Publié le 20 Dec 2017 - 20:29
44e SESSION ORDINAIRE DU CONSEIL DE SES MINISTRES

L’Omvg, ses contradictions et ses projets

 

La 44e session ordinaire du Conseil des ministres de l’Omvg s’est tenue, hier, à Dakar. D’importantes questions ont été discutées qui interpellent les dirigeants des pays membres et empêchent l’organisation de démarrer son projet d’énergie.

 

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie compte prendre à bras le corps le problème d’électricité dans ses pays membres. Son Conseil des ministres, qui s’est réuni hier, à Dakar, a pris l’engagement de hâter le pas pour la réalisation de son projet d’énergie. Un programme qui, à en croire le haut-commissaire de l’Omvg El Hadj Lansana Fofana, est d’une importance capitale. ‘’L’importance de ce projet n’est plus à démontrer. Il faut savoir que 80 % des contestations de nos populations portent sur les besoins en électricité. D’où la pertinence de ce projet soutenu par plusieurs bailleurs. Nous pensons démarrer les travaux au plus tard au premier semestre de l’année 2018’’, informe le haut-commissaire.

Auparavant, il va falloir surmonter plusieurs obstacles posés notamment par la Banque européenne d’investissement (Bei), partenaire stratégique du programme. Les conditionnalités imposées par l’établissement financier semblent, pour le moment, poser problème à l’Omvg. Les pays membres que sont la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie et le Sénégal ne parvenant toujours pas à s’entendre sur la mise en place de la Sogesart (Agence de gestion des ouvrages communs). Face à ce blocage, le haut-commissaire tire la sonnette d’alarme. ‘’La mise en place effective de la Sogesart est urgente. A ce titre, la ratification de la convention portant création de cette agence doit vite intervenir. Permettez-moi d’exhorter les Etats membres qui n’ont pas encore ratifié cette convention de bien vouloir diligenter le processus de ratification’’. Car, poursuit-il, ‘’cette ratification fait partie des autres conditions de décaissement des bailleurs de fonds’’. Lansana Fofana de mettre en garde contre tout retard dans la ratification dudit accord. ‘’Cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur la suite de la mise en œuvre du projet énergie’’.

Outre cette problématique, M. Fofana a aussi indexé les lenteurs dans la libération du capital de l’agence ainsi que la désignation de son équipe dirigeante. En outre, parmi les conditions posées par la Bei, il y a ‘’la signature des contrats d’achat d’énergie de Kaléta et de Sambangalou, et les contrats de transport d’énergie’’.

Projet d’énergie hydraulique de 700 millions de dollars

La 44e session est, pour le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye, l’occasion de revenir sur les activités réalisées par l’organisation durant l’année 2017, mais aussi un moment de réfléchir sur les perspectives de la structure. Parmi les défis que l’Omvg doit relever, figurent, principalement, selon le ministre, les réalisations du barrage de Sambangalou et le projet d’interconnexion qui va permettre l’électrification de plusieurs villages entre la Guinée et le Sénégal, en passant par la Guinée-Bissau et la Gambie. ‘’Les travaux ont été lancés, il y a quelques mois, en Guinée.  C’est un financement très important de 700 millions de dollars. Ce projet est d’autant plus important que nous savons tous que l’énergie issue de l’hydraulique est nettement moins chère’’.

Mais, à l’Omvg, tout semble problématique. Alors que l’on n’a pas fini de parler des blocages au niveau de la mise en œuvre du projet énergie, il a aussi été soulevé le problème du financement du haut-commissariat. Mansour Faye prend les devants et exhorte ses homologues à mettre la main à la poche. ‘’Nous devons continuer à veiller à nous acquitter de nos contributions au budget de fonctionnement pour démontrer à nos partenaires notre engagement. Nous devons donc mettre à disposition les contributions chaque année à temps. En ce qui concerne le Sénégal, toutes les dispositions seront prises dans les meilleurs délais’’, a promis le ministre. 

 

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