Le collectif des victimes donne un ultimatum de 30 jours à l’Etat

Le collectif des victimes de la guerre du Golfe a fait face à la presse hier au siège d’Amnesty pour réclamer leurs indemnités. Après 27 ans de revendication, les membres du collectif donnent à l’Etat un délai de 30 jours pour agir.
Les ‘’Diambars’’ de la guerre du Golfe sont décidés à recouvrir leurs indemnités. Après 27 ans de revendications, les 402 survivants et les familles des 93 morts donnent à l’Etat un ultimatum de 30 jours pour payer. Selon eux, les sommes (1 million F CFA pour chaque survivant et 1 million 42 mille pour chaque famille des défunts) ne peuvent être assimilés à des indemnités. ‘’Il s’agit des homelive per diem (Hlp) qu’on attribue aux soldats durant leurs congés pour leur permettre de régler des problèmes familiaux qu’on a voulu injustement assimiler à des indemnités de guerre’’, s’offusque le vice-président de l’Ong Jamra qui s’interroge sur la destination de l’argent donné par les Saoudiens. Selon Mame Makhtar Guèye, les soldats français ont vécu la même situation, mais après plusieurs démarches, ils ont fini par être payés sous le régime de Nicolas Sarkozy en 2010.
C’est ainsi que les Sénégalais donnent à leur tour un ultimatum de 30 jours à l’Etat du Sénégal pour résoudre leurs problèmes. Pour M. Guèye, le chef de l’Etat doit donner des instructions afin que des recherches soient menées dans les archives de 1991 pour voir où l’argent a été logé. Dans le même sillage, l’avocat du collectif estime qu’il y a un manque de volonté politique par rapport à cette affaire car, dit-il, les différents régimes qui se sont succédé ont fait preuve de ‘’cynisme’’. ‘’Nous comptons saisir directement le Secrétaire général des Nations unies, les juridictions internationales et faire condamner l’Etat du Sénégal au besoin en cas de résistance’’, déclare Me Abdoulaye Tine.
Le collectif invite également l’Etat à poursuivre les investigations pour situer les responsabilités et voir les montants versés par l’Arabie Saoudite. Me Abdoulaye Tine souhaite également une déclassification des versements relatifs à la comptabilité publique.
Me Assane Dioma Ndiaye, pour sa part, pense que ce délai de trente jours est loin d’être une menace mais va dans l’intérêt de l’Etat. Les défenseurs des ‘’Diambars’’ comptent ainsi mener le combat à l’interne et s’ils n’obtiennent pas gain de cause, ils n’excluent pas de s’ouvrir à l’international. ‘’Si l’Etat règle ce problème, il va apaiser le climat social dans l’armée et motiver davantage les contingents qui doivent être envoyés au front’’, déclare Assane Dioma Ndiaye.
HABIBATOU TRAORE