Publié le 18 Nov 2022 - 16:39
ÉLIMINATION DU PALUDISME À L’HORIZON 2030

La longue et douloureuse marche du Sénégal

 

Le Sénégal veut éliminer définitivement le paludisme, à l’horizon de 2030. La route reste longue, avec un regain de contaminations, entre 2020 et 2021, et une augmentation de la morbidité dans la même période.

 

Selon le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), le nombre de cas confirmés de paludisme a considérablement augmenté, entre 2020 et 2021, passant de 445 313 cas en 2020, à 536 850 cas en 2021, soit une augmentation de 20,56 %. Il en est de même pour le nombre de décès liés au paludisme, qui est passé de 373 en 2020, à 399 en 2021, soit une augmentation de 6,97 %.

C’est pourquoi, pour être au rendez-vous de l'élimination du paludisme attendue à l'horizon 2030, le ministère de la Santé et de l'Action sociale (MSAS), à travers le PNLP, a élaboré trois plans nationaux, à savoir : le plan d'accélération vers l'élimination, le plan de plaidoyer et le plan de gestion des résistances des vecteurs aux insecticides, pour une période allant de 2022 à 2025.

Hier, lors de la cérémonie de lancement de ce programme, le directeur de cabinet du MSAS, Alphonse Thiaw, a confié que des interventions n’ont jamais cessé d’être mises en œuvre pour alléger le fardeau de cette maladie. Aujourd’hui, plus que la réduction du fardeau du paludisme, le Sénégal est inscrit dans la dynamique de l’éliminer en 2030, conformément aux recommandations de l’OMS dans la Stratégie technique mondiale 2016-2030, renseigne-t-il.

Pour cela, poursuit le Dr Thiaw, la contribution chacun devient cruciale, car la lutte contre le paludisme incombe à tous les segments de la société. ‘’L’évaluation du Plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2016-2020 a montré des performances encourageantes, notamment une mortalité liée au paludisme qui a diminué de 51 %, entre 2015 et 2019, et une réduction de la morbidité proportionnelle palustre qui a diminué de 37,6 %. Il en est de même pour la prévalence parasitaire qui a diminué de 3 % à 0,3 %, entre 2013 et 2019. Ainsi, en 2020, 65 % de la population générale, soit 10 938 363 personnes, vivaient sous un seuil de cinq cas de paludisme pour 1 000 habitants’’, annonce le directeur de cabinet.

Ainsi, selon le Dr Thiaw, ‘’la réduction de la transmission palustre est devenue une réalité au Sénégal. Cependant, poursuit-il, prétendre réussir son élimination, d’ici 2030, présente des défis auxquels nous devons tous faire face, car le temps nous est compté. Le plan visant à accélérer le processus d’interruption de la transmission locale du paludisme est d’une importance capitale ; il devra permettre d’atteindre les objectifs du pays en 2025, conformément au Plan stratégique national 2021-2025. Dans les interventions clés de lutte contre le paludisme, la lutte anti-vectorielle occupe une place primordiale’’, annonce-t-il.

Car, souligne le collaborateur du ministre, il apparait, de plus en plus, des vecteurs résistants aux insecticides. De ce fait, l’efficacité du plan d’accélération vers l’élimination sera ainsi grandement influencée par une mise en œuvre correcte du plan de gestion de la résistance des vecteurs du paludisme aux insecticides. ‘’L’élaboration du Plan national de plaidoyer pour la période 2022-2025 avec l’appui du Speak Up Africa et des partenaires techniques et financiers, selon lui, permettra de renforcer la mobilisation des ressources domestiques et internationales pour le financement de ces différents plans’’.

C’est pourquoi le Dr Thiaw invite l’ensemble des partenaires à apporter leurs concours techniques et financiers aux médecins-chefs de région et de considérer la lutte contre le paludisme au rang de priorité dans la gestion de la lutte contre les maladies transmissibles.

36,23 milliards F CFA de budget, pour la période 2022-2025

Dans son intervention, le coordinateur du PNLP a souligné l’impératif d’interrompre la transmission locale du paludisme dans, au moins 80% des districts qui étaient éligibles en 2019, de réduire la morbidité d'au moins 75 % par rapport à 2019, pour la période 2022-2025. En ce qui concerne la période 2026-2030, il sera question, indique le Dr Doudou Sène, du maintien de l'interruption de la transmission dans les districts ayant éliminé durant la phase 1 (2022- 2025).

De ce fait, renseigne-t-il, le plan national de plaidoyer a pour objectifs généraux de mobiliser des ressources domestiques pour la lutte contre le paludisme au Sénégal et de maintenir la lutte contre le paludisme dans l'agenda des pouvoirs publics. A cela s'ajoute l'engagement des pouvoirs publics pour une meilleure priorisation de la lutte contre le paludisme au Sénégal.

De ce sens, il faudra amener l'État à mobiliser des ressources domestiques suffisantes pour l'achat intégral des intrants (TDR, ACT, Artésunate injectable, Primaquine, Milda, Sulfadoxine Pyriméthamine) dans la lutte contre le paludisme, d'ici 2025.

Également, l’objectif est d’amener 20 % à 80 % des collectivités territoriales à financer les activités de lutte contre le paludisme inscrites dans les plans opérationnels des collectivités territoriales (POCT), d'ici 2025. Le secteur privé ne sera pas laissé en rade. Les entreprises seront sollicitées dans la mobilisation des ressources domestiques pour le financement de la lutte contre le paludisme. L’idéal sera d'amener le secteur privé d'entreprises à mobiliser au moins 6 % du gap total du budget de la lutte contre le paludisme, d'ici fin décembre 2025 ; d'amener au moins 50 % des acteurs privés d'entreprises intervenant dans la lutte contre le paludisme à aligner leurs interventions avec les stratégies du PNLP et les besoins de la région médicale concernée, d'ici fin décembre 2025, entre autres.

En attendant, le budget total prévu pour la période 2022-2025 est de l'ordre de 36,23 milliards F CFA.

CHEIKH THIAM

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