Publié le 15 Apr 2015 - 01:21
5 500 CIVILS TUES, 300 RAIDS ET ATTAQUES…

Les exploits macabres de Boko Haram

 

En matière de négation de la vie humaine, Bokom Haram figure sans doute en peloton de tête. Ces statistiques témoignent de l’ampleur d’une barbarie inqualifiable.

 

Au moins 5 500 civils tués ! Triste record de Boko Haram. Amnesty international, sur la base de 200 témoignages, a dressé le bilan funèbre du groupe de la mort, entre 2014 et le début de l’année 2015. Celui de Aisha, 19 ans, en dit long sur la réalité. « Ils apprenaient aux filles à tirer. Je faisais partie de celles qui étaient formées au tir. J’ai également été entraînée à utiliser des bombes et à attaquer un village”, a raconté Aisha à Amnesty International. Cet entraînement a duré trois semaines après notre arrivée. Ensuite, ils ont commencé à envoyer certaines d’entre nous sur le terrain. J’ai participé à une opération dans mon propre village. » 

Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres recueillis par Amnesty et consigné dans un rapport intitulé : « Notre métier est d’abattre, de massacrer et de tuer. Boko Haram fait régner la terreur». En matière de chiffres, les extrémistes nigérians sont aussi prolixes que mortels. 2 000 femmes et jeunes filles ont été enlevées, depuis le début de l’année 2014, dont une bonne partie réduite en esclavage sexuel et formée au combat, s’indigne l’organisation. De ce nombre, figurent les 276 lycéennes enlevées à Chibok en avril 2014, parmi lesquelles 219 sont portées disparues depuis 365 jours.

817 civils tués, lors de 46 attentats à l’explosif. 1 500 civils tués, en 2015, dans au moins 70 attaques de villages et villes du nord-est. 300 raids et attaques contre des civils, depuis le début de l’année 2014. Les structures (dont un hôpital) endommagées ou détruites sont estimées à 5 900, en mars 2015, d’après des images satellites. Elles représentaient 70 % de la totalité de la ville. Rien que pour le mois de janvier, sans doute plus chaud, 3 700  ont été affectées. Tout ce sinistre résultat est l’œuvre de 15 000 combattants, selon des estimations.

Le rapport, qui donne plus de détails sur la façon de faire, note : «Les hommes et les garçons y sont régulièrement embrigadés ou systématiquement exécutés. Tandis que les jeunes femmes et les filles sont enlevées, emprisonnées et parfois violées, mariées de force et contraintes de participer à des attaques armées, parfois dans leur propre ville ou village ».

Au-delà des cruautés, l’endoctrinement. Pour les femmes, le processus est toujours le même. «Boko Haram a pour habitude de conduire directement les femmes et les filles enlevées dans des camps situés dans des endroits reculés ou dans des camps de transit improvisés, comme celui établi dans la prison de Ngoshe. Elles sont alors déplacées de ces camps de transit vers des maisons situées dans des villes et villages, où elles sont endoctrinées pour leur imposer la version de l’islam prônée par le groupe, en vue de leur mariage».

Ce qui, selon le secrétaire général d’Amnesty International Salil Shetty, met «en évidence l’ampleur et la cruauté des méthodes de Boko Haram». Aux yeux de ces hommes, ne comptent presque pas le genre, l’âge ou l’appartenance religieuse. Bien que se réclamant de l’islam, les musulmans sont tout autant victimes de leur cruauté que les chrétiens. Malgré tout, les récentes victoires militaires représentent peut-être le début de la fin pour Boko Haram. Il reste cependant encore énormément à faire pour protéger les civils, résoudre la crise humanitaire et entamer le processus de reconstruction. La route est donc encore longue.

BABACAR WILLANE

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