Publié le 21 May 2020 - 02:19
ACCES AUX FINANCEMENTS EXTERIEURS

La BM invite les pays à renforcer la transparence autour de leurs engagements

 

Le président du Groupe de la Banque mondiale a invité, hier, les pays débiteurs à ‘’renforcer plus vite’’ la transparence autour de leurs engagements financiers. David Malpass estime qu’ils conforteront la confiance des investisseurs qui seront davantage enclins à s’engager dans des opérations ‘’plus bénéfiques’’ et à mobiliser des ressources supplémentaires. 

 

Face aux effets de la Covid-19 sur les économies des pays du monde, notamment ceux en développement, la Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) ont accéléré leurs opérations de soutien aux entreprises de ces pays. Ceci, y compris à travers des crédits commerciaux et le financement des fonds de roulement pour préserver l’activité privée, les emplois et les moyens de subsistance.

Ainsi, dans un communiqué publié hier, le Groupe de la Banque mondiale renseigne que le moratoire sur le service de la dette bilatérale, approuvé par ses gouverneurs, viendra ‘’compléter’’ les dons, les prêts et les participations déployés en soutien aux pays. Ceux éligibles à l’Association internationale de développement (IDA) qui en font la demande récupéreront, ainsi, des ressources pour gérer la pandémie de Covid-19 et financer des mesures d’urgence destinées à sauver des vies.

‘’La suspension du remboursement du service de la dette bilatérale va permettre de libérer des moyens vitaux pour financer la riposte d’urgence face à la pandémie. De leur côté, les pays doivent, au plus vite, renforcer la transparence autour de leurs engagements financiers. Ce faisant, ils renforceront la confiance des investisseurs qui seront davantage enclins à s’engager dans des opérations plus bénéfiques et à mobiliser des ressources supplémentaires’’, précise le président de la BM David Malpass. 

D’après lui, cette pandémie et la mise à l’arrêt des économies avancées pourraient faire basculer jusqu’à 60 millions de personnes dans ‘’l’extrême pauvreté, gommant la plupart des progrès récents’’ de la lutte contre la pauvreté. Sur ce, il indique que son institution s’est mobilisée ‘’rapidement et résolument’’ pour organiser des opérations de riposte d’urgence dans 100 pays dont 39 en Afrique subsaharienne. 
 
Des opérations assorties de mécanismes qui permettent aux autres donateurs d’étendre sans délai les programmes. ‘’Pour renouer avec la croissance, nous devons apporter des réponses rapides et modulables qui permettront de faire face à l’urgence sanitaire, mais aussi de fournir un appui financier et d’autres ressources extensibles dans le but de protéger les plus démunis, préserver l’activité du secteur privé et renforcer le redressement et la résilience économique’’, souligne David Malpass. 
 
Soutenir les entreprises et préserver les emplois
 
En réalité, ces interventions de l’institution de Bretton Woods ont pour objectif, selon le communiqué, de ‘’sauver des vies, protéger les moyens de subsistance, renforcer la résilience et accélérer le redressement’’, en agissant sur plusieurs fronts. Il s’agit notamment de ‘’soutenir’’ les entreprises et ‘’préserver’’ les emplois. A ce propos, le document informe que la Société financière internationale poursuit le déploiement de son mécanisme de financement accéléré de 8 milliards de dollars, dans le but de maintenir l’activité des entreprises et de préserver les emplois. Près de 300 clients ont sollicité son soutien, faisant craindre que le dispositif ne soit pas suffisant. 
 
Forte de cette mobilisation et de la demande des marchés, l’IFC s’engage à mobiliser 47 milliards de dollars de financement en faveur des pays en développement sur 15 mois. ‘’À travers son Programme mondial de financement du commerce, qui cible les petites et moyennes entreprises opérant dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, les engagements cumulés d’IFC pour lutter contre le coronavirus ont représenté 1 200 transactions dans 33 pays pour 1,4 milliard de dollars, dont 51 % en volume en faveur des pays à revenu faible et des pays fragiles. En Tunisie, 100 millions de dollars ont été réaffectés au financement d’allocations sociales supplémentaires et de subventions pour les petites et moyennes entreprises’’, lit-on dans le communiqué.
 
La BM envisage également, à travers ses interventions, de ‘’consolider’’ les systèmes de santé, la surveillance et la protection, en particulier dans les pays à faible revenu et dans les pays en situation de fragilité et de conflit. ‘’La riposte du Groupe de la Banque mondiale dans le domaine sanitaire couvre les besoins liés à l’endiguement de la pandémie, y compris en améliorant la capacité des systèmes de santé à traiter des cas sévères et sauver des vies. La priorité doit aller à la mise en place et au soutien des initiatives dans les pays en situation de fragilité et de conflit, face à l’explosion du nombre de cas’’, renseigne le document. 
 
Pour l’accès aux produits et aux équipements médicaux, l’institution bancaire note que de nombreux pays en développement importent l’essentiel, voire parfois la totalité des fournitures médicales vitales pour combattre la pandémie.  Ce qui les expose particulièrement aux perturbations des chaînes d’approvisionnement et aux restrictions frappant les exportations. 
 
Dès lors, des décaissements sont déjà en cours en faveur du Sénégal pour un montant de 20 millions de dollars, soit environ 12 milliards de francs CFA. Concernant le Ghana, 35 millions de dollars sont prévus pour financer le renforcement des dispositifs de veille épidémiologique, les laboratoires publics et les capacités de dépistage précoce singulièrement.
 
Dans l’optique d’étendre la protection sociale, le Groupe de la Banque mondiale s’appuie sur les systèmes de protection sociale pour aider les familles et les entreprises à ‘’récupérer un revenu’’, ‘’préserver leurs moyens de subsistance’’. Mais aussi ‘’compenser la hausse des prix’’ ainsi que des dépenses médicales imprévues. ‘’Ces filets de sécurité devront être renforcés par la distribution directe et sécurisée de denrées alimentaires et, en parallèle, la diffusion d’informations clés sur la nutrition, la distanciation sociale et l’hygiène’’, renchérit la même source.
 
Il convient de noter que depuis mars, le Groupe de la Banque mondiale, s’inscrit dans l’engagement pris par l’institution de débloquer 160 milliards de dollars de dons et d’aide financière sur une période de 15 mois. Ceci pour accompagner la riposte des pays en développement face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la crise du coronavirus et de la mise à l’arrêt des économies avancées.
 
MARIAMA DIEME 

 

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