Publié le 8 Jul 2021 - 23:50
3E EDITION DU DIALAWALY FESTIVAL DE DAGANA

Symbiose parfaite entre tradition et modernité 

 

Premier festival à Dagana initié par l’artiste Moustapha Naham, le Dialawaly revient en force cette année, avec des innovations. Il aura lieu les 23, 24, et 25 juillet à la place de Nder.

 

Interrompu en 2020 pour cause de crise sanitaire, le Dialawaly festival de Dagana signe son grand retour cette année. La 3e édition de cet événement culturel est prévue les 23, 24, et 25 juillet à la place de Nder. Ce rendez-vous, le premier du genre dans cette contrée, se veut un rassemblement de toutes les cultures de Walo.

Ainsi, les spectacles prévus ont pour objectif de mettre en exergue la diversité culturelle dont regorge Dagana, en montrant la spécificité de chaque ethnie à travers la culture, de la valoriser.

 ‘’Les ethnies wolof, peul, maure, bambado, entre autres, vivent au Walo dans une parfaite harmonie avec une particularité pour chacune d'elles. Ce qui constitue le charme et la richesse culturelle de cette zone du Sénégal, riche en histoire’’, a indiqué l’artiste Moustapha Naham, initiateur de cet événement, au cours d’un entretien avec ‘’EnQuête’’. 

Selon lui, le festival Dialawaly est une opportunité pour magnifier l’importance ‘’capitale’’ du Walo dans l’histoire du Sénégal. Il souligne qu’une tribune est donc offerte aux griots et historiens pour relater au public, à la diaspora et au reste du pays l’histoire du Walo. ‘’Ce qui, à coup sûr, bénéficierait à la jeunesse, soucieuse de repères fort importants à l’état actuel du monde’’, s’enthousiasme M. Naham.

 De plus, il y a une nouveauté. Un carnaval est annoncé. Les festivaliers y apprécieront une représentation d’une reine du Walo sur sa calèche. Ce sera, peut-être, Ndatté Yalla, la dernière souveraine du royaume du Walo. D’autres calèches suivront le cheval de la reine, dans la cour royale, au rythme des percussionnistes battant les rythmes de walo-walo’’. Une belle procession qui fera le tour de la ville.

Une campagne de reboisement

La ville de Dagana est à cheval entre modernité et authenticité. Ainsi, outre la valorisation de la culture traditionnelle, il y a une programmation pour la musique moderne. Au-delà de la prestation de très grands artistes, ceux de la localité se produiront, à l’occasion de cet événement qui est une vitrine de haut niveau.

De bonnes raisons pour que le festival soit devenu un point de convergence pour tout le Walo. 

Cerise sur le gâteau, le Dialawaly ne se limite pas aux festivités. Il allie l’utile à l’agréable. Car l’initiateur de ce festival ambitionne de contribuer au rayonnement de la ville de Dagana. A cet effet, le thème de la présente édition porte sur l’environnement. ‘’Cette année, en dehors des festivités, il y a une campagne de reboisement. Parce que le nord du Sénégal est une zone désertique. Et c’est en s’en occupant, en plantant des arbres qu’on arrivera à faire de cette partie une zone verte où il fait bon vivre’’, a souligné l’artiste-compositeur.

‘’Ce n’est que cela qui nous manque. Il y a de l’eau avec le fleuve, mais une fois que l’on progresse dans le Diery, il n’y a absolument pas d’arbres. C’est une aberration totale’’, regrette-t-il.

Comme les précédentes éditions, un artiste est choisi comme parrain du Dialawaly festival de Dagana de cette année.

En effet, l'artiste Yoro Ndiaye, parrain de l'édition 2019, cède la place à Woz Kaly. Interpellé sur ce choix, Mustafa Naham explique : ‘’Parce que souvent, on a tendance à prendre comme parrains les politiciens ou ceux qui sont nantis ou qui ont besoin de visibilité par rapport à leurs activités. Mais nous, nous nous sommes dit qu’un artiste parrain, c’est un artiste qui, dans son cursus, à quand même fait énormément de choses qui pousseraient un festival à lui rendre hommage’’. Il estime que c’est de la sorte qu’on peut valoriser tout le travail que ces artistes ont accompli jusqu’ici.

Ainsi, pour les éditions à venir, il songe aux Frères Guissé, à Wally Seck, à Cheikh Lô, mais également à Youssou Ndour.

‘’Cela fait partie de mes projets, de faire de Youssou Ndour un parrain, pas celui qui fera juste une vidéo pour nous dire : ‘On vous encourage’, mais un parrain qui va se rappeler de Dagana, un lieu qu’il adore, qu’il a adopté, qui a fait de lui un enfant chéri du Walo.  Et ce sera peut-être l’occasion de le revoir jouer à Dagana’’, se projette Moustapha Naham qui est connu pour son engagement.

BABACAR SY SEYE

 

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