Le Comité régional lance une vaste riposte sanitaire

La région de Saint-Louis traverse une épreuve sanitaire très sérieuse avec l’épidémie de la fièvre de la Vallée du Rift. Face à ce fléau, les autorités régionales de la santé, de l’élevage et de l’environnement, appuyées par le Service national de l’hygiène, ont lancé hier des activités de vaccination du cheptel et une vaste opération de lutte antivectorielle pour endiguer la propagation de cette maladie redoutable dans la région de Saint-Louis.
Le Comité régional de gestion des épidémies (CRGE) de Saint-Louis met les bouchées doubles pour trouver la bonne formule de riposte contre la propagation de l’épidémie de la fièvre de la Vallée du Rift. Dépêché pour apporter un soutien dans la riposte contre la maladie, le chef du Service national de l’hygiène a qualifié celle-ci de « fléau redoutable » et souligné la gravité de la situation. Selon le médecin-colonel Maodo Malick Diop, le nombre de cas confirmés et de décès augmente quotidiennement depuis le début de l’épidémie déclarée dans la région.
« La situation journalière fait état de 27 cas confirmés, dont huit décès. Un taux de mortalité jugé alarmant, qui a mobilisé le ministre de la Santé, les autorités administratives et le Comité régional de gestion des épidémies. D’où l’urgence d’une riposte efficace pour briser l’élan meurtrier de la maladie. Celle-ci se transmet principalement par les moustiques, vecteurs qui contaminent aussi bien les animaux que les humains, accélérant ainsi la propagation », a déclaré le colonel Malick Diop. En lançant officiellement les opérations techniques de riposte contre la fièvre de la Vallée du Rift dans la région de Saint-Louis, le chef du Service national de l’hygiène a insisté sur la lutte antivectorielle pour ralentir la progression de la maladie dans les communautés.
La lutte antivectorielle au cœur des stratégies de riposte
« Pour briser la chaîne de transmission, la priorité est donnée à la lutte antivectorielle. Les équipes du service d’hygiène ont commencé par des opérations de délarvation dans les zones touchées, notamment à Boudjouck, dans la commune de Gandon, où le premier cas confirmé a été enregistré. Elles vont sillonner et traiter toutes les mares suspectes. Cette méthode consiste à éliminer les œufs de moustiques afin d’empêcher leur reproduction et d’enrayer la prolifération des insectes adultes. Les équipes effectueront des opérations de saupoudrage dans les localités touchées suivant un calendrier bien établi », a-t-il indiqué.
Il a poursuivi en précisant qu’en parallèle des opérations de délarvation et de saupoudrage, des aspersions intradomiciliaires d’insecticides sont menées pour éliminer les moustiques déjà présents dans les foyers. Des visites à domicile permettront également de repérer et de détruire les gîtes larvaires, véritables nids de reproduction des moustiques. Pour le chef du Service national de l’hygiène, au-delà des actions techniques, les autorités misent aussi sur la prévention.
« Une campagne de distribution de moustiquaires imprégnées est lancée pour protéger les familles. Les populations sont appelées à dormir sous moustiquaire, à porter des vêtements longs et à limiter les sorties nocturnes malgré la chaleur. Il faut absolument éviter les piqûres de moustiques, puisque c’est la clé pour contenir cette épidémie. Les autorités espèrent qu’avec la combinaison des mesures techniques et des gestes de protection, la région pourra rapidement freiner puis mettre fin à cette épidémie qui frappe durement les familles et le bétail », a rappelé le colonel Diop.
Il faut signaler que les opérations de délarvation, d’aspersion, de visites à domicile et de distribution de moustiquaires sont engagées simultanément avec des opérations de vaccination du bétail dans toutes les zones infectées.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS