Publié le 18 Mar 2019 - 23:39
ACCES AU FINANCEMENT, ALLEGEMENT DES CHARGES FISCALES, ACCES COMMANDE PUBLIQUE…

Les solutions du Meds pour le secteur privé

 

A l’heure du bilan, le Mouvement des entreprises du Sénégal, en Assemblée générale, demande au gouvernement sénégalais des mesures en faveur de la compétitivité des entreprises nationales. Plusieurs propositions ont été faites samedi dernier, lors de sa 19e session.

 

Les membres du Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds), réunis pour passer en revue les activités de l’année 2018, ont profité de l’occasion pour proposer à l’Etat du Sénégal des mesures visant à booster le secteur privé national. A cet effet, considérant que les petites et moyennes entreprises constituent un important pourvoyeur de richesses, un créateur d’emplois et participent à la réduction de la pauvreté, le Meds, par la voix de son président Mbagnick Diop, plaide pour ‘’l’accroissement des possibilités d’accès et le niveau de financement des Pme ainsi que de l’allègement des charges fiscales sur les entreprises non éligibles aux régimes dérogatoires’’.

Si le mouvement reconnaît les efforts consentis par l’Etat, surtout à travers le Plan Sénégal émergent qui, selon lui, a favorisé la création d’un environnement des affaires propice à l’épanouissement de l’initiative privée, il n’en demeure pas moins que des aspects sont à améliorer. ‘’Nous demandons à l’Etat d’impliquer davantage le secteur privé national dans les commandes publiques. Il y a, en ce moment, des projets et programmes du gouvernement qui sont assez costauds et, a priori, nos entreprises ne seraient pas compétitives’’, a déclaré Mbagnick Diop. Qui estime que, pour pallier la question de la compétitivité des entreprises nationales, un consortium dans chaque domaine d’activité a été mis sur place, en vue de réunir toutes les entreprises nationales concernées.

En outre, le Mouvement des entreprises du Sénégal préconise la matérialisation du partenariat public-privé. Son président d’expliquer : ‘’C’est hyper important pour nous. Généralement, en Occident, lorsque le chef de l’Etat se déplace, il part avec près d’une centaine d’entreprises, tout simplement parce que le secteur privé a besoin du soutien de l’Etat. Depuis deux ou trois ans, nous travaillons certes en étroite collaboration avec l’Etat, mais nous avons besoin de réformes pour un environnement propice à l’investissement.’’

Selon lui, le Sénégal ne devrait pas se contenter des investissements directs étrangers, mais gagnerait à valoriser la production nationale, gage d’une augmentation du Pib, de croissance et de l’élargissement du panier de la ménagère. Surtout que le gain des entreprises étrangères est exporté dans leurs pays d’origine.

Mbagnick Diop redoute le Maroc

A ce jour, prenant en compte la mondialisation, le mouvement compte axer son action autour de la compétitivité des entreprises nationales par une union des forces pour faire face à de nouveaux concepts comme la zone de libre-échange et l’intégration régionale, l’entrée du Maroc dans le Cedeao. Le patron du Meds de dire : ‘’Pour être forts, nous sommes obligés de travailler ensemble. Chose que les Sénégalais n’aiment pas trop, car chacun préfère se refermer sur son entreprise. Avant de s’ouvrir, par exemple, au marché de la Cedeao, il faut se préparer, car accueillir le Maroc, c’est un défi et nous travaillons à trouver la meilleure formule pour ne pas que nos entreprises soient pénalisées par cette ouverture. Aujourd’hui, les meilleures économies africaines sont celles du Maroc, de l’île Maurice et de l’Afrique du Sud. Donc, s’ouvrir sans préparation n’est pas judicieux.’’   

Durant l’année 2018, le Mouvement des entreprises du Sénégal a mené plusieurs actions tournant autour de discussions avec l’Etat sur des sujets tels que la réforme du Code des impôts, la législation du travail et le dialogue social. Il a aussi mentionné avoir adhéré à l’ensemble des programmes déclinés par le gouvernement, tout en ajoutant sa vision des choses. De plus, tous les mercredis en quinze, le Meds a reçu des hommes d’affaires, des chefs d’entreprises, des élites universitaires et diplomatiques, dans le but d’améliorer la performance des entreprises. Une centaine de rencontres, au cours de l’année écoulée, dont se félicite le Meds.

Relever le défi de la digitalisation

En 2018, il a aussi été question d’échanges au cours de plusieurs séminaires avec des organismes internationaux (Fmi, Sfi, Banque mondiale). Aujourd’hui, le Meds pense que les entreprises sénégalaises doivent relever le défi de la digitalisation des services. Le gouvernement, représenté pour la circonstance par Moustapha Bâ, promet d’accompagner le secteur privé. Ce dernier a rappelé ‘’qu’en 2016, l’Etat a injecté 53 % de son budget contre 60 % en 2018, dans l’accompagnement du secteur privé’’.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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