Publié le 13 Sep 2021 - 13:51
11-SEPTEMBRE

Une note déclassifiée du FBI évoque une implication saoudienne

 

Le gouvernement américain a déclassifié samedi 11 septembre 2021 une note du FBI qui renforce les soupçons d'implication de Riyad dans les attentats du 11 septembre 2001 commis par al-Qaïda, sans toutefois fournir les preuves qu'espéraient les familles des victimes poursuivant l'Arabie saoudite en justice.

Parmi les 19 pirates de l'air qui ont détourné quatre avions de ligne le 11 septembre 2001, dont deux ont été projetés dans les tours jumelles du World Trade Center faisant près de 3 000 morts, 15 étaient des ressortissants saoudiens.
 
La note du FBI tout juste déclassifiée à l'occasion du vingtième anniversaire du 11-Septembre, un document daté du 4 avril 2016, insiste sur les liens entre Omar al-Bayoumi, un agent saoudien présumé qui était installé en Californie, et deux hommes qui feront partie des pirates de l'air : Nawaf al-Hazmi et Khalid al-Mihdhar.
 
Le document se fonde sur des entretiens réalisés en 2009 et 2015 avec une source dont l'identité est classée. Il détaille les contacts et les rencontres d'Omar al-Bayoumi avec Nawafal-Hazmi et Khalid al-Mihdhar, tous deux arrivés en Californie en 2000 avant les attentats.
 
La note montre également des liens encore plus forts que ceux déjà connus entre ces deux hommes et Fahad al-Thumairy, imam conservateur d'une mosquée de Los Angeles et diplomate accrédité au consulat saoudien à la fin des années 1990. Lui aussi a entretenu des relations étroites avec les deux pirates de l'air. Et ces deux Saoudiens ont par ailleurs été en contact régulier avec l'un des propagandistes d'al-Qaïda.  
 
« Un rang très élevé » au consulat saoudien
 
Selon le document du FBI, des numéros de téléphone associés avec la source montrent des contacts avec un certain nombre de personnes qui ont aidé Nawaf al-Hazmi et Khalid al-Mihdhar, dont Omar al-Bayoumi, Fahad al-Thumairy et la source du FBI elle-même.
 
La source a indiqué à la police fédérale américaine qu'al-Bayoumi, par-delà son statut officiel d'étudiant en Californie, occupait « un rang très élevé » au consulat saoudien. « L'aide de Bayoumi à Hamzi et Midha comprenait des traductions, des voyages, du logement et du financement », selon la note.
L'épouse de la source a déclaré qu'al-Bayoumi parlait souvent de « jihad », poursuit le document.
La note établit également d'autres liens, via des rencontres, conversations téléphoniques ou autres communications, entre al-Bayoumi et Thumairy avec l'Américano-Yéménite Anouar al-Aulaqi, propagandiste d'al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), tué par des drones américains au Yémen en septembre 2011.
 
Document expurgé
 
Toutefois, le document publié, long de 16 pages, a été copieusement expurgé et n'offre pas de lien direct entre le gouvernement saoudien et les pirates de l'air.
 
Il a été déclassifié après des pressions exercées sur le président américain Joe Biden par des familles de victimes qui poursuivent l'Arabie saoudite pour complicité dans l'organisation des attentats.
 
Trois administrations successives ont refusé de déclassifier et publier des documents sur les attentats et ont été accusées de vouloir protéger l'alliance historique entre Washington et Riyad.
 
La monarchie pétrolière sunnite a toujours nié la moindre implication dans les attentats du 11 septembre 2001 et elle a été lavée de tout soupçon par une commission d'enquête américaine en 2004. 
 
Preuves plus fortes attendues dans les prochains mois
 
Jim Kreindler, l'un des principaux avocats impliqués dans les poursuites menées par les familles de victimes contre l'Arabie saoudite, a estimé que la note déclassifiée en validait l'argument-clef portant sur le soutien du gouvernement saoudien aux pirates de l'air.
 
« Avec cette première déclassification de documents, vingt ans durant lesquels l'Arabie saoudite a compté sur le gouvernement américain pour couvrir son rôle dans le 11-Septembre touchent à leur fin », a déclaré Jim Kreindler dans un communiqué.
 
Les familles attendent des preuves plus fortes avec la possible publication d'autres documents déclassifiés dans les six prochains mois, aux termes du décret pris début septembre par Joe Biden.
 
RFI
 

 

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