Publié le 31 Aug 2017 - 18:22
ACCUEIL D’ASSANE DIOUF

La sécurité balade son monde

 

Jusque tard dans la nuit de mardi à mercredi, les doutes sur l’arrivée ou non des 17 personnes expulsées des Etats-Unis d’Amérique, dont Assane Diouf, n’ont pu être levés à cause d’un verrouillage qui n’a presque rien laissé filtrer ou infiltrer.

 

L’agent au sol de Senegal Handling Service (Shs) avait raison de vouloir congédier les rares journalistes qui étaient encore sur les lieux hier mercredi, au-delà de 3 heures du matin, en attente de quelques témoignages des 16 autres sénégalais rapatriés des Etats-Unis. Il n’y avait plus rien à voir. Sous les lumières blafardes qui éclairaient cette nuit chaude dakaroise, il avance d’un ton sûr. ‘‘Tout s’est passé très vite. Tout le monde n’y a vu que du feu’’, avant de raconter l’exfiltration-express de l’internaute notoire qui s’est lâché sur la toile avec ses insultes, Assane Diouf. ‘‘Il était pratiquement 2 heures du matin quand l’avion a atterri. Des agents sont sortis d’une voiture et sont allés le prendre eux-mêmes en lui courbant la tête  et sont repartis aussitôt. Il n’a pas subi les formalités habituelles comme les autres. Seules quelques rares personnes ont pu voir ce qui s’est passé’’, témoigne-t-il avant de s’étonner des escarmouches entre gendarmes de la compagnie aérienne et la presse.

Une diversion qui est tombée pile poil avec l’atterrissage de l’avion, quand les cameramen ont activé leur lumière d’appoint dans l’aérogare avant de se faire rabrouer violemment par la sécurité. Des heurts qui se sont soldés par une interpellation des journalistes de Dakaractu et de Media 7, et qui ont occupé une bonne partie de la presse, alors que le principal intéressé était exfiltré sous leur nez. ‘‘Les autres passagers rapatriés des USA ont été acheminés par une voie détournée au hangar pour les formalités et la récupération de leur bagages.

Tout s’est passé en catimini’’, poursuit l’agent au sol. Repoussés au-delà de l’aérogare, les journalistes n’étaient plus en mesure de vérifier l’exactitude des informations contradictoires circulant çà et là et faisant état d’un échec du rapatriement d’Assane Diouf, puisque son avocat américain aurait réussi à casser la procédure ; alors qu’une autre version affirmait que l’homme le plus célèbre du moment avait bel et bien foulé le tarmac de LSS. Un gendarme en civil auprès des journalistes a même déclaré, sur un ton diplomatique et convaincant, après les échauffourées, qu’il ne servait à rien de s’attrouper devant l’aérogare puisque les Américains avaient finalement décidé de surseoir à son rapatriement.

Jusque tard dans la nuit, vers 3 heures, les souteneurs de l’internaute venus peu nombreux, et quelques curieux  attendaient toujours le ‘‘colis’’ devant le flot ininterrompu de voyageurs  visiblement perplexes, qui débarquaient ou allaient embarquer. Même son avocat autoproclamé Me El Hadji Diouf, après un tour dans l’aérogare, n’a pu donner d’informations claires sur la présence ou non d’Assane Diouf. Mais il s’est posé en défenseur de l’insulteur puisqu’il dit avoir été victime des plus grandes insultes de la part d’Ahmet Suzanne Camara, de Moustapha Cissé Lo, et d’une députée qu’il n’a pas voulu citer. Pis, l’accusation de terroriste le fait rigoler. Fait-il partie de Boko Haram, de l’Etat islamique ? Est-il djihadiste ?‘’ se demande-t-il avant de prendre l’engagement de faire de cette affaire la sienne.

Vague d’expulsions

Après les contingents d’expulsés sénégalais du 9 février, et les 130 du pays de l’Oncle Sam en mars dernier (voir l’édition EnQuête du 6 mars 2017), ces 17 nouvelles personnes expulsées par les services d’immigration américains n’ont pu être aperçues à cause des restrictions particulièrement draconiennes de la gendarmerie de l’aéroport et de la police des frontières. Il nous revient toutefois que l’un des migrants a emprunté la filière sud-américaine après être entré au Brésil en décembre 2014 où il a résidé dans l’Etat de Caxias avant de traverser les frontières sud-américaines et d’entrer aux Etats-Unis où sa procédure d’expulsion suivait son cours depuis huit mois. D’ailleurs, deux de ses amis avec qui il a fait la route feraient partie des précédentes expulsions. Les Etats-Unis ne seraient pas les seuls à durcir leur ligne puisque les Brésiliens qui confondaient les Sénégalais à des Haïtiens leur délivraient assez facilement un numéro CPF renouvelable tous les six mois, en pensant qu’ils étaient des réfugiés politiques. Depuis la découverte du pot aux roses, la donne est devenue très critique pour les Sénégalais.   

OUSMANE LAYE DIOP

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