Publié le 4 Nov 2020 - 06:12
APRES AVOIR ANNONCE UN CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION

L’opposition victime d’attaques armées

 

Certains membres de l’opposition ont été victimes, hier, d’attaques armées, quelques heures après avoir annoncé la formation d’un conseil national de transition.

 

Après un scrutin sous haute tension, la Côte d’Ivoire risque de sombrer dans un conflit armé. Hier à 22h50, les résidences des opposants Henri Konan Bédié et Pascal Affi Nguessan ont été attaquées, presque simultanément, par des individus armés non identifiés. Les jeunes du Parti démocratique de Côte d’Ivoire présents sur les lieux ont été alertés par des coup de feu dans le quartier des ambassades. ‘’Les assaillants ont par la suite lancé des bombes lacrymogènes. On en a marre ! Nous prenons à témoin le monde entier. C’était la débandade et on sait qu’ils vont revenir’’, confie au bout du fil une de nos sources. Depuis quelques jours, ces derniers occupent constamment l’entrée de la résidence de l’ancien président Bédié sis à Cocody (non loin de la cité Mermoz), sous deux bâches en guise de protection.

Au même moment, le même scénario se produisait au niveau du domicile du porte-parole de l’opposition. La résidence de Pascal Affi Nguessan, également à Cocody (Abidjan nord), a reçu plusieurs bombes lacrymogènes. Vingt minutes plus tôt, du côté de Marcory résidentiel (Abidjan sud), c’est le domicile du président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire Abdallah Mabri Toikeuse qui a fait les frais d’une attaque similaire.

L’après-présidentielle s’annonce donc mouvementée, surtout si l’on se réfère au plan d’action de l’opposition ivoirienne. En effet, ses partis et groupements politiques ont annoncé hier la création d’un conseil national de transition présidé par l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié. Certaines de nos sources annoncent l’adhésion de hauts gradés de l’armée à ce conseil, en guise de soutien à l’opposition. Qualifiant de ‘’parodie’’ l’élection présidentielle du 31 octobre, ils maintiennent le mot d’ordre de désobéissance civile. Ce conseil a pour mission de préparer l’organisation d’une autre élection, cette fois ‘’juste, transparente et inclusive’’. L’organe a également la charge de mettre en place, dans les prochaines heures, un gouvernement de transition et de convoquer des assises nationales, en vue d’un retour ‘’à une paix définitive en Côte d’Ivoire’’.

Le maintien d’Alassane Ouattara à la tête du pays est, selon les opposants, susceptible d’entrainer une guerre civile. Ils estiment, en outre, que le pouvoir exécutif est en vacance. ‘’Le pouvoir en place et l’organe électoral illégal n’ont réussi à faire voter que 8% de l’électorat, malgré les bourrages d’urnes, toutes autres formes de tricherie, d’agressions et d’assassinats perpétrés contre les partisans de l’opposition’’, a déclaré le porte-parole de l’opposition. Depuis le début du processus électoral, la plateforme dénonce la candidature illégale et anticonstitutionnelle du président sortant et le caractère partisan de la Commission électorale indépendante. L’opposition ivoirienne s’insurge, depuis plusieurs mois, contre les irrégularités de la liste électorale, en plus des ‘’décision iniques du Conseil constitutionnel invalidant certaines candidatures’’.

EMMANUELLA MARAME FAYE (ENVOYEE SPECIALE A ABIDJAN)

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