à trois reprises après les cours, sous prétexte de ‘’leçons supplémentaires’’, avant de commettre les faits. Un certificat médical, établi à la suite d’une consultation, confirme des ‘’ecchymoses au niveau de la fourchette vulvaire’’, bien que l’hymen soit resté intact. Des éléments qui, selon l’accusation, corroborent les déclarations de l’enfant.
Khadim Ndong, originaire de Kaolack et sans antécédent judiciaire, a contesté fermement les accusations. ‘’Je n’ai jamais été seul avec cette enfant’’, a-t-il affirmé, soulignant que l’établissement était équipé de caméras de surveillance. ‘’Les cours finissaient à 18 h ; je demandais à tous les élèves de sortir avant de fermer la porte’’, a-t-il expliqué.
Le directeur de l’école, El Hadj Malèye Tall, appuie cette version : ‘’Après avoir revisité toutes les images, nous n’avons vu aucune scène où l’accusé était seul avec une élève’’. Une employée de l’internat, Maty Thiombane, ajoute n’avoir ‘’rien remarqué d’anormal’’. Le père de la victime, Mamadou Lamine Marone, a contesté cependant l’efficacité du système de surveillance : ‘’Il n’y avait qu’une seule caméra et elle ne couvrait que le hall d’entrée.’’ Une affirmation rejetée par la direction, qui a assuré que ‘’les caméras balayaient tout l’établissement’’.
À la suite du maître des poursuites qui s’en est rapporté, la défense a plaidé l’acquittement. Elle a argué l’absence de preuves avant d’introduire une demande de mise en liberté provisoire pour leur client. Requête acceptée par le tribunal qui a ordonné la mise en liberté provisoire de Khadim Ndong. Le verdict sera rendu le 1er juillet.
MAGUETTE NDAO