Le tribunal autorise la poursuite des travaux

La plainte déposée par l’association Mbour Justice contre le maire sortant de la commune de Mbour, El Hadj Fallou Sylla, n’aura servi à rien. Les jeunes de ce mouvement citoyen demandaient l’arrêt des travaux de construction de cantines pour les commerçants sur la place publique. Hier, le tribunal a statué en faveur de Fallou Sylla, en autorisant la poursuite des travaux.
Le juge du tribunal d’instance de Mbour a rendu son délibéré, dans le dossier opposant l’association Mbour Justice au maire sortant de la ville, Fallou Sylla, concernant les travaux de construction de cantines sur le site du jardin public. Un ouf de soulagement pour le maire sortant et candidat à sa propre succession pour un troisième mandat à la tête de la commune de la capitale de la Petite Côte.
En effet, dans ce contexte de campagne électorale et à une dizaine de jours des joutes électorales, le tribunal a décidé de la poursuite des travaux. Une épine ôtée du pied du candidat qui trainait ce procès comme un boulet. Depuis le début de la campagne, les Mbourois attendaient ce moment et certains de ses opposants en tiraient même profit, lors de leurs sorties publiques, pour enfoncer le candidat.
Mais le juge, en donnant son feu vert pour la poursuite des travaux de ce projet, donne un nouveau souffle à la campagne du candidat de la coalition Liguey Mbour.
Pour rappel, ce dossier a été introduit au tribunal de grande instance de Mbour en 2020. Les jeunes de l’association citoyenne dénonçaient la volonté du maire sortant d’octroyer la place publique de Mbour à un promoteur privé du nom de Ndakhté Dieng pour y ériger des cantines pour les commerçants. Ils n’étaient pas en phase avec l'octroi de cet espace, parce que, soutenait le coordonnateur Bakary Diémé, ‘’c'est un espace vert, un espace des jeunes, mais aussi les conditions dans lesquelles le maire a octroyé cette place au promoteur n'étaient pas du tout légales’’.
Ainsi, malgré la condamnation du maire à deux ans de prison dont trois mois ferme, avec une amende de 2 millions pour faux et usage de faux et falsification de documents administratifs, prononcée le 3 février 2020, les travaux avaient continué de se dérouler comme si de rien n’était. Ce qui avait poussé les jeunes à réactualiser le dossier pour demander l’arrêt de ces travaux.
Mais hier, lors du délibéré, le juge a rejeté les exceptions et a déclaré irrecevable pour l’autorité de la chose jugée. La demande d’arrêt des travaux sur la place publique n’a donc pas été acceptée. Le candidat Fallou va pouvoir dérouler son programme de campagne électorale pour assurer sa propre succession en toute sérénité, avec ce délibéré du juge.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)